





Dans le module précédent, vous avez découvert le cadre réglementaire de l’affichage environnemental et la méthodologie de calcul permettant d’évaluer le coût environnemental de vos produits textiles.
Ce nouveau module s’intéresse à ses impacts concrets sur votre organisation, et en particulier à un élément clé : la donnée produit.
Prenons un exemple simple.
Un jean 100 % coton de 450 g, dont la filature est réalisée au Bangladesh, la teinture en Turquie et la confection au Maroc, obtient un score d’environ 4 800 points lorsque toutes les informations sont renseignées avec précision.
Mais si la fiche produit est incomplète, sans détail sur les pays, les procédés ou le transport, le calcul se base sur des valeurs par défaut, supposant le pire scénario.
Résultat : le même jean peut atteindre jusqu’à 7 500 points.
Ce simple écart illustre une réalité : des données incomplètes peuvent gonfler artificiellement votre impact environnemental.
Mais l’enjeu dépasse largement la question du calcul. Car à mesure que l’affichage environnemental se généralise, la qualité de vos données conditionne aussi votre crédibilité réglementaire, votre capacité à comparer vos produits, et demain, la perception publique de votre impact.
Alors, au-delà de la précision du calcul, pourquoi la fiabilité de la donnée devient-elle stratégique pour les marques ? Et comment s’assurer qu’elle le reste dans la durée ?
D’ici un an, la réglementation française permettra à des tiers, que ce soit des consommateurs, ONG, distributeurs ou concurrents, de consulter, comparer et publier les coûts environnementaux des produits textiles.
Autrement dit, vous ne serez plus les seuls à pouvoir communiquer sur l’impact de vos produits.
Une donnée imprécise ou une absence d’information ne passeront plus inaperçues : vos scores pourront être confrontés à ceux de produits similaires, mieux documentés.
Le risque ? Un jean affichant un score de 7 500 points sera perçu comme plus impactant pour la planète, que ce score soit représentatif ou non de la réalité.
Et à l’heure où la transparence devient un critère d’achat, une mauvaise donnée devient un risque réputationnel.
Fiabiliser ses données, c’est donc aussi protéger sa marque et éviter qu’une communication incomplète se retourne contre elle.
Au-delà du risque réputationnel, des données imprécises peuvent aussi vous exposer sur le plan réglementaire. Le score environnemental n’a rien de permanent : il traduit la réalité de votre produit à un instant donné, et doit évoluer avec elle.
Dès qu’un paramètre change (matière, fournisseur, pays de production, procédé, ou mode de transport), le calcul doit être actualisé pour rester conforme à la réalité (voir l’article dédié sur le cadre réglementaire en cliquant ici).
Le décret encadrant l’affichage environnemental impose cette mise à jour régulière afin de garantir la véracité des informations diffusées au consommateur. Autrement dit, la collecte et la gestion des données ne peuvent pas être une opération ponctuelle réalisée à chaque nouvelle collection. Elles doivent devenir un processus continu, intégré à la vie du produit et au pilotage de votre chaîne d’approvisionnement.
En structurant et en fiabilisant vos données, vous posez les bases d’un système vivant capable de s’adapter aux évolutions de vos filières, et d’éviter qu’un score obsolète n’entrave votre mise en conformité.
L’affichage environnemental n’est que le premier maillon d’une transformation plus large : celle de la traçabilité et de la performance environnementale des produits.
Les mêmes données (comme la composition, le poids, l’origine, les procédés de fabrication, la durabilité) seront bientôt nécessaires pour d’autres cadres réglementaires :
Autrement dit, les efforts réalisés aujourd’hui pour fiabiliser vos données ne serviront pas qu’à l’affichage environnemental : ils constitueront le socle de votre conformité future et un votre avantage concurrentiel pour votre marque.
La plupart des marques disposent déjà d’une grande quantité d’informations… mais rarement d’une vision unifiée.
Entre l’ERP pour les fiches produits, les fichiers Excel pour les fournisseurs, les e-mails pour les transports ou les PLM pour les certificats, la donnée est fragmentée, et ce morcellement multiplie les incohérences.
La première étape consiste donc à rassembler toutes ces informations dans un référentiel unique, permettant de lier chaque donnée au produit concerné, selon la granularité de votre choix (référence, SKU ou PO).
Une base centralisée permet de :
En structurant votre donnée aujourd’hui, vous prenez une longueur d’avance et économisez de lourds coûts opérationnels dans le futur.
Une donnée centralisée n’est pas nécessairement une donnée fiable.
La fiabilité repose sur un ensemble de contrôles, règles, validations et preuves, qui garantissent que les informations publiées reflètent réellement votre produit.
Trois leviers permettent de renforcer cette qualité :
Avant même d’exploiter les informations collectées, il est essentiel de standardiser la manière dont les données sont nommées, structurées et renseignées. Une même matière peut être écrite de dix façons différentes (“cotton”, “coton”, “100% coton”, “CO”, “Ctn”), tout comme un même fournisseur peut apparaître sous plusieurs orthographes ou formats.
Sans standardisation, ces variations créent des doublons invisibles, compliquent les contrôles de cohérence et génèrent des allers-retours inutiles avec les fournisseurs.
En adoptant une nomenclature commune (ex : unités harmonisées, listes de valeurs contrôlées, formats identiques pour les pays, procédés, matières et poids) cela vous permet de :
La standardisation est donc un prérequis essentiel : elle assure une donnée propre, lisible et exploitable, et constitue la base d’un affichage environnemental précis et cohérent.
Poids cohérent avec le type de produit, composition totale égale à 100 %, compatibilité entre pays et procédés, distances de transport réalistes…L’ensemble de ces règles agit comme un système de contrôle automatique, capable d’identifier immédiatement les incohérences. Elles permettent de repérer les anomalies avant qu’elles n’affectent le calcul du coût environnemental et d’assurer que chaque donnée utilisée soit pertinente, cohérente et fiable.
Certificats matières, fiches techniques, factures, déclarations de diligence raisonnable : chaque information fournie par un fournisseur peut être accompagnée d’un justificatif. Ces preuves permettent non seulement de valider l’exactitude des données, mais aussi d’en assurer la traçabilité. En les associant systématiquement aux déclarations collectées, vous renforcez la crédibilité de votre démarche et êtes en mesure de démontrer la fiabilité des coûts environnementaux que vous publiez.
Assurer la fiabilité, c’est finalement faire en sorte que chaque donnée soit : exacte, complète, cohérente et justifiable.
Les fournisseurs détiennent une grande partie des données essentielles : composition exacte, procédés utilisés, consommations, distances de transport… Sans leur contribution, impossible d’obtenir un score fiable.
Mais lorsqu’ils doivent remplir plusieurs fichiers Excel, ou traiter des demandes redondantes, la fatigue fournisseur s’installe : retards, données partielles, incohérences.
La solution consiste à simplifier, harmoniser et mutualiser la collecte :
Un fournisseur qui comprend ce qu’on lui demande, et pourquoi on le lui demande, fournit des données plus fiables, plus complètes, et plus rapidement.
Fiabiliser vos données ne repose pas uniquement sur la technologie : cela exige une organisation interne solide, capable de maintenir la qualité de la donnée dans le temps. C’est là que beaucoup de marques se heurtent aux limites d’un fonctionnement en silos.
Pour que la donnée reste fiable, chaque équipe doit connaître son rôle et ses responsabilités.
Cette gouvernance partagée doit s’appuyer sur des règles claires : quels contrôles doivent être réalisés ? À quel moment ? Par qui ? Quelles données doivent être validées avant de pouvoir générer un score ? Qui approuve la version finale publié au consommateur ?
Structurer vos process internes, c’est donc garantir que la qualité de la donnée ne repose pas sur des efforts ponctuels… mais sur une organisation capable de maintenir la fiabilité dans la durée, au rythme de vos collections et de vos obligations réglementaires.
Fiabiliser la donnée produit n’est pas une formalité technique : c’est la condition indispensable pour calculer un coût environnemental juste et représentatif de vos pratiques.
À travers cet article, nous avons vu que la qualité de la donnée ne joue pas uniquement sur la précision du calcul. Elle influence aussi :
En centralisant vos informations, en assurant leur fiabilité, en engageant vos fournisseurs et en structurant vos process internes, vous posez les bases d’un système capable de suivre le rythme de vos collections et d’accompagner l’ensemble de vos démarches de conformité.
En somme : vous construisez un référentiel solide et durable, sur lequel votre marque peut compter.
Mais fiabiliser la donnée n’est que la première étape.
Car une fois les coûts environnementaux de vos produits calculés, une nouvelle question se pose : comment les interpréter, les présenter et les valoriser auprès de vos clients ?
L’affichage environnemental n’est pas seulement une obligation réglementaire : c’est un levier de transparence, de differentiation et de confiance.
Dans le prochain module, nous verrons comment transformer un score technique en un message clair, maîtrisé et cohérent, capable d’alimenter votre communication sans tomber dans le greenwashing.
.avif)
Au-delà du travail qu’il impose sur la qualité et l’organisation de vos données, calculer le coût environnemental de vos produits offre un avantage décisif : c’est un indicateur clair, normé et comparable, qui vous permet enfin de parler de l’impact de vos produits sans tomber dans le greenwashing.
C’est même la première étape pour sortir du greenhushing : avec ce score, vos allégations peuvent désormais être justifiées, démontrées et maîtrisées.
Mais encore faut-il en connaître les règles. Sur quels supports peut-on l’afficher ? Sous quel format ? Qu’est-ce qui devient interdit ?
En somme : comment intégrer le coût environnemental de vos produits dans vos communications sans faire de faux pas ?
C’est ce que nous allons explorer dans ce deuxième article du module « Les impacts de l’affichage environnemental pour votre marque ».
Communiquer un coût environnemental, ce n’est pas simplement “ajouter une information” dans une fiche produit. C’est intégrer à vos communications un format normé, conçu pour être compris, comparé et vérifiable, sans aucune mise en scène marketing.
Selon vos parcours, ce score peut apparaître en ligne, en boutique ou sur le packaging via un QR code. Mais ce qui compte réellement, ce n’est pas tant le support que la manière dont il est présenté : le coût environnemental doit suivre strictement le gabarit défini par l’ADEME.
Typographie, couleurs, échelle, unité… rien ne peut être ajusté ou réinterprété. Pas de nuance de vert plus “valorisante”, pas d’icône positive, pas de présentation retravaillée. Le format est verrouillé pour une raison simple : empêcher toute dérive visuelle et garantir une information neutre, comparable et transparente.
Votre enjeu n’est donc pas d’essayer de le rendre séduisant, mais de l’intégrer avec finesse dans vos parcours : suffisamment visible pour informer, suffisamment sobre pour ne pas alourdir l’expérience.
L’article 2 de la loi Climat et Résilience ajoute une nouveauté, qui risque de bouleverser vos habitudes : vous ne pouvez plus diffuser un indicateur d’impact si le coût environnemental de votre produit n’est pas présenté en même temps, au même endroit, avec la même visibilité.
Cela signifie que vous ne pouvez plus communiquer, sans afficher avant le coût environnemental les informations suivantes :
Le texte est clair : toute donnée d’impact partielle, isolée ou issue d’un calcul interne devient potentiellement trompeuse. Le coût environnemental devient le référentiel obligatoire autour duquel toutes les autres informations s’articulent.
En d’autres termes : fini les chiffres “avantageux” sortis de leur contexte, les comparaisons maisonou les calculs internes optimisés pour flatter une matière ou un procédé.
Dès lors que vous choisissez de communiquer l’impact environnemental de vos produits, vous devez communiquer, a minima, le coût environnemental selon la méthodologie de l’ADEME.

Pourquoi communiquer le coût environnemental de vos produit est essentiel
Nous l’avons déjà évoqué dans l’article "Affichage environnemental textile : pourquoi et comment fiabiliser vos données", mais ce point mérite d’être rappelé : si vous ne communiquez pas le coût environnemental de vos produits, d’autres n’auront qu’à le faire pour vous.
Marketplaces, distributeurs, ONG, comparateurs… tout l’écosystème pourra s’appuyer sur les données publiques pour afficher le coût environnemental d’un produit.
Et dans ce scénario, vous perdez la maîtrise de vos messages.
Communiquer vous-même le coût environnemental de vos produits, cela vous permet de :
C’est aussi le moyen le plus simple de donner de la lisibilité à votre démarche d’éco-conception et de préparer le terrain pour les dispositifs à venir : ESPR, futur passeport numérique des produits, allégations environnementales…
L’affichage environnemental impose une logique simple : vous souhaitez communiquer sur l’impact de vos produits ? Vous devez suivre une méthodologie normée et comparable.
Résultat : votre communication sort du domaine déclaratif pour s’ancrer dans un cadre méthodologique solide.
C’est précisément là qu’il devient un rempart contre le greenwashing. La démarche est commune à toutes les marques :
Vous ne pouvez plus “enjoliver” visuellement un score médiocre, ni l’enrober d’un storytelling qui le ferait paraître meilleur qu’il n’est.
Le score dit ce qu’il dit, et c’est précisément ce qui lui donne de la force.
Il permet aussi de légitimer vos autres messages : engagement fournisseur, choix matières, amélioration des impacts, progression d’une collection à l’autre. Vous pouvez expliquer, démontrer, contextualiser ; mais tout part d’une base rigoureuse et comparable.
Une fois intégré, le score devient un véritable outil de marque. Il aligne communication, équipes produit et RSE autour d’un référentiel commun. Il met en valeur vos progrès d’une saison à l’autre. Il montre, de manière concrète, que vos choix matières ou procédés ont un impact réel, et mesuré.
Les marques qui s’approprient tôt cette logique prennent un avantage net : elles apprennent plus vite, consolident leurs données, structurent leurs messages et gagnent en crédibilité dans un paysage saturé d’allégations vagues. Elles ne “parlent” plus d’impact : elles le démontrent.
L’affichage environnemental n’est pas un exercice de style : c’est un changement de paradigme dans la manière de parler d’impact. Un cadre qui protège, clarifie et crédibilise. Un outil qui structure vos données aussi bien que vos messages.
Et un levier stratégique qui vous permet enfin de communiquer sur l’impact sans tomber dans les écueils du greenwashing. En adoptant ce format, vous passez d’un récit d’intention à une démonstration factuelle. Et dans un marché dans lequel l’information environnementale est souvent partielle ou difficile à comparer, cette clarté devient un avantage concurrentiel.
Reste une question essentielle : maintenant que vous savez quoi communiquer, comment éviter les erreurs les plus fréquentes ? Comment rester dans les clous sans brider votre créativité ? Comment utiliser le score sans l’instrumentaliser, et sans tomber dans les pièges qui pourraient fragiliser votre crédibilité ?
C’est tout l’objet du prochain article du module : un guide clair des bonnes pratiques et faux pas à éviter pour communiquer votre affichage environnemental avec justesse, transparence… et impact.
.png)
Ce livre blanc propose une approche pragmatique pour vous aider à passer de demandes de données dispersées à une stratégie d'engagement structurée, collaborative et évolutive.
S'appuyant sur des observations terrain et l'analyse de plus de 1 200 fournisseurs, ce livre blanc décortique les facteurs qui favorisent ou entravent réellement l'engagement des fournisseurs aujourd'hui.
Il explique :
Pourquoi l’alignement interne est la première étape,
Comment clarifier les motivations et les bénéfices pour les fournisseurs,
Et pourquoi une approche uniforme ne peut pas fonctionner dans des réseaux aussi variés.
Vous découvrirez quatre grandes typologies de fournisseurs, chacune présentant ses propres défis et leviers de motiviation, et apprendrez à élaborer un plan réaliste, étape par étape, qui garantit la fiabilité des données, renforce les partenariats et favorise la conformité à long terme.

Depuis octobre 2025, l’affichage environnemental textile propose une méthodologie encadrée pour communiquer sur l’impact environnemental de ses produits. Les coûts environnementaux publiés seront fondés sur la méthodologie développée par Ecobalyse et appliquée de manière homogène à tous les produits.
Cette transition soulève une question essentielle : avec quels outils calculer et publier ces scores de façon fiable, cohérente et industrialisée ?
En théorie, la méthode semble simple : collecter les données, appliquer la méthodologie, transmettre le score à l’ADEME, puis le rendre visible au consommateur. En pratique, le sujet révèle rapidement un défi plus large : structurer des données produits et fournisseurs souvent dispersées, incomplètes ou difficiles à vérifier, avant de calculer en masse le coût environnemental de ses produits et les intégrer à son site e-commerce.
Trois approches sont aujourd’hui possibles ; chacune avec son niveau d’ambition, son coût opérationnel et sa capacité à industrialiser la démarche.
De nombreuses marques commencent par là : s’appuyer sur les données déjà présentes dans leurs systèmes internes (PLM, ERP, PIM, bases matières, nomenclatures) et appliquer pas à pas la documentation Ecobalyse.
Cette méthode peut sembler accessible, mais demande en réalité un travail important. Chaque calcul nécessite :
Cette approche souffre de trois limites majeures :
En clair : calculer soi-même est envisageable si vous souhaitez tester la démarche ou former les équipes, mais pas pour publier les coûts environnementaux de vos produits à grande échelle.
L’outil public proposé par l’ADEME permet de saisir ses produits un par un dans le calculateur officiel.

Pour avoir accès au calculateur, cliquez ici : https://ecobalyse.beta.gouv.fr/versions/v7.0.0/#/textile/simulator
Cet outil garantit :
C’est un excellent moyen de se familiariser avec l’affichage environnemental, de tester différents scénarios pour un même produit, et de vérifier la cohérence des hypothèses utilisées.
Mais la plateforme a été conçue comme un outil pédagogique et exploratoire, pas comme une solution d’industrialisation. Elle présente donc les mêmes contraintes que la méthode artisanale :
Utiliser directement le calculateur Ecobalyse peut être pertinent lorsque vous possédez un catalogue restreint ou que vous souhaitez lancer un pilote. Pour une publication annuelle, saisonnière ou continue, cela devient vite trop compexe.
La troisième approche, seule démarche réellement scalable, consiste à utiliser une plateforme dédiée à l’affichage environnemental et à la gestion des données produits et fournisseurs.
Ces solutions couvrent tout le cycle, depuis la collecte des données jusqu’à la publication du score. Elles permettent notamment de :
Les plateformes connectent vos outils internes (ERP, PLM, PIM, bases fournisseurs), identifient les données manquantes au calcul des coûts environnementaux de vos produits et les complètent automatiquement en sollicitant les bons interlocuteurs.
Elles normalisent les données, appliquent des règles de cohérence, évitent les doublons et garantissent que chaque information utilisée dans le calcul est tracée et fiable, ce qui sera indispensable en cas de contrôle.
La méthodologie Ecobalyse est intégrée directement dans le moteur de calcul.
Chaque fois qu’un produit évolue ou qu’un fournisseur met à jour ses informations, le score peut être recalculé et mis à jour automatiquement sur vos fiches produit en ligne.
Chaque donnée peut être associée à une pièce justificative : attestation matière, certificat, facture, preuve de localisation, etc.
C’est un point critique : les données utilisées par une marque pour calculer le coût environnemental de ses produits doivent pouvoir être prouvées si les autorités l’exigent.
Les plateformes connectées au portail ADEME permettent d’envoyer les scores sans ressaisie, d’éviter les erreurs et de fluidifier la publication.
Une solution spécialisée permet de centraliser ses données pour répondre à d’autres obligations réglementaires, en vigueur ou à venir :
C’est donc un investissement structurant, qui dépasse largement la simple obligation de calcul.
Le choix de votre outil dépend de trois facteurs essentiels :
Le nombre de références à traiter est l’un des critères les plus déterminants.
Les approches manuelles fonctionnent pour quelques dizaines de produits, mais deviennent rapidement intenables : au-delà de 80 à 100 références, la saisie unitaire, les corrections et les mises à jour saisonnières mobilisent un temps déraisonnable pour vos équipes. Plus votre catalogue est large, plus l’automatisation devient indispensable pour absorber les volumes et éviter les erreurs de manipulation.
Le calcul Ecobalyse s’appuie sur des données techniques, logistiques et fournisseurs qui doivent être fiables et structurées. Si vos informations sont dispersées, hétérogènes ou stockées dans différents outils sans alignement, vous risquez incohérences, doublons et lacunes : autant d’éléments qui affectent directement la qualité du score.
Une plateforme spécialisée apporte alors une forte valeur ajoutée : centralisation des données, contrôles de cohérence, identification des zones à compléter et association de chaque information à une preuve. C’est la condition pour obtenir des résultats fiables, reproductibles et conformes, surtout lors des prochaines mises à jour réglementaires.
Vos objectifs déterminent aussi votre choix.
En résumé, si votre objectif est ponctuel ou exploratoire, vos outils internes combinés à Ecobalyse seront suffisants pour tester la méthodologie et publier quelques scores. En revanche, dès que vous cherchez à déployer l’affichage environnemental de manière continue, à structurer votre communication ou à gérer des volumes importants, une plateforme dédiée devient indispensable.
Publier le coût environnemental de ses produits n’est pas une simple étape technique : c’est une démarche qui engage l’organisation, la qualité de vos données et votre capacité à travailler avec vos fournisseurs sur la durée. Les approches artisanales permettent de tester la méthodologie et de se familiariser avec Ecobalyse, mais elles montrent rapidement leurs limites dès qu’il faut traiter un catalogue complet, mettre à jour les scores ou garantir la cohérence d’une saison à l’autre.
Les plateformes spécialisées apportent une réponse plus durable : elles automatisent les calculs, structurent l’information, centralisent les preuves et facilitent la publication sur vos fiches produit. Elles offrent surtout un cadre évolutif, capable d’accompagner les prochaines obligations réglementaires et les attentes croissantes des consommateurs.
.avif)
Vous connaissez désormais l’essentiel : le cadre réglementaire qui encadre l’affichage environnemental, la méthodologie Ecobalyse qui en définit les règles, et l’impact direct que tout cela a sur l’organisation de vos données comme sur la manière dont vous communiquez auprès de vos consommateurs. Une fois ces bases posées, une question revient systématiquement : comment publier un coût environnemental fiable, conforme et compréhensible, sans commettre d’erreur ?
Pour vous aider à structurer votre démarche et à éviter les pièges les plus courants, nous avons consolidé une liste des Do’s & Don’ts incontournables.
Elle rassemble les bonnes pratiques à mettre en place dès maintenant, ainsi que les erreurs à éviter absolument pour sécuriser la publication des coûts environnementaux de vos produits, et déployer un affichage environnemental cohérent, crédible et conforme.
Un affichage fiable commence par une donnée propre, consolidée et alignée entre produit, sourcing et fournisseurs. Une source d’information unique limite les erreurs, les doublons et les divergences entre équipes.
Pour éviter les incohérences, adoptez des formats uniformes : compositions, types de procédés, localisations, flux logistiques. Cela fluidifiera les imports et la mise à jour des coûts environnementaux de vos produits.
Le coût environnemental doit toujours correspondre à la réalité du produit. Assurez-vous que les données collectées auprès des fournisseurs sont complètes, à jour et validées : matériaux, grammages, procédés, sites de production, transports…
Conservez l’origine des données (fournisseurs, bases par défaut, mesures internes), les échanges, les validations et les hypothèses utilisées. Cela vous sera indispensable en cas de vérification ou de mise à jour.
Les règles, modules et facteurs d’impact définis par l’ADEME constituent le seul cadre autorisé. Vous y conformer garantira la comparabilité et la conformité des coûts environnementaux de vos produits.
Couleurs, unités, typographie, mentions obligatoires : le cadre graphique n’est pas optionnel. Il protège la lisibilité du score et renforce votre crédibilité.
L’affichage mobilise toutes vos parties prenantes : achats, produit, qualité, RSE, juridique, communication. Vos fournisseurs doivent également comprendre ce qu’ils doivent fournir et pourquoi.
Définissez qui valide les données, qui contrôle les preuves, qui publie le score. Une gouvernance claire évitera les erreurs de dernière minute.
Un pilote sur quelques dizaines de produits vous permettra d’identifier les points de friction, les manques ou les incohérences avant un déploiement à grande échelle.
Les données mobilisées pour l’affichage serviront demain au passeport numérique des produits. Structurez vos données dès maintenant pour éviter une double charge plus tard.
Formules Excel, copier-coller, fichiers dispersés : en fonction du volume de produits pour lesquels vous souhaitez calculer le coût environnemental, la démarche peut vite devenir source d’erreurs. À l’échelle d’une collection, cela peut rapidement s'avérer incompatible avec une mise à jour régulière de vos données.
Toute information non documentée ou mal actualisée peut être considérée comme trompeuse au regard de la DPCD.
Les valeurs par défaut d’Ecobalyse sont utiles… mais seulement lorsque aucune donnée spécifique n’est disponible. Les mélanger sans distinction (ou les utiliser par facilité) augmente artificiellement le coût environnemental de vos produits et menace votre crédibilité.
Nouveau fournisseur, changement de composition, révision du transport… La moindre évolution peut impacter le coût environnemental de vos produits. Il est donc nécessaire de les mettre à jour régulièrement.
Modifier les couleurs, ajouter des icônes, styliser le visuel… même subtilement, cela revient à prendre le risque d’abîmer la lisibilité des coûts environnementaux de vos produits et la conformité de votre marque à l’article 2 de la loi Climat et Résilience.
Le coût environnemental de vos produits nécessite de la pédagogie : expliquez à vos consommateurs comment il est calculé, ce qu’il représente, et pourquoi deux produits similaires peuvent avoir des résultats différents.
Les comparaisons sont strictement encadrées. Si vous sortez de ce cadre, vos allégations peuvent être considérées comme trompeuses.
L’affichage n’est pas un simple dispositif RSE isolé. Il implique les équipes produit, qualité, achats, juridique, communication et digital. Travailler en silos ne fera qu’augmenter les risques d’erreurs, voire de non-conformité.
Contrairement aux obligations simples (comme celles liées à la loi AGEC par exemple), calculer le coût environnemental de vos produits est un exercice technique et chronophage : il mobilise de nombreuses données, plusieurs équipes et la participation de vos fournisseurs.
Le coût environnemental de vos produits évolue dans le temps. Sans maintenance régulière et contrôles périodiques, les scores calculés deviendront rapidement obsolètes.
L’affichage environnemental repose sur une donnée fiable, des processus solides et une communication maîtrisée. En appliquant ces bonnes pratiques et en évitant les pièges courants, vous renforcez la qualité et la crédibilité des coûts environnementaux que vous publiez.
Reste une question essentielle : comment calculer ces coûts à grande échelle, pour l’ensemble de vos produits, sans y passer des semaines et sans multiplier les erreurs ?
Dans le prochain article, nous passons en revue les trois approches possibles pour industrialiser le calcul du coût environnemental : leurs avantages, leurs limites et dans quel cas les utiliser.
.png)
Les consommateurs veulent mieux choisir ce qu’ils achètent : six Français sur dix déclarent vouloir consommer de manière plus durable. Pourtant, dans la mode, une question demeure : comment comparer l’impact environnemental de deux vêtements ?
Contrairement à l’alimentaire, nous ne disposons d’aucun “nutriscore” permettant une lecture simple et fiable.
Pour répondre à ce besoin, la loi Climat et Résilience a introduit l’affichage environnemental. Le principe est clair : attribuer à chaque produit textile un score environnemental harmonisé, calculé selon un cadre méthodologique défini par l’ADEME. À partir du 1er octobre 2025, ce dispositif deviendra une réalité pour l’ensemble du secteur.
Même s’il n’est pas obligatoire, le score doit suivre une méthodologie rigoureuse, fondée sur l’analyse du cycle de vie complet du produit. Résultat : un indicateur unique, conçu pour refléter l’empreinte réelle d’un vêtement.
Pour le consommateur, ce score devient un repère immédiat. Il permet de comparer des produits similaires et de repérer celui dont l’impact est le plus faible : c’est un outil d’aide à la décision pensé pour rendre l’achat plus responsable.
Pour les marques, l’affichage environnemental va bien au-delà de l’information donnée au client. Il valorise les démarches d’éco-conception, encourage l’amélioration continue et prépare l’arrivée du futur passeport numérique des produits, qui intégrera très probablement un score d’impact.
Dans ce module, vous allez découvrir :
Prêt à explorer toutes les facettes de l’affichage environnemental ? Commençons.
.png)
Comme expliqué dans notre article sur le cadre réglementaire de l’affichage environnemental textile, la création d’un coût environnemental pour les produits d’habillement vise avant tout à rendre leur impact mesurable, comparable et transparent aux yeux des consommateurs.
Mais ce dispositif ne sert pas uniquement la transparence : le calcul du coût environnemental constitue aussi un levier d’anticipation réglementaire. Il aide les entreprises à préparer la mise en œuvre de l’ESPR (règlement sur l’écoconception des produits durables) et à se structurer en vue du futur passeport numérique des produits, qui intégrera probablement un indice d’impact environnemental pour les textiles.
Ce guide détaille la méthode de calcul de ce coût environnemental, fondée sur la méthodologie validée par l’ADEME et mise en œuvre par la start-up d’État Ecobalyse.
Pour approfondir les aspects réglementaires et les obligations associées à l’affichage environnemental des produits textiles, nous vous invitons à consulter l’article dédié
Pour garantir une approche commune et éviter la multiplication de méthodes de calcul non comparables ni vérifiables, le coût environnemental textile repose sur une analyse de cycle de vie (ACV) adaptée au secteur.
Cette méthodologie s’appuie sur le référentiel européen PEF (Product Environmental Footprint) — base scientifique de l’ACV — qu’elle enrichit pour tenir compte des réalités propres au textile : la dispersion de microfibres lors du lavage, ou encore l’exportation hors Europe des produits en fin de vie.
Concrètement, cette méthode est mise en œuvre par Ecobalyse, la start-up d’État pilotée par l’ADEME.
Entièrement gratuite et open source, elle permet à toute marque d’obtenir un score environnemental standardisé à partir de ses données produit.
L’outil agrège les impacts environnementaux calculés selon la PEF, y ajoute les compléments propres au textile, puis applique un coefficient de durabilité pour tenir compte de la longévité d’usage.
🖥️ Interface Ecobalyse : sur la plateforme, chaque produit donne lieu à un score unique (en points), représentant un millionième de l’impact annuel moyen d’un·e Européen·ne.

testtrue / false)true = test, false = réelgtinsstring[])1234567890123)string)REF-123brandstring)Trace For GooddeclaredScorenumber)7421massnumber)0.01 (ex. 0.17)
productstring)chemise, jean, jupe, manteau, pantalon, pull, tshirt, chaussettes, calecon, slip, maillot-de-bainmaterialsarray){ id: "cotton", share: 0.65, country: "IN" }airTransportRationumber)0 et 1 (ex. 0.1 = 10 %)businessstring)small-business : TPE / PMElarge-business-with-services : grande entreprise avec service de réparationlarge-business-without-services : grande entreprise sans service de réparationcountryDyeingstring)IN, TR, PTcountryFabricstring)CN, FR, BD
countryMakingstring)MA, BG, FRcountrySpinningstring)IN, EG, CNfadingtrue / false)true = délavé, false = non délavénumberOfReferencesnumber)1 et 999 999
pricenumber)1 et 1000 €printingobject)pigment ou substantive){ "kind": "pigment", "ratio": 0.1 }trimsarray)string, format UUID). La liste complète des accessoires est disponible sur le référentiel Ecobalyse.integer, valeur minimale : 0).{ "id": "zip", "quantity": 1 }upcycledtrue / false)true = produit remanufacturé

Si le champ trims n’est pas renseigné, Ecobalyse applique des valeurs par défaut selon le type de produit (ex. présence de boutons pour une chemise). Fournir des données réelles permet d’obtenir un score plus précis et représentatif.

Les valeurs par défaut “majorantes”
Par conception, plusieurs valeurs par défaut pénalisent : pays “Inconnu” (mix élec/chaleur défavorable), hypothèses de durabilité “ultra fast-fashion”, etc. Documenter vos données réelles est le premier levier d’amélioration.
La plateforme de calcul ingère les données renseignées au point 3 : masse du produit, composition et origine des matières, procédés de fabrication, transport, paramètres de durabilité, accessoires, etc.
Ces informations permettent de modéliser le cycle de vie complet du vêtement, depuis la production des fibres jusqu’à sa fin de vie.
En cas de données manquantes, des valeurs par défaut et majorantes sont appliquées pour garantir la complétude et la comparabilité du calcul.
Ecobalyse calcule d’abord les impacts environnementaux sur les 16 catégories du PEF : changement climatique, utilisation de l’eau, acidification, eutrophisation, utilisation des ressources, écotoxicité eau douce, etc.
Pour rendre ces impacts comparables entre eux, ils sont normalisés ( c’est à dire rapportés à l’impact annuel moyen d’un·e Européen·ne) puis pondérés selon leur importance environnementale.
Les coefficients de pondération définis comme suit :
Changement climatique
21.06 %
Écotoxicité eau douce (corrigée)
21.06 %
Acidification
4.91 %
Particles
7.10 %
Ressources en eau
6.74 %
Ressources fossiles
6.59 %
Ressources minérales
5.98 %
Utilisation des sols
6.29 %
Autres catégories
2 to 5 % each
Deux ajustements méthodologiques majeurs sont appliqués pour renforcer la pertinence du calcul :
Concrètement, à partir des données saisies (matières, pays, procédés, masse…), Ecobalyse calcule les impacts environnementaux de chaque étape du cycle de vie, puis les convertit en un score unique exprimé en Points (Pts).

Est-ce que le fait d’utiliser une matière première recyclée a un impact positif sur mon coût environnemental ?
Pas forcément.
L’utilisation d’une matière recyclée peut réduire, stabiliser ou parfois même augmenter le coût environnemental d’un produit, selon la matière utilisée et le procédé de transformation.
Dans Ecobalyse, cet effet est pris en compte grâce à la Circular Footprint Formula (CFF).
Cette formule évalue les bénéfices et impacts réels du recyclage en intégrant :
Concrètement :
En résumé, les matières recyclées ne sont pas automatiquement synonymes de moindre impact, mais son effet est modélisé de manière objective dans Ecobalyse, en fonction des données réelles de cycle de vie de chaque matière.
Deux compléments hors ACV viennent ensuite compléter le calcul pour refléter des impacts propres au secteur textile. Ces deux compléments sont absents du cadre du PEF :
1. L’export hors Europe en fin de vie du produit
Cet indicateur évalue l’impact lié à l’exportation des vêtements usagés hors de l’Union européenne, où ils sont le plus souvent traités comme des déchets.Il est calculé en multipliant un coefficient de référence de 0,005 Pts/kg par la masse du produit, puis par la probabilité qu’il soit exporté hors Europe en fin de vie : 12,1 % pour les vêtements synthétiques et 4,9 % pour les autres matières.
2. Émission de microfibres
Ce complément modélise les rejets de microfibres, qu’elles soient plastiques ou naturelles, tout au long du cycle de vie du vêtement.Il est calculé à partir d’un coefficient de référence de 0,001 Pt/kg, modulé selon la persistance de la fibre (sa biodégradabilité) et son relargage au fil du cycle de vie : fabrication, usage, lavage et fin de vie.Quatre types de fibres sont distingués (synthétiques, naturelles végétales, naturelles animales et artificielles), chacun correspondant à des scénarios d’émission spécifiques.
Les 16 catégories d’impact issues de la méthode PEF, ajustées pour le textile, sont ensuite regroupées avec les deux compléments spécifiques (microfibres et export hors Europe).
L’ensemble est agrégé en un score global, exprimé en Points (Pts).
Ce score traduit l’impact environnemental total du produit sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis la production des matières premières jusqu’à la fin de vie, avant d’être ajusté avec le coefficient de durabilité.
Le score obtenu à l’étape 3 est ensuite ajusté en fonction de la durabilité du produit, à l’aide d’un coefficient de durabilité.Ce coefficient a pour objectif de valoriser les vêtements conçus pour durer : ceux qui peuvent être réparés, entretenus dans le temps ou dont le style traverse les saisons sans se démoder.
Il varie de 0,67 pour un produit peu durable à 1,45 pour un produit très durable.Il est calculé à partir de deux critères principaux, pondérés à parts égales :
En pratique, plus un produit est durable, plus son coefficient est élevé, et plus son coût environnemental final est réduit. La durabilité agit donc comme un levier direct de réduction du coût environnemental du vêtement.
Une fois le calcul finalisé, le coût environnemental du produit est renvoyé automatiquement par Ecobalyse, ou, si vous avez choisi d’envoyer directement vos données, par la plateforme de dépôt de l’ADEME, qui applique la même méthodologie.
Ce coût est exprimé en Points (Pts), une unité commune permettant de comparer les produits entre eux.
Au-delà de la méthodologie de calcul, le coût environnemental textile raconte avant tout l’histoire de votre produit : la façon dont il est conçu, fabriqué, transporté, utilisé puis valorisé en fin de vie.
Ce score n’est pas une fin en soi, mais le reflet de la qualité et de la fiabilité des données que vouq êtes capable de réunir sur votre chaîne d’approvisionnement.
Autrement dit, le calcul n’est qu’un point de départ.
Il met en lumière les zones d’incertitude, les données manquantes, les étapes mal documentées : autant d’angles morts à corriger pour fiabiliser les résultats et améliorer l’impact réel des produits.
Mais au-delà de la conformité, le coût environnemental devient aussi un outil de communication stratégique : il permet de parler d’impact avec justesse, de démontrer les progrès accomplis et de crédibiliser le discours de marque.
Dans la suite du module, nous verrons pourquoi la fiabilité de la donnée est essentielle à la fois pour la conformité réglementaire et la performance interne, et comment ce score peut devenir un levier de communication maîtrisée pour valoriser vos engagements auprès des consommateurs.

La production textile affiche un lourd passif environnemental : elle concentre à elle seule 20 % de la pollution mondiale de l’eau et 10% des émissions de gaz à effet de serre. L’essor de l’ultra fast fashion, qui alimente une course effrénée aux volumes, accentue encore cette dérive. À ce rythme, la production mondiale pourrait croître de plus de 150 % d’ici 2030.
Un paradoxe, alors même que les attentes des consommateurs vont dans la direction opposée. Soixante pour cent d’entre eux déclarent vouloir adopter des modes de consommation plus durables, et sept sur dix se disent prêts à changer de marque pour privilégier un produit à moindre impact (1).
C’est à la croisée de cette double pression écologique et sociale qu’intervient l’affichage environnemental. Conçu comme un outil commun, il vise à lutter contre le greenwashing encore pratiqué par certains acteurs et à rééquilibrer le rapport d’information entre marques et consommateurs.
Espéré comme le « Nutri-score » de l’industrie textile, ce dispositif introduit le calcul du coût environnemental. Volontaire pour l’instant, il pourrait bien marquer le début d’un changement de paradigme pour le secteur.
Mais l’ambition, aussi évidente à énoncer qu’essentielle à poursuivre, se révèle difficile à concrétiser. Fournir aux consommateurs une information claire, comparable et scientifiquement robuste sur l’impact environnemental des produits suppose de surmonter de nombreux obstacles techniques, économiques et organisationnels.
Reste à comprendre comment cette ambition se matérialise dans la loi. Car l’affichage environnemental n’est plus un simple projet : de l’AGEC à la loi Climat et Résilience, jusqu’au décret de 2025, il repose désormais sur un socle juridique qui en fixe les contours et les premières obligations pour le textile.
L’ambition d’un affichage environnemental ne date pas d’hier. Dès 2009, le Grenelle de l’environnement ouvrait la voie en posant pour la première fois l’idée d’informer les consommateurs sur l’empreinte écologique des produits.
Il faudra cependant attendre plus d’une décennie pour que cette vision se traduise dans la loi. En 2020, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) inscrit noir sur blanc le principe d’une information environnementale appliquée aux biens de consommation.
Un an plus tard, la loi Climat et Résilience donne une nouvelle dimension à ce projet. Son article 2 trace les contours d’un dispositif d’affichage obligatoire dans plusieurs filières pilotes, dont le textile, avec une exigence claire : fournir aux consommateurs une information « fiable, comparable et vérifiable » sur l’impact environnemental des produits tout au long de leur cycle de vie.
Le décret n°2025-957 du 6 septembre 2025 vient concrétiser cette ambition et la traduire en cadre opérationnel. Avec une nuance de taille toutefois : l’affichage environnemental n’est pas rendu obligatoire. Il reste volontaire, mais est strictement encadré. Autrement dit, toute communication doit respecter les règles de calcul et de présentation définies par le décret. Celui-ci précise les obligations qui s’imposent aux entreprises et confie à l’ADEME la responsabilité de piloter le dispositif et d’en garantir la cohérence.
Impossible de parler d’affichage environnemental sans évoquer l’ADEME. Chef d’orchestre du dispositif, l’Agence de la transition écologique en garantit à la fois la crédibilité scientifique et la cohérence opérationnelle. En assurant l’uniformisation des pratiques, elle permet d’éviter la prolifération de labels privés aux méthodologies disparates.
Après avoir piloté la phase d’expérimentation, elle travaille aujourd’hui avec la start-up d’État Ecobalyse pour construire une méthodologie de calcul servant de référence commune.
Elle administre également la plateforme nationale destinée à recueillir les données transmises par les entreprises. Qu’il s’agisse du gabarit officiel, des modalités de calcul ou de la conformité des informations communiquées au consommateur, elle s’assure que les marques respectent le cadre réglementaire.
L’idée d’un affichage environnemental apparaît pour la première fois, avec la volonté de sensibiliser les consommateurs à l’impact écologique des produits.
La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire inscrit officiellement dans le droit français le principe d’une information environnementale sur les biens de consommation.
L’article 2 fixe un cadre précis pour la mise en place progressive d’un affichage environnemental obligatoire dans plusieurs filières pilotes, dont le textile. L’objectif est clair : rendre l’information « fiable, comparable et vérifiable ».
Des tests grandeur nature sont menés dans le textile, l’alimentaire et l’hôtellerie afin d’affiner la méthodologie et d’évaluer la lisibilité des formats proposés.
Le décret, publié au Journal officiel le 9 septembre, précise les modalités de calcul et de communication du coût environnemental pour les textiles d’habillement.
Le dispositif devient applicable. L’affichage n’est pas obligatoire mais il est désormais volontaire encadré : toute communication doit respecter les règles fixées par le décret et passer par la plateforme nationale gérée par l’ADEME.
Les tiers (distributeurs, plateformes, comparateurs) pourront à leur tour afficher le score environnemental des produits, à partir des données disponibles. Parallèlement, l’Europe avance vers une harmonisation du calcul d’impact environnemental avec l’introduction du PEF en usage B2B, le règlement ESPR, la directive Green Claims et le futur passeport numérique produit.
Le décret de septembre 2025 précise clairement le champ d’application de l’affichage environnemental.
Il vise les fabricants, importateurs et metteurs sur le marché français de produits textiles. Par “mise sur le marché”, on entend la première mise à disposition d’un produit sur le marché national français.
Quant aux produits, le périmètre est volontairement limité. Le texte s’applique uniquement aux produits textiles d’habillement, qu’ils soient neufs ou issus du remanufacturage. Nécessitant d’autres approfondissements méthodologiques, les chaussures et autres articles textiles n’entrent pas dans le champ d’application à ce stade.

Le périmètre exact est défini par arrêté conjoint des ministres chargés de l’Économie et de l’Environnement, en cohérence avec le règlement européen sur l’étiquetage des fibres textiles (UE n°1007/2011).
À noter que l’affichage environnemental ne se limite pas au textile. D’autres secteurs pilotes, comme l’alimentaire ou l’hôtellerie, sont également engagés dans cette démarche.
Notre module s’adresse néanmoins en priorité aux marques de textile, dont le secteur est le premier directement concerné par l’entrée en vigueur du décret.
Fabricants, importateurs, metteurs sur le marché français
Tout produit mis sur le marché en France
Exclusivement les produits textiles d’habillement, neufs ou issus du remanufacturage
Pour que le score environnemental reflète la réalité, les marques doivent s’appuyer sur des données fiables, vérifiables et complètes, évitant les approximations ou valeurs par défaut (“proxy”) qui majorent le score final. La précision des informations transmises conditionne directement la crédibilité et la valeur du calcul.
Les données doivent être :
Chaque fiche produit doit être calculée selon la méthodologie Ecobalyse (alignée sur la PEF et enrichie de paramètres spécifiques au textile) et faire l’objet d’un dépôt de données sur le portail ADEME : identification du produit, version méthodologique, date du calcul et décomposition par catégories d’impacts.

Les données déposées peuvent être rendues publiques, conformément à la logique de transparence du dispositif.
Les règles de communication garantissent la comparabilité entre marques et empêchent toute présentation trompeuse. Les entreprises ne peuvent pas adapter librement le format ou sélectionner uniquement les indicateurs qui les avantagent.

Le coût environnemental doit être présenté selon le gabarit fixé par arrêté ministériel (format, pictogramme, unité).
L’information doit être visible au moment de l’achat, en ligne comme en magasin, et reproduite à l’identique sur tous les supports.
Aucune adaptation graphique, simplification ou reformulation n’est autorisée : le consommateur doit pouvoir comparer deux produits sur une base identique.
Lorsqu’une marque communique un indicateur isolé (par exemple l’empreinte carbone ou l’usage de l’eau), elle doit accompagner ces données du coût environnemental complet calculé selon la méthodologie officielle de l’ADEME.
Cette exigence empêche toute communication sélective (“green cherry-picking”) et garantit une lecture globale de l’impact.
Le score affiché doit correspondre exactement à la version déposée sur la plateforme ADEME.
Toute divergence entre le score communiqué et les données enregistrées constitue un manquement à la loi.
Le dispositif impose un suivi régulier de la qualité et de l’actualité des données. L’affichage environnemental ne doit jamais reposer sur des informations obsolètes ou partielles.
Le respect du dispositif est strictement encadré. Les données et les communications peuvent faire l’objet de contrôles par l’ADEME et la DGCCRF.
Une information incomplète, erronée ou non conforme peut être qualifiée de pratique commerciale trompeuse au sens du Code de la consommation (articles L121-2 et suivants).
Les entreprises s’exposent à :
Si le cadre réglementaire français constitue aujourd’hui la référence pour le textile, il s’inscrit dans une dynamique plus large à l’échelle de l’Union européenne.
En mars 2025, le secrétariat technique du PEF (Product Environmental Footprint) a recommandé de limiter l’usage du score unique à la sphère B2B. Trop complexe pour être compris du grand public, ce référentiel est pensé comme un outil technique d’harmonisation, destiné à faciliter les échanges de données environnementales entre marques, distributeurs et fournisseurs.
Cette orientation contraste avec le choix français d’un affichage visible par le consommateur. Les entreprises devront donc composer avec deux cadres complémentaires : un affichage B2C encadré par le décret français, et le PEF en usage B2B au niveau européen.
À horizon 2026, plusieurs textes en cours de discussion – le règlement ESPR (écoconception), la directive Green Claims et le futur passeport numérique produit (DPP) – devraient permettre d’aboutir à une méthodologie commune. L’objectif est clair : prévenir le greenwashing et éviter les distorsions de concurrence au sein du marché intérieur.
L’affichage environnemental textile ne relève plus du simple projet politique : il s’appuie désormais sur un socle légal solide, de l’AGEC à la loi Climat et Résilience, jusqu’au décret de septembre 2025. Pour les marques, ce dispositif doit être considéré comme une étape incontournable. Il s’inscrit dans une trajectoire plus large qui mènera, à l’échelle européenne, à l’harmonisation avec le PEF, le règlement ESPR et le futur passeport numérique produit.
Anticiper dès aujourd’hui, c’est sécuriser sa conformité, éviter les risques de sanctions et surtout garder la maîtrise de sa communication face à des tiers de plus en plus impliqués dans la diffusion des données.
Reste une question centrale : comment calculer concrètement ce coût environnemental ? Car si le cadre juridique est désormais fixé, la méthodologie de calcul – pilotée par l’ADEME et Ecobalyse – constitue la clé de voûte du dispositif. C’est l’objet du guide suivant de ce module, qui vous permettra de comprendre pas à pas les règles méthodologiques de l’affichage environnemental.
(1) Kantar sustainability sector Index report, 2025

Dans l’article “Après les Green Claims : adopter une communication responsable dans la mode”, nous expliquions que l’un des principaux défis pour les marques, en 2025, résidait dans la nécessité d’évoluer dans un cadre réglementaire fragmenté, sans directive claire encadrant les allégations environnementales.
Cette affirmation, bien qu’exacte, est incomplète : en réalité, un socle juridique existe déjà.
La directive européenne UCPD (Unfair Commercial Practices Directive ou DPCD en français), transposée au niveau national par les États membres, définit de manière précise un certain nombre de comportements interdits (ou fortement déconseillés) en matière de communication environnementale. Il ne s’agit pas d’une réglementation technique à proprement parler : la directive ne fixe ni seuils, ni normes, ni terminologie encadrée. C’est précisément ce caractère non technique qui explique pourquoi elle reste, encore aujourd’hui, relativement méconnue des marques.
Pourtant, cette directive offre aux autorités nationales un fondement juridique clair pour sanctionner le greenwashing, en s’appuyant sur les règles générales relatives aux pratiques commerciales déloyales. En France, en 2024, la DGCCRF a contrôlé près de 1800 établissements dans le cadre d’une enquête sur les allégations environnementales : plus d’un tiers présentait des pratiques problématiques.
Et à la lecture attentive du texte, le constat est clair : de nombreuses pratiques actuellement en usage ne sont pas conformes.
Dans cet article, nous proposerons donc un décryptage complet de la directive, dans une approche résolument opérationnelle : obligations concrètes, bonnes pratiques attendues, erreurs fréquentes, et points de vigilance à intégrer dans toute stratégie de communication environnementale.
Dans le troisième paragraphe du point 4.1 du document Communication de la Commission — Orientations concernant l’interprétation et l’application de la directive 2005/29/CE relative aux pratiques commerciales déloyales, on peut lire :
« La DPCD ne prévoit aucune règle spécifique relative aux allégations environnementales. »
Une affirmation qui peut prêter à confusion si l’on ne maîtrise pas le périmètre exact de la directive.
Concrètement, cela signifie que la DPCD :
Cette absence de cadre technique a pu laisser croire, à tort, qu’en matière d’allégations environnementales, il n’existait ni règle ni interdiction explicite. Pourtant, la réalité juridique est toute autre.
Les allégations environnementales sont bel et bien encadrées par les articles 5 à 12 ainsi que par l’annexe I de la directive, qui énumèrent les pratiques commerciales trompeuses, déloyales ou interdites.
À ce titre, toute allégation est soumise à cinq exigences fondamentales :
Dans les faits, les autorités européennes et nationales interprètent ces principes avec une rigueur accrue dès lors qu’il s’agit d’allégations environnementales. Cette exigence renforcée s’explique par plusieurs facteurs :
L’essentiel à retenir :
In essence, the UCPD grants brands the freedom to express themselves but imposes a duty of justification. It is thus possible to En clair, la DPCD laisse aux marques la liberté de s’exprimer, mais impose une obligation de justification. Il est donc possible d’affirmer qu’un produit est “durable”, à condition de pouvoir expliquer ce que cela signifie, de prouver que c’est vrai, et de le formuler de manière claire. C’est toute la subtilité du texte : la directive ne fixe pas de formulation obligatoire, mais toute allégation qui induit en erreur peut être sanctionnée comme pratique trompeuse.
Pour aider les marques à rester dans le cadre, huit grands principes issus de la DPCD permettent d’ancrer une communication environnementale à la fois conforme, loyale et opérationnelle. Ils forment une grille de vigilance à intégrer dans vos process de validation, de preuve et de diffusion.
Selon l'article 6 de la DPCD :
Une pratique commerciale est considérée comme trompeuse si elle contient des informations fausses ou, même en l’absence de fausseté, induit ou est susceptible d’induire en erreur le consommateur moyen, et l’amène à prendre une décision commerciale qu’il n’aurait pas prise autrement.
Dans le cas des allégations environnementales, cela implique que :
La directive ajoute que même des formulations factuellement correctes peuvent être considérées comme trompeuses, dès lors qu’elles laissent croire à un impact positif exagéré, ou occultent d’autres aspects significatifs.
Employer des termes concrets et mesurables :
Toujours préciser le périmètre :
Utiliser un langage accessible et neutre :
Appuyer toute allégation sur des éléments quantifiés et précis, et mentionner la source :
Parler de "produit durable" sans préciser ce que cela signifie :
Employer "neutre en carbone" sans mentionner que cela repose sur des crédits compensatoires :
Utiliser une iconographie (arbre, globe vert, feuilles) qui crée une perception exagérée d’éco-responsabilité :
Communiquer sur un unique point positif en masquant les autres :
L’article 12 de la directive DPCD stipule que :
“Les professionnels doivent disposer de preuves à l’appui de leurs allégations et être prêts, si l’allégation est contestée, à les fournir aux autorités de contrôle compétentes sous une forme compréhensible.”
Cela signifie concrètement que :
En l'absence de preuve suffisante, l'allégation peut être présumée trompeuse, même si elle est factuellement juste.
Préparer un dossier de preuves dès l’élaboration de l’allégation :
Utiliser des sources solides et reconnues (en précisant leur périmètre) :
Prévoir un stockage centralisé et durable de ces preuves :
Revoir périodiquement les preuves :
The UCPD considers that labels, logos, or certifications used in an environmental context constitute claims in their own right. Their use is acceptable only if:
Préciser systématiquement :
Rendre l'information accessible :
Garantir la lisibilité et la loyauté du message :
La DPCD précise que les allégations de neutralité carbone sont acceptables à condition de :
Préciser la base de calcul :
Fournir des informations compréhensibles sur :
Éviter toute généralité :
Selon la DPCD (et la directive 2006/114/CE sur la publicité comparative), une comparaison environnementale est acceptable à condition de respecter quatre exigences cumulatives :
1. Elle ne doit pas tromper le consommateur (conformément aux articles 6 et 7 de la DPCD).
Cela signifie qu’elle ne doit ni contenir d’information fausse, ni induire en erreur par omission, présentation floue ou effet de contraste trompeur.
2. Elle doit porter sur des produits ou services équivalents en usage et en fonction. Comparer un t-shirt en coton bio à un vêtement technique en polyester recyclé n’est pertinent que si les deux remplissent la même fonction pour le consommateur (ex. : vêtement de sport, sous-vêtement, etc.).
3. Elle doit s’appuyer sur des critères objectifs, vérifiables et représentatifs.
Cela implique que l’allégation comparative ne repose pas sur un avantage mineur ou marginal, mais sur un ou plusieurs impacts environnementaux significatifs, mesurés de manière transparente (émissions de CO₂, consommation d’eau, toxicité, etc.).
4. Elle doit être fondée sur une méthode d’évaluation cohérente et reproductible.
La même méthode (ex. : ACV, calcul d’empreinte carbone selon la norme ISO 14067) doit être utilisée pour les deux produits comparés, selon les mêmes hypothèses et le même périmètre (mêmes étapes du cycle de vie, mêmes données d’entrée, etc.).
Exemple : dire que votre jean est « plus vert que le jean X » est acceptable uniquement si :
Une comparaison partielle, approximative ou construite sur des méthodes différentes est, au regard de la directive, potentiellement trompeuse et donc sanctionnable.
Mentionner clairement :
Utiliser une formulation relative plutôt qu’absolue :
Vérifier la reproductibilité :
La directive précise que les allégations doivent :
Elle interdit notamment les transferts d’impact injustifiés : une amélioration sur un point ne peut pas masquer une aggravation ailleurs, sauf si l’impact environnemental net est objectivement amélioré (ex. via ACV).
Les industries polluantes doivent faire preuve d’encore plus de prudence : elles sont encouragées à utiliser des allégations relatives (ex : "moins nocif pour l’environnement") plutôt qu’absolues (ex : "respectueux de l’environnement").
Mener une analyse de cycle de vie complète pour fonder les allégations majeures (réduction d’impact, bas carbone…).
Mentionner le périmètre concerné :
Formuler l’allégation en cohérence avec le cycle de vie :
Présenter un produit comme "durable" en se fondant uniquement sur la présence d’un matériau perçu comme vertueux (ex. : coton biologique), sans prendre en compte la durabilité d’usage réelle (longévité, réparabilité, résistance, etc.), ni son impact à d’autres étapes du cycle de vie.
Mettre en avant un bénéfice environnemental isolé et marginal, comme une teinture sans eau ou un emballage recyclé, alors que le processus global reste fortement carboné ou peu vertueux, créant ainsi une perception biaisée de l’impact du produit.
Formuler une allégation fondée sur une intuition marketing ou une déclaration fournisseur, sans aucune analyse structurée du cycle de vie, ni quantification des impacts environnementaux sur l’ensemble de la chaîne de valeur (matières premières, fabrication, transport, usage, fin de vie).
La DPCD considère que :
Vérifier que chaque élément graphique utilisé dans un contexte environnemental (y compris sur site web, étiquettes, réseaux sociaux) est :
Si un nom de marque ou de collection contient une connotation environnementale, il doit :
Utiliser des pictogrammes évocateurs (feuilles, arbres, planètes, gouttes d’eau, couleurs vertes) sans justification explicite, ni lien direct avec un impact mesuré, ce qui peut induire une perception exagérée de performance environnementale.
Donner à une collection un nom à connotation écologique (“Eco”, “Greenline”, “Nature”) alors qu’elle ne contient qu’une faible proportion de matière recyclée ou durable (ex. : 15 %), sans contextualisation ni précision sur le périmètre concerné.
Employer une couleur dominante verte ou un habillage “nature” sur une étiquette sans mention explicative associée (critères, portée, preuve), laissant penser à tort que le produit est globalement plus respectueux de l’environnement.
La directive reconnaît que certains supports (étiquettes, stories, pages produits, posts) offrent peu de place, mais cela ne dispense pas :
Il est considéré comme trompeur d’obliger le consommateur à cliquer plusieurs fois ou chercher ailleurs pour comprendre une allégation environnementale.
Utiliser des outils adaptés à chaque support :
Formuler l’allégation en y incluant les précisions nécessaires :
Employer des termes à forte connotation environnementale comme “green”, “eco”, “bio” sur une étiquette produit, une fiche technique ou un emballage, sans aucun complément d’information, ni précision sur les critères ou le périmètre concernés.
Utiliser un nom de produit ou une URL optimisée pour le SEO (ex. : “eco hoodie”, “green capsule”) alors que la fiche produit elle-même ne contient aucune justification environnementale claire, ce qui crée un décalage trompeur entre l’intitulé et le contenu réel.
Publier un visuel publicitaire (affiche, bannière, post social media) mettant en avant une allégation environnementale (“responsable”, “éthique”, “neutre en carbone”) sans lien direct ou accès facile aux éléments justificatifs (ni infobulle, ni lien, ni référence cliquable).
Proposer un argument environnemental en contexte contraint (packaging, encart pub, réseaux sociaux) sans prévoir de dispositif de renvoi vers les détails (ex. : QR code, pop-up, lien explicatif à proximité), rendant l’allégation opaque ou incomplète pour le consommateur.
Selon l’article 12 de la DPCD :
L’annexe I de la directive énumère des pratiques interdites en toutes circonstances, mais qui ne sont pas exhaustives quant à ce qui peut effectivement être sanctionné par les autorités :
Ces pratiques peuvent entraîner :
Toute allégation doit être vraie, spécifique, claire et non trompeuse.
Toute allégation doit être étayée par des preuves disponibles dès sa publication.
Les labels, logos et certifications doivent être transparents, justifiés et vérifiables.
Toute allégation de neutralité carbone doit être rigoureuse, expliquée et vérifiable.
Toute comparaison environnementale doit être juste, cohérente, mesurée et vérifiable.
Les allégations doivent porter sur des impacts significatifs à l’échelle du cycle de vie.
Toute présentation visuelle peut être perçue comme une allégation environnementale.
Même en cas d’espace réduit, les allégations doivent rester claires et compréhensibles.
Les autorités peuvent contrôler, sanctionner ou retirer tout contenu trompeur ou non justifié.
Dans l’attente de la directive Green Claims, beaucoup de marques pensent évoluer en zone grise.
L’absence de cadre spécifique et technique donne l’impression qu’il reste une certaine marge de manœuvre : il suffirait d’éviter les excès ou de rester « dans l’esprit » d’une communication responsable.
Mais cette marge est, en réalité, beaucoup plus étroite qu’il n’y paraît.
Car un socle juridique existe déjà. La directive DPCD permet aux autorités de sanctionner toute allégation jugée trompeuse, imprécise, non prouvée ou mal formulée, même si elle repose sur une intention sincère.
Et ce texte n’est pas théorique : il est déjà mobilisé. En France, la DGCCRF mène des contrôles renforcés, y compris sur les allégations environnementales. En 2024, plus de 21 000 avertissements et 2 300 amendes ont été émis tous secteurs confondus, et l’écoblanchiment figure clairement dans le radar des autorités.
Autrement dit : ce n’est pas parce qu’il n’existe pas encore de règles « positives » que l’on peut se dispenser de rigueur.
Et ce n’est pas parce que l’on ne ment pas, que l’on est conforme.
La DPCD ne se contente pas de cibler les abus manifestes : elle encadre aussi les imprécisions, les raccourcis, les formulations flatteuses mais floues.
Et pour toutes les marques engagées dans une communication plus transparente, elle offre une grille claire et déjà applicable, à condition de la mettre en oeuvre dès aujourd’hui.

Alors que la directive sur les allégations environnementales est actuellement en suspens, l’initiative qui devait enfin apporter de la clarté à la communication environnementale se retrouve à l’arrêt, freinée par des tensions politiques autour de dispositions jugées trop contraignantes pour les petites et moyennes entreprises.
À première vue, cela pourrait sembler être une bonne nouvelle pour les marques de mode. Mais en réalité, cette situation crée un vide, qui entre en collision directe avec des attentes consommateurs toujours plus fortes.
Alors, pour éviter de retomber dans les mêmes travers, il faut regarder en arrière.
Se remémorer le temps où les engagements « green » étaient devenus la nouvelle norme. Où les mentions “éco-responsable”, “éthique” ou “durable” s’invitaient dans les vitrines et les fiches produit, rarement accompagnées de preuves concrètes. Où ambition se confondait avec exagération, dans un paysage sans définitions claires ni cadre légal partagé.
Se rappeler que ce flou a provoqué un retour de bâton. Et que ce retour de bâton a déclenché une vague réglementaire. Pas pour freiner les engagements, mais pour imposer un minimum de crédibilité.
Aujourd’hui, dans un contexte d’incertitude réglementaire, les marques doivent progresser sans cadre clair.
Alors comment reprendre la parole et rester crédible, sans retomber dans les excès du passé ?
C’est ce que nous allons explorer ensemble.
Revenons un instant en arrière.
Pour éviter de retomber dans les travers de la communication responsable, il faut d’abord en comprendre les origines.
Si les marques qui affichaient hier encore leurs engagements les ont peu à peu relégués hors de la vue du public, un constat s’impose : elles ont perdu confiance.
Confiance dans ce qu’elles sont en droit de dire, et dans la manière de le formuler sans risquer d’être accusées de greenwashing.
Entre 2015 et 2020, à mesure que les enjeux de développement durable prennent de l’ampleur, les marques de mode commencent à les intégrer à leur communication, sans cadre clair pour en baliser les contours.
Parler de son impact environnemental devient alors un levier de différenciation : un moyen d’affirmer ses valeurs et de répondre aux attentes croissantes des consommateurs.Des termes comme “éco-responsable”, “vert”, “éthique”, “durable” ou “bon pour la planète” font leur apparition dans les lookbooks, sur les fiches produits, dans les newsletters ou les vitrines.
Les campagnes, elles, adoptent des codes visuels naturels, des formulations optimistes autour du climat, et un storytelling rassurant, souvent sans preuves concrètes pour en soutenir le propos.
La plupart du temps, les marques cherchent simplement à traduire des convictions honorables, sans mauvaises intentions.
Mais en l’absence de définitions partagées et de lignes directrices claires, ces intentions glissent vers des promesses, et ces promesses, vers des formulations marketing de plus en plus risquées.
Et ce phénomène commence à attirer l’attention.
Dès 2017, le Fashion Transparency Index, publié chaque année par Fashion Revolution, commence à documenter l’écart croissant entre ce que les marques déclarent… et ce qu’elles sont réellement capables de prouver. Données de traçabilité, composition des matières, indicateurs d’impact environnemental : autant de sujets sur lesquels le discours prend de vitesse les preuves.
En 2021, un rapport de la Changing Markets Foundation enfonce le clou : près de 6 allégations environnementales sur 10 dans le secteur de la mode seraient floues, invérifiables ou potentiellement trompeuses.
De son côté, le Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) alerte : ce flou contribue à entretenir la confusion et la méfiance côté consommateur.
La communication responsable est certainement née d’un élan de marché sincère. Mais elle s’est construite dans l’absence totale de règles.
Entre 2021 et 2024, une série de mesures législatives commence à redessiner le paysage de la communication environnementale en Europe.
Pendant ce temps, les contrôles s’intensifient.
En France, la DGCCRF commence dès 2022 à émettre des avertissements et à infliger des sanctions à l’encontre de marques utilisant des termes comme « neutre en carbone », « éco-responsable » ou « climatiquement positif », sans méthodologie claire, ni échéance temporelle, ni données traçables.
Partout en Europe, ONG et organismes de contrôle remettent en cause des campagnes jugées trompeuses, que leurs intentions soient sincères ou non, dès lors que les preuves documentées font défaut.
En quelques mois, le message est clair : des mots qui, autrefois, inspiraient la confiance peuvent désormais devenir des sources potentielles de litige.
L’intensification des exigences réglementaires pousse les marques à battre en retraite.
À mesure que les règles se précisent et que les sanctions se multiplient, de nombreuses marques préfèrent se retirer du débat plutôt que de risquer un faux pas.
Un rapport publié en 2022 par South Pole révèle ainsi qu’1 entreprise sur 4 ayant fixé des objectifs de neutralité carbone choisit de ne pas les communiquer, par crainte d’être accusée de greenwashing.
Dans le secteur de la mode, ce repli se fait vite sentir : les descriptions produits sont épurées, les pages “durabilité” discrètement réduites, les engagements reformulés, voire totalement retirés.
Les marques agissent, mais n’osent plus le dire, comme si parler exposait plus que se taire.
Ce silence n’a plus rien de stratégique : c’est un repli défensif.
À mesure que le greenwashing devient un risque réputationnel majeur, le greenhushing s’installe comme sa version plus discrète, et supposément plus sûre. Pour beaucoup de marques, ne rien dire semble être la réponse la plus rationnelle dans un contexte devenu hautement sensible.
Mais aujourd’hui, le paysage a changé.
Près de dix ans après que la durabilité est devenue un levier marketing, et deux ans après les premières secousses réglementaires, un paradoxe étonnant s’installe : les marques agissent plus… mais parlent moins.
Vu de l’extérieur, le secteur de la mode peut donner l’impression de marquer le pas. Pourtant, en coulisses, les initiatives se multiplient : adoption de matières certifiées, programmes de reprise, cartographie poussée de la supply chain… Certaines marques lancent des services de réparation, d’autres expérimentent des plans de décarbonation ou alignent leur stratégie d’approvisionnement sur des objectifs scientifiques.
Mais dans l’espace public ? Pas un mot.
D’après la Fashion Industry Charter for Climate Action, près de 70 marques de mode dans le monde se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En France, le bonus réparation a déjà permis plus de 800 000 réparations en un an, un signal fort du soutien institutionnel et citoyen à la durabilité. Des plateformes circulaires comme Vestiaire Collective communiquent activement sur leur impact, évoquant jusqu’à 90 % d’émissions en moins grâce aux achats de seconde main.
Et pourtant, les marques qui rendent tout cela possible sont souvent les plus silencieuses.
Plus frappant encore : ce sont désormais les acteurs amont (fournisseurs de matières, recycleurs, certificateurs) qui occupent le devant de la scène, moins exposés juridiquement
Dans ce déséquilibre, une dynamique étrange s’installe : les fournisseurs parlent, les consommateurs écoutent… et les marques s’effacent de leur propre récit.
Un tel silence aurait déjà de quoi surprendre dans bien des secteurs.
Mais dans la mode, il étonne d’autant plus que les attentes des consommateurs n’ont jamais été aussi fortes.
Selon le rapport KPMG x FMC (Fédération de la Mode Circulaire) 2025, 65 % des consommateurs français considèrent désormais les engagements environnementaux d’une marque comme un critère déterminant dans leurs décisions d’achat. 40 % privilégient les marques qui encouragent des comportements plus responsables, et près de deux femmes sur trois se disent prêtes à payer plus cher pour des vêtements issus de filières socialement responsables.
Les consommateurs ne demandent pas la perfection. Ils attendent de la clarté. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, le silence n’est pas une posture neutre : il entretient le flou, nourrit le doute. Et surtout, il a un coût.
Une marque qui ne raconte pas son histoire laisse tôt ou tard quelqu’un d’autre la raconter à sa place.
Sans récit clair et crédible, la confiance s’érode, les consommateurs perdent leurs repères et les partenaires commencent à douter. En interne aussi, les équipes se déconnectent de leurs propres avancées : ce qu’on ne voit plus, on finit par ne plus y croire. Ce n’est plus de la prudence : c’est du désengagement.
D’autant que les efforts invisibles ne créent aucune valeur : ils ne nourrissent ni le marketing, ni l’attractivité de la marque employeur, ni le positionnement de marque.
Et dans un marché où la différenciation repose de plus en plus sur la transparence, ce qui n’est pas dit… n’existe pas.
Certes, la prudence était compréhensible, les critiques contre le greenwashing étaient justifiées et l’absence de cadre clair posait problème. Mais si la peur a pu être un réflexe temporaire, elle ne peut se transformer en choix durable.
Parce que si trop en dire peut exposer… ne rien dire, c’est disparaître.
Si la crainte d’en dire trop est bien réelle, le risque de nuire à sa réputation l’est tout autant. Mais ils ne doivent pas faire oublier une chose : la nécessité d’avancer.
Aujourd’hui, et ce malgré l’absence de directives claires sur les allégations environnementales, les marques ne peuvent ni se réfugier dans le silence, ni se laisser aller à des promesses imprécises. Ce qui est attendu désormais n’est pas davantage de discours, mais une prise de parole plus rigoureuse, plus lisible, et plus durable.
Mettre fin aux dérives de la communication responsable ne passe ni par des slogans percutants, ni par des vidéos inspirantes.
Aujourd’hui, communiquer sur la durabilité suppose avant tout de structurer sa démarche et d’en maîtriser les fondements méthodologiques.
La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses marques disposent déjà d’actions concrètes à valoriser. Ce qui manque le plus souvent, ce n’est pas le contenu, mais le cadre pour le structurer et le traduire en messages clairs. Il est donc préférable de commencer par des initiatives solides, vérifiables et contextualisées.
Avant toute prise de parole, une étape de clarification interne s’impose. Il ne s’agit pas seulement de recenser ce qui est fait, mais de déterminer ce qui peut être communiqué, étayé et assumé publiquement. Cette préparation est indispensable pour construire un discours cohérent et maîtrisé.
Trois principes structurants peuvent guider cette démarche :
Une fois ces fondations posées, les marques peuvent commencer à transformer l’action en preuve, et la preuve en discours crédible. Une communication structurée ne consiste pas à tout dire, mais à transmettre l’essentiel, de manière claire et argumentée.
La traçabilité peut permettre d’expliquer les choix d’approvisionnement, à condition d’aller au-delà des seules obligations réglementaires. Ce sont les décisions stratégiques qui méritent d’être mises en lumière : cartographie des fournisseurs, fréquence des audits, visibilité sur plusieurs niveaux de la chaîne. Les certifications apportent une réelle valeur, dès lors qu’elles sont explicitées. Lorsqu’elles ne concernent qu’une matière ou une étape, cela doit être précisé. Ce qui compte n’est pas le certificat en soi, mais le degré de transparence associé.
La transparence sur la chaîne d’approvisionnement est souvent perçue comme une contrainte. Pourtant, bien maîtrisée, elle devient un marqueur d’engagement. Jusqu’à quel degré les marques connaissent-elles et pilotent-elles leurs fournisseurs ? Quels sont les critères suivis ? Comment sont gérés les écarts ? Même dans un contexte complexe, une explication claire de l’approche adoptée contribue à instaurer la confiance.
La durabilité est un levier encore sous-exploité. Résistance à l’usure, renforts sur les zones sensibles, conception facilitant la réparation : autant de choix techniques qui ont un impact direct sur la performance environnementale. Avec l’ESPR qui rend certains de ces critères obligatoires, il devient essentiel de dépasser le minimum requis. Ce qui compte : ce qui a été testé, les seuils atteints, les efforts fournis.
Les dispositifs de réparation ou d’entretien permettent de concrétiser l’engagement. Guides pratiques, services en boutique, garantie de réparabilité : ces actions sont autant de signaux tangibles en faveur de la longévité produit. Dès lors que des données existent (nombre de réparations réalisées, taux d’utilisation), elles doivent être partagées. Et lorsque les utilisateurs sont impliqués, la communication devient d’autant plus engageante.
Les offres de seconde main ou de revente, lorsqu’elles sont structurées, permettent de démontrer un impact mesurable. Qu’elles soient opérées en interne ou via des partenaires, elles prolongent la durée de vie des produits et réduisent les émissions. Ici aussi, les résultats doivent être appuyés par des données, voire par des évaluations externes. Une affirmation comme « la revente permet jusqu’à 90 % de réduction d’émissions carbone par rapport à un achat neuf » n’a de portée que si elle est contextualisée.
En résumé : une démarche structurée permet de valoriser le fond. Et un contenu bien étayé, exprimé avec rigueur et transparence, constitue à la fois la meilleure protection et le message le plus convaincant.
Car lorsqu’un impact est réel, il mérite d’être visible.
Dans un contexte où le risque réputationnel est élevé et le cadre réglementaire fragmenté, les marques n’ont plus à choisir entre le silence et l’excès.
La voie à suivre se trouve ailleurs : dans la clarté, la structuration et la responsabilité interne. Même en l’absence d’une directive européenne unifiée, les attentes sont, elles, parfaitement claires.
Les consommateurs exigent de la transparence. Les autorités restent actives à l’échelle nationale. Et les ONG continueront à contester toute allégation trompeuse.
Dans ce contexte, la rigueur interne n’est plus une simple bonne pratique : c’est un levier d’autorégulation, indispensable pour préserver la confiance comme la réputation.
Sortir du piège de la communication verte, c’est passer de la question « que peut-on dire ? » à « que peut-on démontrer, expliquer et assumer ? »
Cela suppose de :
En résumé : ne laissez pas la peur dicter votre discours. Faites-en un discours fondé sur des faits, structuré et solide.
Car lorsque les engagements sont réels, ils méritent d’être exprimés, avec clarté et assurance.

Réduire la traçabilité à un simple enjeu RSE est une erreur fréquente — et coûteuse.
Bien sûr, une démarche structurée permet de répondre aux exigences réglementaires et d’apporter les garanties attendues par les consommateurs. Mais s’arrêter à cet usage revient à sous-exploiter un outil aux bénéfices bien plus larges.
Car dans les faits, la traçabilité ne se limite pas à documenter les origines d’un produit ou à collecter des certificats.
Elle offre un accès unique à une matière précieuse : la donnée fournisseur. Et si cette donnée est correctement structurée, fiabilisée, et exploitée dans la durée, elle devient un véritable levier de performance opérationnelle — notamment sur les sujets qualité.
Pourquoi ? Parce que renforcer sa traçabilité, ce n’est pas seulement enrichir un référentiel produit.
C’est construire une cartographie fine de qui fait quoi, où, avec quelles pratiques, sur quels lots.
C’est passer d’un suivi documentaire passif à une connaissance active de son réseau.
Et cette connaissance est ce qui permet, concrètement, de mieux identifier les risques, de mieux cadrer les exigences, et d’anticiper les défauts avant qu’ils n’impactent vos marges.
En d’autres termes : la qualité ne se joue pas uniquement sur vos lignes de contrôle. Elle se construit en amont, dans la façon dont vous pilotez la chaîne.
Et la traçabilité, bien pensée, bien utilisée, est aujourd’hui l’un des outils les plus puissants à votre disposition pour y parvenir ; si vous savez comment l’activer concrètement.
De la cartographie de votre chaîne d’approvisionnement à l’identification proactive des fournisseurs à risque, voici quatre leviers clés pour faire de la traçabilité un atout qualité à part entière.


Remplissez le formulaire et récupérez votre checklist pour découvrir si votre solution de traçabilité répond réellement à vos enjeux.
Vous recevez une commande et identifiez un défaut qualité. Votre réflexe immédiat ? Réagir vite pour sécuriser les prochaines livraisons et limiter l’impact sur la collection en cours. Et vos fournisseurs, ce sont vos confectionneurs — comme 80 % des marques, vous n’avez pas de visibilité au-delà. Pas de panique : ce sont eux qui prendront en charge le problème.
Mais prenons un instant de recul. Si vous ne savez pas précisément qui intervient au-delà du rang 1, ou si vous échangez uniquement via des agents, pouvez-vous réellement agir sur la cause du problème ? À force de traiter les urgences à chaud, vous risquez surtout de corriger un symptôme sans jamais adresser le vrai problème de fond.
Tout l’enjeu d’une démarche qualité durable, c’est ça : ne plus subir les défauts, mais comprendre d’où ils viennent — et pourquoi ils se répètent.
Alors pour cela, une première étape s’impose : cartographier l’ensemble de votre réseau fournisseur.
Cela signifie aller au-delà des rangs 1 pour remonter jusqu’aux sites de production, aux matières premières, et aux sous-traitants impliqués. Sans cette visibilité, il devient pratiquement impossible d’identifier les responsabilités, de prioriser les actions ou d’engager les bons interlocuteurs — trois conditions pourtant essentielles à toute amélioration pérenne.
Concrètement, cartographier votre réseau fournisseur vous permettra de :
La condition ? Vous appuyer sur un outil capable de s’intégrer pleinement à votre environnement. Pour que la cartographie soit réellement exploitable, la solution choisie doit être interopérable avec vos outils internes — PLM, ERP, PIM. Et surtout, elle doit vous permettre d’aller au-delà de la visualisation de votre réseau, en facilitant la transmission claire et structurée de vos attentes tout au long de la chaîne.
Vous avez désormais identifié l’origine de vos défauts qualité et disposez d’une vision claire de l’ensemble de votre réseau fournisseur. C’est une avancée majeure, mais ce n’est qu’un point de départ. Car dans la grande majorité des cas, les écarts de qualité ne sont pas liés à une intention délibérée de nuire : ils résultent souvent d’un manque de cadre et de clarté.
Les sous-traitants impliqués en amont — notamment ceux des confectionneurs — n’ont bien souvent qu’une compréhension partielle de vos attentes. Faute d’instructions précises, et soumis à des logiques de coûts dictées par les équipes achats, ils prennent des décisions qui compromettent la conformité finale du produit.
Pour éviter que ces écarts ne se répètent, il devient essentiel d’encadrer plus clairement l’ensemble de la chaîne, en définissant des standards communs, en partageant les bonnes pratiques, et en responsabilisant chaque maillon. Mais cela suppose une vigilance particulière : les teinturiers et tisseurs de vos produits ne sont pas vos partenaires directs, mais ceux de vos confectionneurs. Autrement dit, intervenir en contournant vos fournisseurs de rang 1 peut fragiliser la relation commerciale, voire être perçu comme une remise en cause de leur rôle.
L’enjeu est donc d’instaurer un cadre structurant, sans court-circuiter les responsabilités, en outillant vos fournisseurs de produits finis pour qu’eux-mêmes puissent diffuser, appliquer et suivre vos exigences au sein de leur propre réseau.
Une plateforme de traçabilité efficace vous permettra en effet de concilier deux exigences essentielles : structurer la diffusion de vos standards qualité, tout en préservant la fluidité des relations avec vos fournisseurs. Elle jouera un rôle d’intermédiaire opérationnel, en facilitant l’intégration, la communication et la vérification des engagements, sans alourdir les processus internes ni déséquilibrer la chaîne de délégation.
Concrètement, structurer la relation avec vos fournisseurs via une plateforme adaptée vous permettra de :
En structurant ainsi les interactions et les responsabilités, vous donnez à vos fournisseurs directs les moyens de relayer efficacement vos exigences — sans rupture dans la chaîne et sans ambiguïté sur les attentes. Vous ne vous contentez plus de poser des standards en haut de la pyramide : vous créez les conditions concrètes pour qu’ils soient compris, appliqués et suivis sur le terrain, jusqu’au dernier maillon impliqué dans la fabrication de vos produits.
Vous avez désormais cartographié votre réseau et engagé vos fournisseurs dans une démarche structurée. Vous êtes donc en capacité d’agir efficacement lorsqu’un défaut qualité est identifié. Mais une question mérite d’être posée : et s’il était possible de prévenir ces écarts avant même qu’ils ne surviennent ?
Un défaut constaté n’est bien souvent que la manifestation visible d’un déséquilibre déjà existant. Les signaux faibles sont là depuis un moment : délais de réponse anormalement longs, documents incohérents ou manquants, communication irrégulière, historique hétérogène.
Le véritable enjeu n’est pas l’absence d’informations — vos équipes en recueillent en permanence — mais l’absence de consolidation structurée de ces données. C’est cette consolidation qui vous permettra, par exemple, de construire un score de risque intégrant des indicateurs de qualité, et ainsi de détecter les fragilités en amont, avant qu’elles ne se transforment en problèmes opérationnels.
Pour passer d’une réaction à une vraie capacité d’anticipation, plusieurs indicateurs peuvent ainsi être consolidés dans un modèle de scoring dédié à l’évaluation du risque fournisseur. Ce scoring permettra d’objectiver vos décisions et d’identifier les situations à risque avant qu’un défaut ne se manifeste.
Parmi les signaux à intégrer :
Pour consolider ce scoring, plusieurs options s’offrent à vous : manuelle, développée en interne, ou via une plateforme de traçabilité. Plus scalables et flexibles, les plateformes de traçabilité permettent de consolider automatiquement ces signaux à la granularité du fournisseur ou du produit. Cela permet de ne pas se contenter d’un jugement global sur un partenaire, mais d’identifier précisément les zones de risque par typologie d’article, de matière ou de site de production.
En centralisant ces éléments dans un score dynamique et partagé, vous passez d’une gestion des défauts à un pilotage proactif de la qualité et du risque. Vous gagnez en visibilité, en fiabilité, et en capacité d’agir sans attendre que les problèmes deviennent bloquants.
Vous avez identifié les fournisseurs les plus à risque — ceux dont les défaillances, si elles ne sont pas encore visibles, finiront par impacter directement la qualité de vos produits… et vos marges. Vous le savez : demander à vos agents ou confectionneurs de changer de partenaire n’est pas une décision anodine. La moindre substitution peut fragiliser votre chaîne d’approvisionnement et générer des tensions en interne comme en externe.
Vous faites donc face à un dilemme : faut-il maintenir la relation en y ajoutant des garde-fous ? Ou envisager un remplacement, avec tous les risques que cela comporte ?
Dans les faits, beaucoup d’organisations choisissent de rester dans l’entre-deux, en tolérant une performance moyenne — faute d’alternative claire. Et pourtant, cette alternative existe bien souvent… dans votre propre base fournisseur. Certains partenaires déjà en place, fiables et engagés, disposent parfois des compétences et capacités nécessaires pour reprendre une production devenue critique ailleurs. Mais comment identifier ces alternatives sans perdre de temps ni multiplier les risques ?
Une plateforme de traçabilité bien structurée joue ici un rôle clé : en centralisant les données fournisseurs et en rendant visibles les capacités disponibles au sein de votre réseau, elle devient un véritable levier d’aide à la décision.
Concrètement, elle vous permet de :
En clair, elle transforme un choix complexe et risqué en un scénario maîtrisé, dans lequel chaque étape est anticipée, documentée, et alignée avec vos objectifs opérationnels.
Pendant longtemps, la qualité produit a été pilotée en aval : contrôles, audits, corrections. Non pas par choix méthodologique, mais faute de mieux — faute de données suffisantes en amont pour agir autrement que dans l’urgence.
Mais dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement se complexifient et où les risques se déplacent en amont, cette logique réactive ne suffit plus.
Améliorer durablement la qualité, c’est d’abord en comprendre les origines.
Les marques les plus avancées l’ont compris : la performance qualité ne se joue pas uniquement sur la ligne de contrôle, mais dans la capacité à rendre visible, à structurer et à fiabiliser l’ensemble du réseau fournisseur — du sourcing matière jusqu’au dernier sous-traitant.
C’est précisément ce que permet une démarche de traçabilité. Non pas pensée comme une réponse réglementaire, mais comme une approche structurante, qui transforme des données dispersées en informations exploitables et en leviers d’action opérationnels.
Lorsqu’elle est bien construite, bien intégrée, la traçabilité devient un socle de pilotage qualité. Elle aligne les parties prenantes, éclaire les arbitrages, et permet d’anticiper au lieu de subir.
Et peu à peu, elle vous fait passer d’un pilotage en réaction à une gestion stratégique, transversale et continue de la qualité.

Vous avez identifié certains blocages dans votre stratégie de traçabilité ? Manque d’engagement fournisseur, rigidité de l’outil, surcharge opérationnelle, qualité de données incertaine… Ces signaux ne trompent pas : votre plateforme actuelle montre sans doute ses limites.
Avant de penser “nouvelle solution”, encore faut-il savoir ce qui distingue un bon outil d’un mauvais choix.
C’est tout l’objet de ce guide : vous aider à y voir clair, poser les bons critères, et choisir une plateforme réellement capable de tenir la distance – même à grande échelle.
Une solution de traçabilité efficace doit être un levier d’agilité, pas une contrainte supplémentaire. Elle doit s’adapter à vos spécificités, simplifier la collaboration avec vos fournisseurs, garantir la qualité des données collectées, et absorber la montée en charge sans friction.
Quels sont les critères qui font vraiment la différence ?
Prêt à en savoir plus ? Passons en revue les indispensables pour faire le bon choix.
Un processus de traçabilité n’a de valeur que si les fournisseurs y participent activement. Ce sont eux qui détiennent et transmettent les informations essentielles sur les matières premières, les sites de production et les certifications.
Naturellement, si votre processus de traçabilité plateforme est trop complexe, chronophage ou peu intuitive, leur engagement diminue, compromettant ainsi la qualité et la complétude des données collectées.
Une plateforme performante doit :
Plutôt que multiplier les échanges par e-mail ou les fichiers à remplir, vos fournisseurs doivent pouvoir accéder à un portail unique qui centralise toutes vos demandes de traçabilité. Cet espace doit leur permettre de gérer et de transmettre facilement leurs informations, ainsi que d’accéder à leurs propres sous-traitants, tout en garantissant la confidentialité de leurs contacts lorsque nécessaire.
Vos fournisseurs travaillent souvent avec d’autres marques et reçoivent donc régulièrement des demandes similaires. Une plateforme efficace doit automatiser le remplissage des informations déjà renseignées pour une même collection ou un même produit, et éviter ainsi les saisies inutiles. Elle doit aussi regrouper les demandes similaires afin que, si une même information est demandée pour plusieurs produits ou commandes, votre fournisseur n’ait à la fournir qu’une seule fois.
Attendre une réponse sans visibilité peut ralentir tout votre processus de traçabilité. Une bonne plateforme doit permettre :
L’automatisation de ces actions garantit une collecte plus fluide et rapide des données, tout en libérant du temps à vos équipes en interne.
L’adhésion de vos fournisseurs dépendra fortement de la simplicité d’utilisation de l’outil que vous choisirez. Une plateforme efficace doit être :
Pour qu’une plateforme de traçabilité soit réellement performante, elle doit s’adapter aux spécificités de chaque entreprise, et non l’inverse. Nous l’avons abordé précédemment : une solution rigide, qui impose un format standardisé ou des contraintes excessives, risque rapidement de devenir un frein à votre organisation et à votre stratégie de traçabilité. C’est à la plateforme de s’adapter à votre organisation, et non l’inverse.
Pour être réellement capable de s’adapter à votre marque, une plateforme de traçabilité efficace doit :
Les marques ne fonctionnent pas toutes sur un modèle unique. Certaines gèrent des collections saisonnières, d’autres des réassorts réguliers, et certaines combinent les deux. Une traçabilité efficace doit s’adapter à ces différents modèles sans imposer de relancer systématiquement les fournisseurs sur des informations déjà collectées pour des références récurrentes.
La diversité des processus de fabrication (produit fini ou Cut Make Trim) impose un processus de traçabilité capable de suivre ces spécificités sans rigidité excessive. Une entreprise peut d’ailleurs travailler en produits finis sur certaines lignes de production et en Cut Make Trim sur d’autres. Pour éviter des contraintes inutiles dans la collecte et le suivi des données, votre plateforme doit être capable de gérer ces spécificités.
Les besoins en traçabilité vont souvent au-delà des obligations réglementaires. Vous pouvez avoir développé un modèle d’évaluation du risque en interne, suivre des indicateurs RSE spécifiques ou encore intégrer des critères d’impact environnemental. Pour être efficace, votre solution doit permettre de collecter tous les “data points” nécessaires, sans vous forcer à entrer dans un cadre rigide et standardisé.
Vous pouvez avoir des exigences de traçabilité distinctes selon vos gammes de produits :
Votre plateforme doit être en mesure de s’adapter à toutes les chaînes de traçabilité de vos produits.
Au-delà de la collecte, la conformité des données dépend des preuves que vous exigez. Certaines marques vont plus loin que les standards du marché et demandent à leurs fournisseurs des documents ou certificats spécifiques, en lien avec leurs engagements propres.
Votre plateforme doit vous permettre de définir vos propres règles de conformité (par exemple : exiger un scope certificate pour une matière donnée, ou un audit social selon le pays), et de vérifier automatiquement que les documents fournis répondent bien à ces critères — et non uniquement à des normes génériques intégrées par défaut.
La traçabilité ne s’arrête pas à la collecte des données : elle doit aussi être transparente et accessible. Votre plateforme doit permettre de générer des fiches produits consommateurs adaptées à vos besoins :
La flexibilité joue donc un rôle clé dans le succès de votre stratégie de traçabilité : elle permet de déployer un processus efficace, sans rigidité excessive, tout en réduisant la “fatigue fournisseurs” et en facilitant la collecte des bonnes données.
Mais pour être réellement performante, votre plateforme doit aussi garantir la fiabilité des données, de façon constante — quels que soient votre niveau de maturité ou le volume traité.
Plus le volume de données que vous collectez augmente, plus leur qualité risque de se dégrader. La clé d’une traçabilité efficace ne réside pas simplement dans la collecte d’un grand nombre d’informations, mais dans leur fiabilisation. Pour être performante, votre plateforme doit donc s’assurer que les données transmises sont exactes, traçables et exploitables, quel que soit le volume traité.
Une plateforme robuste doit :
Une bonne plateforme ne se contente pas de figer l’information à l’instant T. Elle doit permettre d’affiner la donnée au fur et à mesure, en intégrant les éléments transmis par vos fournisseurs.
Par exemple, imaginez que le taux de matières recyclées que vous communiquez aujourd’hui soit celui du composant principal. Dès que votre fournisseur transmet les données pour les autres composants, vote plateforme doit réajuster automatiquement le calcul global – un point clé pour répondre à des exigences comme la loi AGEC.
Résultat : une donnée plus précise, plus fiable, sans surcharge pour vos équipes.
Une information déclarative n’a de valeur que si elle est justifiée. Votre plateforme doit permettre aux fournisseurs d’intégrer directement des preuves (certificats, audits, factures, attestations, etc.) et de les relier aux données fournies. Cela permet de renforcer la fiabilité des informations et d’éviter les erreurs ou manipulations.
Une bonne traçabilité implique souvent l’échange de données avec d’autres outils (ERP, PLM, logiciels de conformité…). Votre plateforme doit être capable de standardiser les formats de données afin de garantir leur interopérabilité, sans perte de qualité ni risque d’incohérence lors du transfert vers d’autres systèmes.
Toutes les informations collectées ne sont pas nécessairement exploitables en l’état. Votre plateforme doit vous offrir le choix d’afficher ou non certaines données auprès de vos consommateurs, notamment en cas d’anomalies ou d’informations manifestement erronées. Cette flexibilité vous permet d’éviter de diffuser des données incorrectes qui pourraient nuire à la transparence et à la crédibilité de votre marque.
Une plateforme efficace doit ainsi garantir que la fiabilité des informations collectées, tout en vous laissant le contrôle sur leur gestion et leur diffusion.
Mais plus le volume de données à qualifier est élevé, plus la charge de travail s’avère complexe. Et pour réduire la charge manuelle, votre plateforme doit gérer les tâches redondantes via l’automatisation.
À mesure que le nombre de commandes, fournisseurs et références produits augmente, la collecte et la vérification des données de traçabilité deviennent de plus en plus complexes. Sans automatisation, la charge de travail explose, ralentissant les processus et compromettant la qualité de vos données. Pour être efficace, votre plateforme ne doit pas simplement centraliser les informations : elle doit automatiser un maximum de tâches pour assurer une gestion fluide de votre processus de traçabilité, même à grande échelle.
Une solution réellement scalable doit permettre :
Dès que votre processus de traçabilité est en place, votre plateforme doit être capable de prendre le relais automatiquement : en envoyant les demandes aux bons fournisseurs, au bon moment, sans intervention manuelle.
Résultat : vos équipes ne passent plus leur temps à faire des relances, et vos données sont collectées plus rapidement, de manière proactive et sans friction côté fournisseur.
Gérer les certificats et documents de conformité ne doit pas être une tâche chronophage. Votre plateforme doit intégrer des technologies d’IA pour extraire automatiquement les informations clés de vos scope certificates, transaction certificates, audits sociaux, etc. Cela vous permet :
Identifier une anomalie après la mise sur le marché d’un de vos produits peut avoir des conséquences lourdes (rappels produits, atteinte à la réputation, sanctions réglementaires). Votre plateforme doit permettre d’automatiser la détection des non-conformités en amont, avec des alertes paramétrables selon vos exigences spécifiques. Ainsi, toute anomalie sur un certificat, une attestation ou une donnée fournisseur pourra être signalée avant la commercialisation du produit tracé.
Une plateforme performante doit automatiser la création de QR codes liés à vos produits, ainsi que la génération de fiches de traçabilité dynamiques qui centralisent et restituent les informations à jour.
Une plateforme qui automatise ces processus absorbe facilement la montée en charge sans alourdir le travail des équipes. Elle assure une meilleure qualité de données, réduit le risque d’erreur humaine et optimise le temps passé sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Engagement fournisseur, flexibilité, qualité de la donnée, automatisation… une traçabilité efficace repose sur l’équilibre entre ces quatre piliers.
Trop souvent, les marques s’équipent d’outils qui brillent sur un point mais flanchent sur les autres. Or, c’est l’articulation de l’ensemble qui fait la différence.
Pas d’adhésion fournisseur sans simplicité. Pas de données fiables sans vérification documentaire. Pas de montée en charge sans automatisation. Pas de pilotage efficace sans adaptation à vos process.
Choisir une solution, c’est choisir un socle solide pour votre stratégie de traçabilité, aujourd’hui comme demain. Et si l’engagement fournisseur est souvent le premier levier visible, il ne peut fonctionner sans les fondations techniques et fonctionnelles adaptées.
Vous voulez aller plus loin sur ce sujet ? Notre livre blanc sur l’engagement fournisseur rassemble bonnes pratiques et retours d’expérience pour enclencher une dynamique durable.
.png)
Dans un contexte où les rotations de production s’accélèrent et où la pression sur les coûts ne faiblit pas, les défauts de qualité ne sont plus de simples aléas industriels. Ce sont des pertes sèches pour votre marque. Et dans bien des cas, ils trouvent leur origine dans une gestion défaillante des fournisseurs.
Trop souvent, les équipes qualité et production concentrent leurs efforts sur les audits, les contrôles, ou les actions correctives une fois le problème apparu. Mais le véritable nœud du problème se situe en amont : manque de visibilité, absence de pilotage structuré, gestion de vos fournisseurs trop rigide ou superficielle.
Et les données sont sans appel : les marques qui opèrent avec un réseau de fournisseurs fragmenté et peu encadré enregistrent jusqu’à 30 % de pertes supplémentaires liées aux défauts qualité — entre reprises, retards, réassorts d’urgence ou produits invendables.
Dans cet article, nous allons décrypter pourquoi ces défauts persistent, comment un déficit de visibilité transforme un incident ponctuel en dysfonctionnement chronique, et surtout, comment les équipes les plus avancées reprennent la main grâce à un pilotage de leurs fournisseurs plus structuré et plus agile, et plus connecté à la réalité du terrain.
Recevoir un lot non conforme peut arriver. Mais lorsque le problème se répète, ce n’est plus un incident isolé : c’est le signe qu’aucune analyse n’a été menée pour en identifier la cause — et qu’aucune action corrective efficace n’a été mise en place. Autrement dit : le système ne permet pas de maîtriser la qualité.
Dans ce type de situation, il existe deux modèles d’organisation très contrastés :
Vous savez précisément où et par qui le produit a été fabriqué. Chaque étape du processus est documentée, du fournisseur principal aux sous-traitants impliqués. Les matières premières, les procédés utilisés, les certificats qualité : tout est tracé, accessible, vérifiable.
En cas d’anomalie, vous êtes capable d’identifier rapidement le maillon défaillant. Vous disposez d’une évaluation continue de la performance fournisseur, qui vous permet d'agir sans délai si un incident se répète.
Vos données fournisseurs ne sont pas rattachées à l’échelle de vos produits. Vous ne savez pas exactement quels partenaires interviennent au-delà du rang 1. Les informations sont dispersées entre plusieurs outils, équipes ou documents. Et surtout : elles ne sont pas exploitables par lot, par matière ou par référence produit.
Résultat : vos équipes perdent un temps considérable à remonter l’information, et sont obligées de solliciter plusieurs fournisseurs dans l’urgence. Les réponses prennent du temps — pour peu qu’elles arrivent. Et pendant ce laps de temps, les coût de non-qualité sont absorbés sans alternative possible.
Selon une étude de McKinsey, 45 % des défauts qualité dans la mode proviennent de fournisseurs indirects, notamment de rang 2 ou 3. Pourtant, moins de 20 % des marques disposent d’une visibilité active au-delà du premier niveau.
Autrement dit : sans traçabilité opérationnelle, il est impossible de corriger durablement — et encore moins d’anticiper.
La majorité des défauts de qualité dans l’industrie textile ne sont pas liés à de la négligence ou à une mauvaise volonté de la part de vos fournisseurs. Ils résultent le plus souvent d’un encadrement insuffisant, d’attentes mal définies, et d’une exécution inégale d’un fournisseur à l’autre.
Lorsque l’onboarding est trop rapide, que la formation est superficielle et qu’aucun suivi structuré n’est mis en place, vos fournisseurs finissent généralement par appliquer leurs propres méthodes. Et ces méthodes, bien souvent, ne sont pas alignées avec vos standards. Résultat : les spécifications techniques sont mal comprises, des matériaux sont remplacés sans validation préalable, et en cas de pression sur les délais, vos fournisseurs ignorent volontairement des étapes du processus de production.
Au premier regard, cela peut ressembler à une erreur humaine isolée. Mais quand les mêmes écarts se répètent d’un lot à l’autre, il ne s’agit plus d’un incident ponctuel : vous faites face à un dysfonctionnement systémique.
Le problème, c’est que sans possibilité de feedback, sans grille d’évaluation fournisseur, ni indicateurs partagés entre les équipes, il vous est tout simplement impossible de comparer les performances ou de détecter les signaux faibles à temps. Vous avancez à l’aveugle, en espérant que le prochain lot sera conforme.
Vous doutez encore ? D’après le baromètre QIMA 2022, les marques qui n’entretiennent aucun lien structuré avec leurs fournisseurs enregistrent 32 % de défauts critiques en plus. Et près de 60 % de ces défauts ne sont détectés qu’à l’inspection finale ou après livraison — à un stade où les coûts de correction sont déjà élevés, voire irréversibles. Malgré ce constat, seules 4 marques sur 10 auditent leurs fournisseurs de rang 2 au moins une fois par an.
Résultats ? Vos équipes n’ont d’autre choix que de rester en alerte constante. Au lieu d’optimiser les processus et de travailler à prévenir ces problèmes, elles passent leur temps à traiter les non-conformités une par une, gérer des reprises en urgence, valider des expéditions correctives ou répondre aux sollicitations de vos fournisseurs.
C’est une usure progressive des ressources, de votre temps et de votre marge. Et plus ce fonctionnement perdure, plus il devient difficile de rétablir une dynamique saine et maîtrisée.
Lorsqu’un fournisseur accumule les contre-performances, il ne reste souvent qu’une chose à faire : s’en séparer. Mais dans les faits, la majorité des équipes production ne peuvent pas agir ainsi — non par manque de lucidité, mais parce que leur organisation ne le permet pas.
Sans visibilité en temps réel sur votre réseau de fournisseurs, sans processus formalisé pour qualifier et intégrer un nouveau partenaire, le changement devient un exercice lent, incertain et coûteux.
La question n’est plus « faut-il le remplacer ? », mais « peut-on se permettre de le faire ? »
Et c’est là que le vrai blocage apparaît : on sait que le fournisseur ne tient pas ses engagements, mais faute d’infrastructure adaptée, continuer à faire avec semble moins risqué que de déclencher un changement.
Cette inertie s’explique par une combinaison de freins bien identifiés : vous disposez rarement d’alternatives préqualifiées prêtes à prendre le relais, les données de performance sont souvent incomplètes ou peu exploitables pour appuyer une décision en interne, et les processus de qualification sont trop lourds ou inexistants pour permettre un changement sans risque sur les délais.
Résultat : on attend, on renégocie, on revoit les exigences à la baisse. Et pendant ce temps, votre entreprise absorbe les coûts, lentement mais sûrement.
D’après une étude de l’APQC, seulement 31 % des entreprises ont mis en place des alternatives pour plus de 70 % de leurs fournisseurs de rang 1. En clair : la grande majorité continue de dépendre d’un sourcing unique — rendant toute transition rapide quasiment impossible dès qu’un problème survient.
Et ce manque d’agilité n’impacte pas uniquement la qualité de vos produits. Il freine l’ensemble de votre stratégie achat, fragilise votre résilience, et met sous pression chaque nouveau cycle de production. Vos équipes sont coincées entre l’urgence opérationnelle et l’impossibilité structurelle de faire mieux, contraintes de résoudre des problèmes à court terme avec des systèmes inadaptés.
Les marques les plus structurées ne se contentent pas d’ajouter de nouveaux contrôles qualité. Elles repensent en profondeur leur manière de concevoir, d’évaluer et de piloter la performance fournisseur — en passant d’une logique de réaction à une approche fondée sur la traçabilité opérationnelle et l’agilité.
Concrètement, cela repose sur trois leviers clés.
Chaque produit, chaque lot, chaque composant est relié à des données précises : site de production, sous-traitant impliqué, voire étape exacte du processus de fabrication. La traçabilité n’est plus une obligation documentaire, c’est un outil de pilotage. Lorsqu’un défaut survient, les équipes ne perdent pas de temps à chercher. Elles localisent l’origine, évaluent le risque et interviennent rapidement, au bon endroit.
L’évaluation des fournisseurs ne repose plus sur des retours informels ou des audits ponctuels. Les marques utilisent des indicateurs structurés — taux de défauts, délais de résolution, écarts de conformité — pour suivre la performance dans le temps. Ces données sont partagées entre les achats, la qualité et la production pour permettre des décisions alignées et objectives.
Lorsqu’un fournisseur n’est plus à la hauteur, la capacité à le remplacer rapidement est clé — mais elle n’est possible que si elle a été anticipée. Les équipes les plus avancées maintiennent une base d’alternatives préqualifiées et s’appuient sur des workflows d’intégration standardisés. L’administratif, le technique, le juridique : tout est préparé et centralisé pour réduire le délai de transition de plusieurs mois à quelques jours. Le changement de fournisseur devient un processus piloté, et non plus un facteur de désorganisation.

Des plateformes comme Trace For Good permettent de structurer cette approche à grande échelle : automatisation de la traçabilité, centralisation des données fournisseur, décisions plus rapides grâce à des workflows intégrés.
Trop souvent, les défauts qualité sont considérés comme inévitables. Un coût à intégrer. Une variable à “gérer”.
Mais dans la réalité, la plupart de ces défauts sont évitables — à condition que la relation fournisseur soit structurée, traçable, et pilotée par la performance.
Aujourd’hui, les directions qualité et production ne sont plus simplement garantes du résultat final. Elles doivent orchestrer un écosystème complexe de fournisseurs, d’ateliers et de flux, répartis sur plusieurs niveaux et plusieurs géographies. Cela exige un nouveau type de pilotage : fondé sur la donnée, la visibilité, et la capacité à agir vite.
Renforcer la gestion fournisseur — au-delà du seul contrôle qualité — procure des bienfaits concrets pour votre marque :
La qualité ne se limite pas à une ligne sur un tableau de bord. C’est un levier de performance industrielle et financière. Et dans un environnement où l’instabilité est devenue la norme, les marques qui maîtrisent leur réseau fournisseur prendront l’avantage sur celles qui le subissent.
Ce n’est pas seulement une question de réduction des coûts de non qualité. C’est une question de vitesse, de maîtrise, et de fiabilité, pour une chaîne de production qui tient ses promesses, sans exception.
.png)
Les exigences en matière de traçabilité ont connu une évolution sans précédent ces dernières années, portées par un cadre réglementaire toujours plus strict et une demande croissante de transparence. Les marques doivent donc garantir une conformité sans faille. Et pour gagner en efficacité, leur stratégie de traçabilité doit être capable de s’adapter pleinement à leurs spécificités.
Car toutes les entreprises n’ont pas les mêmes besoins. Leur modèle de production, leur structure d’approvisionnement et leurs exigences sont uniques, et leur plateforme de traçabilité doit être capable de s’y adapter.
Certaines marques, par exemple, jonglent entre plusieurs modes de fabrication, nécessitant des approches distinctes pour suivre efficacement leurs fournisseurs. D’autres doivent collecter et valider des données spécifiques, allant au-delà des standards imposés par le marché. Pour celles en forte croissance, la capacité à gérer un volume important de données sans perte de qualité devient un enjeu critique.
Pourtant, nombre d’entreprises, y compris celles déjà équipées d’une plateforme, se heurtent à des limites : rigidité des outils, manque de fiabilisation des données, absence d’automatisation ou engagement insuffisant des fournisseurs.
Résultat ? Une traçabilité partielle, chronophage et difficilement exploitable.
Alors, votre plateforme de traçabilité est-elle à la hauteur de vos enjeux ?
Découvrez les cinq points de blocage susceptibles de compromettre votre processus de traçabilité.
Une véritable plateforme de traçabilité ne doit pas seulement exploiter les données de vos fournisseurs de rang 1 (i.e. les confectionneurs), mais les enrichir en permettant de remonter toute votre supply chain jusqu’aux fournisseurs de matières premières. Si votre traçabilité s’arrête au premier niveau, attention : votre outil n’est pas une véritable solution de traçabilité.
Plusieurs causes sont à l’origine de ce point bloquant :

Une plateforme qui ne structure pas la traçabilité à tous les niveaux ne garantira pas la visibilité nécessaire pour répondre aux nouvelles exigences du marché ; et ce n’est que le premier point bloquant.
L’engagement fournisseurs est un pilier essentiel d’une traçabilité efficace. Votre plateforme doit simplifier leur participation, et non la compliquer. Si vous constatez des délais de réponse trop longs, des plaintes récurrentes, ou un faible taux de complétion des requêtes, il y a de fortes chances pour que votre solution de traçabilité soit un frein plutôt qu’un levier.
Les causes peuvent être multiples, mais elles se résument souvent à deux problématiques principales :

Résultat ? Cela nuit à la fluidité de votre processus, et c’est toute votre stratégie de traçabilité qui en pâtit.
Mais un manque d’engagement fournisseur n’est pas le seul signe d’une plateforme inadaptée. D’autres symptômes peuvent révéler que votre outil ne répond pas pleinement à vos besoins.
A traceability platform should not only collect information but also structure and make it immediately usable. If you still find yourself manually reprocessing data in Excel or other external software, your solution is not meeting your needs.
Why are you still relying on manual processing? Several factors may be at play:

Une plateforme performante doit vous fournir des données immédiatement exploitables, sans (trop de) traitement supplémentaire. Si vous passez plus de temps à reformater et corriger vos informations qu’à les analyser et les utiliser, c’est que votre solution vous ralentit plus qu’elle ne vous aide. Et lorsque la qualité des données n’est pas maîtrisée, un autre problème apparaît rapidement : les incohérences dans les informations produit et fournisseur.
Une traçabilité fiable repose sur des données précises et vérifiables. Or, si vous constatez des incohérences entre les informations collectées (certificats obsolètes ou inexistants, adresses de production incorrectes, données contradictoires entre fournisseurs), c’est le signe que votre plateforme ne garantit pas la qualité des données qu’elle centralise.
Pourquoi ce problème survient-il ?

Une plateforme performante doit intégrer des mécanismes de vérification et de cohérence, assurant que chaque donnée collectée est justifiée et exploitable en toute confiance. Dans le cas contraire, vous vous exposez à des erreurs qui compliquent la gestion de la traçabilité et de la conformité. Et cette difficulté s’accentue encore lorsque les certificats et documents nécessaires à la validation de ces données sont dispersés dans un outil à part, sans lien direct avec votre plateforme de traçabilité.
La traçabilité repose sur des preuves documentées (certificats, audits, attestations) qui garantissent la véracité des informations collectées. Pourtant, certaines plateformes ne proposent aucune gestion avancée des documents, rendant leur exploitation chronophage et inefficace. Résultat ? Vos équipes passent un temps considérable à rechercher, vérifier et traiter manuellement ces documents, au lieu de se concentrer sur l’analyse et l’amélioration de votre traçabilité.
Pourquoi faites-vous face à cette situation ?

Vous n’arrivez pas à engager vos fournisseurs au-delà du rang 1
- Pas d’espace dédié aux fournisseurs pour transmettre leurs propres données
- Absence de relances automatiques pour les rangs 2 et 3
- Confidentialité des informations non garantie
- Outil inadapté à la collaboration inter-fournisseurs
- Charge administrative accrue (relances manuelles)
- Visibilité limitée sur la supply chain- Risque de non-conformité réglementaire (ex. RDUE)
- Sanctions financières et impact réputationnel
Vos fournisseurs se plaignent de votre processus de traçabilité
- Interface peu intuitive, absence de traduction
- Demandes redondantes, absence d’automatisation
- Manque d’accompagnement et de support
- Frustration et désengagement des fournisseurs
- Délais de collecte rallongés
- Dégradation de la relation commerciale
- Fiabilité réduite des données de traçabilité
Vous passez trop de temps à retravailler vos données
- Plateforme rigide, formats de données incompatibles
- Manque d’intégration avec vos outils internes (ERP, PLM, PIM)
- Données fournisseurs non standardisées
- Charge de travail excessive (corrections manuelles)
- Multiplication des erreurs et incohérences
- Manque de visibilité et difficulté à piloter la traçabilité
Vous identifiez des incohérences dans vos données produit ou fournisseur
- Absence de contrôle et de preuves justificatives
- Données dispersées et non consolidées
- Erreurs dans les certificats ou les adresses de production
- Risque de communication d’informations erronées aux consommateurs
- Données incorrectes transmises aux autorités
- Non-conformité aux réglementations, avec sanctions possibles
Vous gérez vos certificats et documents dans une plateforme à part
- Pas de lien entre les certificats et les données produits
- Pas d’automatisation pour la lecture et l’extraction des certificats
- Absence d’alertes sur les documents expirés ou manquants
- Non-conformité réglementaire (ex. RDUE, devoir de vigilance)
- Sanctions financières ou juridiques
- Blocage de la mise sur le marché de certains produits
Votre plateforme de traçabilité ne peut plus se limiter à la simple collecte de données. Elle doit être un véritable moteur de performance, capable d’assurer une traçabilité fluide, fiable et conforme, et simplifier les processus internes.
Si votre solution actuelle ne remplit pas ces critères, elle risque d’alourdir vos opérations plutôt que de les optimiser. Des fournisseurs difficiles à mobiliser, des données incohérentes, une surcharge administrative ou un manque d’automatisation sont autant de signaux d’alerte qui indiquent que votre plateforme pourrait freiner votre efficacité.
Vous avez reconnu certains de ces blocages dans vos processus actuels ? Il est peut-être temps de réévaluer votre solution pour vous assurer qu’elle soutient pleinement votre stratégie.

🎥 Ce webinaire vous apportera des conseils concrets et immédiatement exploitables pour naviguer dans le paysage complexe des réglementations ESG au cours de l’année à venir.
Avec 2025 qui apporte des changements majeurs aux exigences de traçabilité des produits, ce webinaire vous offrira une approche complète pour :
Ne prenez pas le risque de vous retrouver en situation de non-conformité à mesure que de nouvelles réglementations entrent en vigueur. Regardez ce webinaire et découvrez des analyses essentielles ainsi que des solutions pratiques qui vous aideront à répondre aux exigences à venir en toute confiance.
Langue : anglais

Nombreuses sont les marques ayant subi de plein fouet des scandales liés à leur chaîne d’approvisionnement dans le secteur de la mode.
Si l’effondrement du Rana Plaza, en 2013, reste l’un des cas les plus marquants, d’autres événements récents continuent de marquer l’actualité : inondations dans un atelier textile clandestin au Maroc, travail forcé des enfants en Asie, recours à des ateliers illégaux en Italie…
Face à ces catastrophes, plusieurs questions s’imposent : quelles menaces invisibles pèsent sur votre marque ? Quels sont leurs impacts ? Et surtout, comment les anticiper ?
Pour identifier les menaces qui pèsent sur votre marque, il est essentiel de commencer par déconstruire les idées préconçues qui peuvent fausser votre perception du risque. Parmi elles, quatre reviennent fréquemment, chacune représentant un risque majeur pour votre marque.
Si les scandales sont aujourd’hui gérés bien différemment qu’il y a dix ans, ils restent de véritables bombes à retardement, capables de tout détruire sur leur passage. Image de marque écornée, valorisation boursière en chute libre, boycott des consommateurs… Autant de conséquences qui rappellent une réalité souvent sous-estimée : ignorer le risque d’un scandale, c’est mettre en péril la résilience et la compétitivité de votre entreprise.
Rappelez-vous, 2020. En pleine expansion, le géant britannique de la fast fashion se retrouve au cœur d’un scandale retentissant. Une enquête du Sunday Times révèle des conditions de travail désastreuses chez ses fournisseurs, basés au Royaume-Uni : des salaires deux fois inférieurs au minimum légal, et des normes de sécurité ignorées.
La réaction est immédiate. En quelques jours, la marque voit sa valorisation boursière chuter de 40 %, perdant plus d’un milliard de livres sterling. Plusieurs distributeurs rompent leurs contrats, soucieux de ne pas être associés au scandale. De leur côté, les consommateurs, outrés, appellent au boycott.
En 2022, l’histoire se répète. Une nouvelle enquête menée sous couverture par un journaliste du Times place à nouveau la marque britannique sous le feu des projecteurs, cette fois encore accusée de maltraitance ouvrière au sein de sa chaîne d’approvisionnement.
Et ce n’est pas un cas isolé. Année après année, des scandales similaires surgissent, révélant des failles récurrentes dans les chaînes d’approvisionnement. Alors, pourquoi ces crises ne sont-elles pas anticipées ? Décryptons une deuxième idée reçue.
Outils indispensables de contrôle, les audits restent pourtant insuffisants pour prévenir les scandales. En cause : leur mode d’exécution. Plutôt qu’être menés de manière inopinée ou sous couverture, ils sont souvent annoncés à l’avance, offrant ainsi aux fournisseurs l’opportunité d’ajuster temporairement leurs pratiques. Le résultat ? Des évaluations biaisées, une transparence limitée et une sous-estimation des risques réels au sein de la chaîne d’approvisionnement.
Pas convaincu ? L’histoire montre pourtant les limites des audits sociaux.
En novembre 2021, Public Eye révèle des conditions de travail alarmantes chez un géant chinois de la fast fashion : salaires dérisoires, semaines de plus de 70 heures, protections sociales inexistantes. Deux ans plus tard, une nouvelle enquête dresse le même constat, malgré les audits menés par des organismes reconnus et largement mis en avant par la marque.
Conséquence ? L’entrée en bourse de la marque aux États-Unis se heurte à de sérieux obstacles. Face aux préoccupations grandissantes sur sa chaîne d’approvisionnement, l’entreprise se tourne vers Londres… où les mêmes réticences émergent. Le doute persiste, et l’IPO reste en suspens.
Si les audits ne suffisent pas toujours à garantir des pratiques responsables, alors une solution semble évidente : privilégier des circuits plus courts et mieux contrôlés. Produire localement, avec des fournisseurs certifiés, semble en effet être la meilleure réponse.
Et pourtant, une fois de plus, nous sommes face à une idée reçue.
Fournisseurs certifiés, production à façon, chaîne d’approvisionnement near-shore… Autant de stratégies censées réduire les risques liés à votre chaîne d’approvisionnement. Pourtant, elles restent imparfaites : aucune d’elles ne garantit une maîtrise totale des pratiques de vos fournisseurs.
Pire encore, elles peuvent créer un faux sentiment de sécurité, laissant croire que tout est sous contrôle alors que des failles subsistent. Un danger sous-estimé qui peut coûter cher.
Si les scandales de chaîne d’approvisionnement sont souvent associés à la fast fashion, 2024 a prouvé que même le luxe n’échappe pas à cette illusion de contrôle ; et l’année dernière, deux grandes maisons en ont fait les frais.
Derrière une apparente maîtrise de leur production, les marques confiaient la production de certains biens à des ateliers locaux, qui, à leur tour, déléguaient une partie du travail à des ateliers non déclarés dans la région de Milan. Résultat ? Des ouvriers sous-payés, contraints à travailler au-delà des limites légales, dans des conditions de sécurité précaires.
Bien que l'intégrité des marques mères n'aient en aucun cas été remise en question, les filiales italiennes des maisons de luxe ont été placées sous administration judiciaire, prouvant que dans l’industrie textile, une chaîne d’approvisionnement locale ne garantit en rien un contrôle total sur ses fournisseurs.
Alors, des équipes expérimentées auraient-elles pu éviter ces défaillances ? Ces scandales sont-ils, finalement, imputables aux services en charge ? Il est temps de déconstruire une dernière idée reçue.
Disposer de robustes services RSE et Achats est certes un atout indéniable, mais cela ne garantit pas une maîtrise totale des enjeux de conformité et de traçabilité. Les réglementations évoluent, les chaînes d’approvisionnement se complexifient et les risques sont souvent invisibles jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Même les équipes les plus aguerries se heurtent à des défis majeurs : manque de transparence des fournisseurs, limites des audits traditionnels et multiplication des obligations légales.
La preuve en est : en 2020, le Directeur Supply Chain d’une célèbre marque suédoise répondait aux allégations visant son entreprise : ses produits pourraient contenir du coton provenant du Xinjiang, une région chinoise représentant 20 % de la production mondiale de coton, devenue tristement célèbre en 2020.
Malgré des engagements en matière de traçabilité et des politiques strictes d’approvisionnement, il a admis lors d’une commission parlementaire britannique que la complexité de la chaîne d’approvisionnement rendait impossible une traçabilité totale de ses produits. Le mélange de fibres issues de différentes régions complique en effet l’identification précise de l’origine du coton.
Ce cas illustre une réalité inconfortable : même les marques les plus structurées, avec des équipes Achats et RSE aguerries, peuvent être aveuglées par le manque de transparence de leurs fournisseurs. Le risque d’être exposé à des pratiques non conformes reste donc bien réel.
Mais alors, comment protéger votre marque face à ces menaces ? Si les audits, les certifications, la production locale et même des équipes dédiées ne suffisent pas, quelles solutions peuvent réellement vous prémunir d’un scandale ?
Dans un environnement où la transparence n’est plus une option, chaque faille non anticipée peut devenir une crise aux conséquences financières, réglementaires et réputationnelles majeures. Pourtant, il est possible d’inverser la dynamique : les entreprises qui adoptent une gestion proactive de leur traçabilité peuvent aller jusqu’à transformer un risque en avantage concurrentiel.
Loin d’être une simple contrainte, le contrôle doit devenir un levier stratégique ; mais encore faut-il le structurer intelligemment.
Vous fier uniquement aux audits ponctuels ou aux déclarations des fournisseurs, c’est prendre le risque de passer à côté de pratiques non conformes. Un contrôle annoncé garantit rarement une réalité durable : la multiplication des scandales liés à des certifications insuffisantes ou à des audits biaisés en est la preuve.
Pour sécuriser votre marque, le contrôle ne doit plus être un instant figé, mais un processus continu et automatisé. La véritable fiabilisation repose sur une analyse systématique des données fournisseurs, soutenue par des mécanismes intelligents d’alerte, capables d’intégrer à la fois les exigences réglementaires et vos propres critères de conformité.
En vous appuyant sur des systèmes qui vont au-delà de la simple collecte de documents, vous ne vous contentez pas de minimiser les risques. Vous prenez une longueur d’avance, renforçant votre crédibilité auprès des investisseurs, des distributeurs et des consommateurs en prouvant que vos engagements reposent sur des faits concrets.
Que votre équipe ait une parfaite visibilité sur vos fournisseurs directs est une chose. Mais que sait-elle réellement des fournisseurs de vos fournisseurs ?
Trop d’entreprises se focalisent uniquement sur leurs fournisseurs de rang 1, sans chercher à cartographier les niveaux inférieurs. Pourtant, c’est souvent à ces niveaux que se cachent les véritables risques : travail forcé, contournement des normes sociales et environnementales ou encore sourcing opaque des matières premières.
Gérer vos fournisseurs sans comprendre clairement la chaîne d’approvisionnement complète revient à prendre vos décisions stratégiques sur des données incomplètes. Aujourd’hui, les exigences réglementaires imposent un niveau de traçabilité bien plus poussé, et les marques qui n’anticipent pas ces obligations risquent de se voir exclues de certains marchés. L’avenir appartient aux entreprises capables de cartographier l’ensemble de leur écosystème de production, non seulement pour éviter les crises, mais aussi pour créer un avantage commercial durable.
Car une chaîne d’approvisionnement transparente n’est pas seulement un rempart contre les sanctions et le risque réputationnel : c’est aussi un argument de différenciation puissant. En prouvant, faits à l’appui, que vous maîtrisez chaque étape de votre production, vous renforcez votre crédibilité et gagnez un avantage capital confiance que vos concurrents peineront à égaler.
Les défis de la conformité et de la traçabilité ne peuvent plus être gérés en silo, ni reposer uniquement sur les équipes Achats ou RSE sans les outils et ressources adaptés. Face à la complexité croissante des exigences, il est essentiel d’offrir à vos équipes des moyens nécessaires pour assurer une gestion efficace et proactive.
Les réglementations évoluent sans cesse, les obligations varient selon les marchés, et les méthodes d’évaluation des risques se perfectionnent. Dans ce contexte, disposer d’une vision claire et structurée de la traçabilité au sein de votre organisation est un levier essentiel pour garder une longueur d’avance. Ne vous contentez pas de réagir aux nouvelles exigences : structurez vos process, équipez vos collaborateurs des bons outils et inscrivez la traçabilité dans une stratégie durable de conformité.
Laissez vos concurrents subir les nouvelles normes comme une contrainte. Investissez dans la montée en compétence de vos équipes et transformez ces défis en opportunités : faites de la traçabilité un facteur de résilience, un accélérateur de business, et l’élément clé de votre stratégie de développement durable.
Pendant trop longtemps, la gestion des risques liés à la chaîne d’approvisionnement a reposé sur une illusion de contrôle. Audits ponctuels, certifications, production locale… Ces approches, bien qu’indispensables, ne suffisent plus à vous garantir une réelle maîtrise des risques. Les scandales qui éclatent régulièrement en sont la preuve : ce n’est pas l’absence de contrôle qui vous exposent, mais une approche incomplète et dépassée du contrôle.
Prendre conscience de cette réalité est la première étape. Agir avec des solutions adaptées est la seconde. La traçabilité ne peut plus être un simple exercice de conformité, elle doit devenir un processus continu, automatisé et stratégique, capable d’identifier les risques en temps réel et de renforcer la crédibilité de votre entreprise auprès de ses parties prenantes.
Ne vous contentez pas de minimiser les crises : transformez la traçabilité en un véritable levier de résilience et de différenciation.

Avec Trace For Good, reprenez le contrôle de votre marque.
Envie d’en savoir plus ?

Les consommateurs réclament de plus en plus de produits plus sûrs ainsi que des informations fiables sur leur durabilité. Les législateurs s’y adaptent en adoptant des réglementations strictes interdisant les substances chimiques nocives telles que les PFAS et en s'attaquant aux publicités mensongères par le biais des Green Guides.
Cette section examine les principales mesures législatives visant à protéger les consommateurs tout en responsabilisant les marques.
L'utilisation excessive de traitements chimiques par l'industrie de la mode a entraîné une surveillance accrue de la sécurité des substances utilisées dans la production.
Au niveau fédéral, le Toxic Substances Control Act (TSCA), établi en 1976, fournit un cadre pour l'enregistrement et l'examen de l'utilisation des produits chimiques afin de s'assurer qu'ils répondent aux normes de sécurité. Les récentes mises à jour de la TSCA se concentrent sur les risques pour l'environnement et la santé associés aux substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), également connues sous le nom de "polluants éternels ».
Dans le cadre de la TSCA, la PFAS Reporting Rule exige des fabricants, y compris ceux de l'industrie de la mode, qu'ils communiquent des données sur l'utilisation des PFAS, les volumes de production, les méthodes d'élimination, les expositions et les dangers pour la période comprise entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2022. Bien que la période de publication des données ait été reportée, elle devrait commencer le 11 juillet 2025 et se terminer le 11 janvier 2026. Les petites entreprises disposeront d'un délai supplémentaire jusqu'au 11 juillet 2026. Cette obligation de déclaration souligne l'importance du contrôle de l'utilisation des produits chimiques tout au long des chaînes d'approvisionnement.
Outre la loi fédérale sur le reporting, plusieurs États américains ont introduit des réglementations visant à limiter l'utilisation intentionnelle des PFAS dans les textiles, mettant ainsi en avant une évolution vers une gouvernance plus stricte en matière de produits chimiques. Voici deux exemples significatifs :
Au fur et à mesure que d'autres États mettent en œuvre des réglementations similaires tels que le Connecticut (S.B.292), Maine (LD 1503), le Massachusetts (S.2902), le Minnesota (HF 359), le New Hampshire (H.B.1649), New York (S.6291), Rhode Island (S.B.2152) et Vermont (S.25), le constat est évident : les marques de mode doivent donner la priorité à la transparence chimique et à l'innovation pour résoudre le problème des PFAS.
La Commission fédérale du commerce (FTC) a intensifié ses efforts pour garantir la véracité et la transparence des allégations de marketing environnemental et pour protéger les consommateurs contre les allégations trompeuses. Les Guides for the Use of Environmental Marketing Claims, communément appelés Green Guides, ont été introduits pour la première fois en 1992 et mis à jour pour la dernière fois en 2012. Ils sont conçus pour aider les professionnels du marketing à éviter de faire des déclarations environnementales trompeuses, ce qui constituerait une violation de l'article 5 du FTC Act.
Les Green Guides énoncent des principes clés pour garantir que les déclarations environnementales sont claires et justifiées
Les Green Guides soulignent que les allégations généralistes et non prouvées telles que « respectueux de l'environnement » ou « écologique » sont trompeuses et presque impossibles à justifier. Selon des études de la FTC, les consommateurs interprètent souvent ces termes comme englobant un large éventail de caractéristiques positives pour l’environnement que très peu de produits, voire aucun, ne peuvent réellement atteindre.
En outre, il est conseillé aux responsables marketing de ne pas exagérer l'importance d'un avantage environnemental spécifique. Par exemple, une allégation sur la recyclabilité doit tenir compte du cycle de vie global du produit pour éviter de laisser entendre qu'un avantage négligeable est plus important qu’il ne l‘est vraiment.
Les Green Guides fournissent également des conseils détaillés sur la manière de formuler des allégations environnementales spécifiques, telles que celles relatives à :
Ces directives sont accompagnées de mesures d'application : la FTC peut poursuivre en justice les entreprises qui ne respectent pas les normes énoncées dans les Green Guides.
Pour obtenir des conseils détaillés et des exemples concrets, les responsables marketing peuvent lire l'intégralité des Green Guides et étudier les cas sur la page web des Green Guides de la FTC.
En parallèle, des réglementations contre l'écoblanchiment voient le jour dans l'Union européenne.
L’aggravation de la crise mondiale des déchets a mis en avant l'industrie de la mode, où la surproduction et la culture du jetable contribuent de manière significative au problème. En réponse à cette situation, les programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) apparaissent comme un outil réglementaire clé pour rendre les marques responsables du cycle de vie de leurs produits et de leurs emballages.
Dans cette section, nous examinons comment la REP redéfinit l'industrie de la mode aux États-Unis, en mettant l'accent sur les emballages et les textiles.
Les déchets d'emballage contribuent de manière significative à l'impact environnemental des biens de consommation, et l'industrie de la mode ne fait pas exception.
Pour relever ce défi, sept États américains ont mis en place des programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour gérer les déchets d'emballage ou les exigences en matière de contenu recyclé, avec différentes dates d'entrée en vigueur : la Californie (SB 54 Plastic Pollution Prevention and Packaging Producer Responsibility Act), le Colorado (Producer Responsibility Program for Statewide Recycling Act), le Maine (An Act to Support and Improve Municipal Recycling Programs), le Maryland (Statewide Recycling Needs Assessment and Producer Responsibility for Packaging Materials Act), le Minnesota (Packaging Waste and Cost Reduction Act), l’Oregon (Plastic Pollution and Recycling Modernization Act), et le New Jersey (Recycled Content Law).
En Californie, au Colorado et en Oregon, les producteurs sont déjà tenus de s'inscrire auprès de l'Alliance pour l'Action Circulaire (CAA), l'éco-organisme agréé qui leur fournit des conseils et des ressources en matière de conformité. Les principales obligations en matière de redevances sont les suivantes :
Dans le New Jersey, la loi sur le contenu recyclé Recycled Content Law fixe un pourcentage minimum de contenu recyclé pour certains matériaux d'emballage, notamment le verre, les plastiques rigides et les sacs à emporter. Les seuils sont encore en cours de finalisation.
L'introduction de la responsabilité élargie du producteur (REP) pour les textiles marque un tournant dans les efforts de développement durable en rendant les marques responsables du cycle de vie de leurs produits, en complément de la REP pour les emballages.
La Californie ouvre la voie aux États-Unis avec la Responsible Textile Recovery Act qui s'applique aux distributeurs de vêtements, de chaussures et de produits textiles dont le chiffre d'affaires annuel dépasse 1 million de dollars.
La loi s'applique à un large éventail de produits textiles, notamment :
Le calendrier de mise en œuvre de la loi sur la récupération des textiles responsables est le suivant :
L'État de New York envisage également de mettre en place son propre programme de responsabilité élargie des producteurs pour les textiles (Senate Bill S6654). Bien qu'elle soit encore à l'étude, la législation proposée devrait refléter des exigences similaires, en mettant l'accent sur la responsabilité du producteur et les stratégies de réduction des déchets.
Ces réglementations offrent aux marques opérant aux États-Unis la possibilité de montrer la voie en matière de bonnes pratiques, qu'il s'agisse de minimiser les déchets ou de s'assurer que les matériaux textiles sont effectivement recyclés et réutilisés.
Alors que le développement durable devient une préoccupation majeure pour les gouvernements et les consommateurs, les lois sur le devoir de diligence aux États-Unis exigent des marques qu'elles rendent davantage de comptes afin de garantir que leurs chaînes d'approvisionnement respectent les normes éthiques, environnementales et sociales. De la règlementation californienne aux lois fédérales telless que l'UFLPA, en passant par les propositions au niveau de l'État inspirées par le New York Fashion Act, le paysage réglementaire évolue rapidement.
Les marques de mode doivent désormais se conformer aux réglementations existantes et suivre de près les nouvelles propositions qui redéfinissent les normes du secteur. La section suivante explore l'impact de ces lois sur les entreprises et ce qu'elles représentent pour l'avenir de la mode durable.
La Californie est depuis longtemps en avance sur les efforts de réglementation en matière de droits du travail et de pratiques éthiques dans les chaînes d'approvisionnement. Deux lois clés, le Transparency in Supply Chains Act et le Garment Worker Protection Act, témoignent de l'engagement de l'État à garantir un traitement équitable des travailleurs et à responsabiliser les marques opérant sur son territoire.
Promulguée en 2010, le Transparency in Supply Chains Act (SB 657) s'applique aux détaillants ou fabricants opérant en Californie et dont les recettes brutes globales annuelles dépassent 100 millions de dollars. Son objectif est de lutter contre le trafic d’êtres humains et le travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement mondiales en exigeant une transparence sur ces dernières.
Les entreprises soumises à la loi doivent publier sur leur site web les efforts qu'elles déploient dans les cinq domaines suivants :
Cette loi permet aux consommateurs de faire des choix de consommation éclairés.
De plus, le Garment Worker Protection Act (loi sur la protection des travailleurs de l'habillement) interdit aux fabricants de vêtements de payer les travailleurs en dessous du salaire minimum à partir de 2022 et rend les marques qui passent commande responsables de la prévention de l'exploitation dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Ensemble, ces lois reflètent le leadership de la Californie en matière de défense des droits des travailleurs et de transparence de la chaîne d'approvisionnement, et constituent une référence à suivre pour d'autres régions.
Promulgué en 2022, le Uyghur Forced labour Prevention Act (UFLPA) constitue une étape importante dans les efforts déployés par les États-Unis pour lutter contre le travail forcé et faire respecter les droits de l'homme dans les chaînes d'approvisionnement mondiales. La loi s'applique à tous les importateurs de produits à haut risque tels que les vêtements de prêt-à-porter, le coton, les tomates et le polysilicium.
En vertu de l'UFLPA, les importateurs doivent s'assurer qu'aucune partie de leurs marchandises ne provient du travail forcé dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (XUAR) ou des entités figurant sur la UFLPA Entity List. Si les marchandises sont liées à la XUAR ou à un membre de la liste des entités, elles doivent fournir la preuve qu'elles n'ont pas été produites en recourant au travail forcé.
En cas de non-respect de ces critères, les marchandises seront interdites d'entrée sur le marché américain, impliquant de graves conséquences tant sur le plan financier que sur la réputation de la marque concernée.
Pour limiter les risques et garantir la mise en conformité, les entreprises doivent mettre en place des systèmes complets de diligence raisonnée, qui devraient inclure les éléments suivants :
Les importateurs sont encouragés à utiliser les ressources disponibles, telles que les FAQs ou le Operational Guidance for Importers du CBP, et la stratégie du Forced labour Enforcement Task Force’s UFLPA Strategy.
L'UFLPA souligne l'importance cruciale pour les marques d'avoir une connaissance approfondie et un contrôle solide de chaque étape de leur chaîne d'approvisionnement.
Alors que les réglementations en matière de développement durable évoluent, plusieurs États américains sont en train de rédiger une législation innovante axée sur la cartographie et la responsabilité de la chaîne d'approvisionnement, en mettant l'accent sur la diligence raisonnable en matière d'environnement et de droits de l'homme dans l'industrie de la mode.
La proposition de loi New York Fashion Act vise les retailers de vêtements et de chaussures dont le chiffre d'affaires annuel dépasse 100 millions de dollars. Les entreprises opérant à New York seront tenues de :
Ce cadre ambitieux figurait dans le calendrier législatif de 2024, mais a été reporté à 2025 par manque de temps. Il a également inspiré des projets de loi similaires dans d'autres États américains.
Le Massachusetts Draft Proposal for a Fashion Sustainability and Social Accountability Act s'appliquera aux entreprises du secteur de la mode dont les recettes brutes annuelles dépassent 100 millions de dollars.
Bien qu'elle soit encore en cours d'examen, elle devrait inclure les principales exigences suivantes:
Le projet de loi de Washington Draft Proposal for a Fashion Sustainability Accountability Act présente des similitudes avec les deux initiatives nationales précédentes. Applicable aux entreprises de l’industrie textile dont le chiffre d'affaires global est supérieur à 100 millions de dollars, la loi exigerait :
Bien que chaque proposition contienne des éléments qui lui sont propres, elles s’appuient toutes sur le principe transparence de la chaîne d'approvisionnement. La cartographie de la chaîne d'approvisionnement et la publication de données clés deviennent un pilier essentiel pour répondre aux impératifs de durabilité dans l'industrie de la mode aux États-Unis.
Les entreprises devront s'adapter rapidement pour répondre à ces nouvelles exigences en matière de traçabilité et adopter une démarche responsable dans tous les aspects de leurs activités.
Outre les mesures de diligence raisonnable, les exigences réglementaires en matière de rapports sur le développement durable aux États-Unis évolue rapidement, avec plusieurs nouvelles propositions en faveur d'une plus grande transparence, telles que la loi californienne Climate Corporate Data Accountability Act (SB 253). Ces développements reflètent la pression croissante en faveur de la durabilité et de la transparence des parties prenantes dans d'autres régions telles que le Royaume-Uni et l’Union Européenne.
Alors que la réglementation américaine ne cesse d’évoluer, les entreprises de l’industrie de la mode font face à une pression accrue pour respecter ces nouvelles obligations de reporting, essentielles pour rester conformes et compétitives.
La Californie montre la voie en matière de rapports sur le climat aux États-Unis, avec deux textes législatifs majeurs qui devraient avoir un impact sur les entreprises locales : la California Climate Corporate Data Accountability Act (SB 253) et le California Climate-Related Financial Risk Act (SB 261).
Le projet de loi SB 253 obligera les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 1 milliard de dollars et qui exercent leurs activités en Californie à déclarer chaque année leurs émissions de gaz à effet de serre à partir de 2026. Cela comprend les émissions des trois champs d'application : les émissions directes (champ d'application 1), les émissions provenant de la consommation d'électricité (champ d'application 2) et, à partir de 2027, les émissions provenant des chaînes d'approvisionnement et d'autres activités indirectes (champ d'application 3).
De plus, à partir de janvier 2026, SB 261 exigera des entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 500 millions de dollars qu'elles rendent compte deux fois par an de leurs risques financiers liés au climat. Il s'agit notamment d'évaluer les menaces potentielles posées par le changement climatique et de détailler les stratégies utilisées par les entreprises pour atténuer ces risques et s'y adapter.
Ensemble, ces deux lois obligent les entreprises opérant en Californie à être plus transparentes vis-à-vis des investisseurs et à entreprendre une analyse détaillée de leurs chaînes d'approvisionnement pour répondre aux exigences de conformité.
En mars 2024, la US. Securities and Exchange Commission (SEC) a introduit une règle importante exigeant des entreprises côtées qu'elles publient des informations détaillées sur le climat.
La règle exige des informations dans quatre domaines clés :
L'objectif de la SEC est de fournir aux investisseurs des données cohérentes, comparables et fiables pour évaluer l'exposition des entreprises aux risques climatiques et les efforts qu'elles déploient pour y faire face.
Cependant, des préoccupations exprimées par plusieurs parties prenantes ont conduit à un litige en cours, entraînant la suspension temporaire de la réglementation. L'un des principaux points de désaccord concerne la manière dont la règle de la SEC s'alignera sur des réglementations similaires dans d'autres juridictions, telles que la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) de l’UE et les lois californiennes sur le climat tel que la California Climate Corporate Data Accountability Act (SB 253).
Dans tous les cas, les entreprises doivent se préparer à des exigences de plus en plus strictes en matière de transparence et de compréhension des risques et des impacts sur l'ensemble de leurs chaînes d'approvisionnement.
Dans un paysage réglementaire en évolution rapide, transparence et compréhension approfondie de la chaîne d'approvisionnement sont devenues non négociables pour les entreprises. Une législation disruptive en Californie, des initiatives fédérales telles que l'UFLPA et des propositions de loi dans d'autres États témoignent d'une demande croissante de responsabilité, non seulement de la part des régulateurs, mais aussi des actionnaires et des consommateurs.
Cette tendance ne se limite pas aux États-Unis ; des réglementations similaires voient le jour dans d'autres régions du monde telles que l'Union européenne et le Royaume-Uni. Ces exigences croissantes en matière de durabilité et de pratiques de diligence raisonnable sont en train de devenir une norme mondiale.
Ces nouvelles normes imposent une approche proactive. Il est désormais crucial de piloter chaque maillon de la chaîne d'approvisionnement tout en communiquant de façon transparente sur ses impacts et ses engagements. Les entreprises qui sauront relever ces défis ne se limiteront pas à assurer leur conformité aux États-Unis et à l'international, mais renforceront également leur réputation et leur capacité à s'adapter aux futures exigences.

Les réglementations relatives à la responsabilité sociale des entreprises dans l'UE couvrent un large éventail de sujets, chacun ciblant des défis environnementaux et sociaux cruciaux. Les principaux domaines d'intérêt sont les suivants :
La compréhension de ces thèmes est essentielle pour permettre aux entreprises de naviguer dans un environnement réglementaire complexe et de s'aligner sur les tendances émergentes en matière de développement durable. Dans les sections suivantes, nous allons approfondir chacun de ces sujets, en soulignant leur importance et en fournissant des exemples illustratifs.
L'UE a mis en œuvre plusieurs réglementations concernant les substances dangereuses et la sécurité des produits, afin de protéger les consommateurs et d'encourager l'innovation dans des alternatives plus sûres et durables.
Le règlement concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH) définit les procédures d'enregistrement et de vérification des substances chimiques utilisées dans l'UE. À compter d'octobre 2024, l’accord REACH prévoit l'interdiction du PFHxA (acide perfluorohexanoïque) dans les textiles de consommation.
Un projet européen visant à interdire tous les PFAS, mené par l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et la Norvège, est en cours d’examination par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Les catégories de produits qui seront couvertes sont en cours d'étude.
Le nouveau règlement de l'UE sur la sécurité générale des produits, qui entrera en vigueur le 13 décembre 2024, introduit des exigences de sécurité plus strictes pour les commerçants. Par exemple, les opérateurs économiques sont tenus de fournir des informations sur la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement aux autorités de surveillance du marché qui en font la demande. Il s'agit notamment d'identifier les opérateurs économiques qui leur ont fourni un produit ou ses composants, ainsi que ceux à qui ils ont fourni le produit.
La France a proposé une interdiction progressive des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS). À partir de 2026, l'interdiction s'appliquera aux cosmétiques, aux cires, aux vêtements, aux chaussures et à leurs agents imperméabilisants, avec des exceptions pour les équipements de protection tels que les vêtements militaires ou de pompiers. En 2030, l'interdiction s'étendra à tous les textiles, y compris les meubles, avec des exemptions spécifiques pour les textiles techniques utilisés dans des applications industrielles, qui seront définies par décret.
La responsabilité élargie des producteurs (REP) est une approche politique qui tient les producteurs responsables de l'ensemble du cycle de vie de leurs produits, y compris de la gestion des déchets post-consommation. La plupart du temps, cela implique que les producteurs adhèrent à une organisation de responsabilité des producteurs (ORP), qui gère la collecte, le recyclage et l'élimination des produits en leur nom. Initialement appliqués aux emballages, les systèmes de REP ont été étendus dans plusieurs pays à d'autres types de produits, tels que les textiles.
Les systèmes de REP sont bien établis dans de nombreux pays européens et sont obligatoires pour les emballages en vertu de la directive-cadre sur les déchets de l'UE.
En 2008, la France a été le premier pays à mettre en œuvre la REP pour les textiles : les producteurs doivent déclarer les quantités et payer une redevance à l'éco-organisme Refashion, qui peut être réduite en fonction de critères de performance environnementale. D'autres pays européens, comme les Pays-Bas et la Suède, ont également mis en place de tels systèmes, et des initiatives similaires sont en cours en Italie et en Espagne.
L'Union européenne travaille activement sur un projet visant à harmoniser les systèmes de REP dans les États membres. Cette initiative, incluse dans la proposition de révision de la directive-cadre sur les déchets, vise à normaliser les exigences et à réduire les charges administratives pour les producteurs opérant dans plusieurs pays.Cette directive mettra en œuvre, entre 2026 et 2030, une responsabilité élargie des producteurs obligatoire à l'échelle européenne pour le secteur du textile, du linge de maison et des chaussures.
L'origine des exigences modernes en matière de diligence raisonnable remonte à l'effondrement tragique de l'usine Rana Plaza au Bangladesh en 2013, qui a attiré l'attention du monde entier sur les conditions de travail dangereuses et les violations des droits de l'homme qui prévalent dans de nombreuses chaînes d'approvisionnement. En réponse, les pays et les organisations ont commencé à développer des cadres pour assurer une plus grande responsabilité et une meilleure protection des travailleurs et de l'environnement.
En 2017, la France a introduit la loi sur le devoir de vigilance, exigeant des grandes entreprises qu'elles établissent et mettent en œuvre un plan de vigilance. Ce plan doit permettre d’identifier et atténuer les risques de violations graves des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que les risques pour la santé, la sécurité et l'environnement associées à leurs activités et à leurs chaînes d'approvisionnement.
La législation française a inspiré des initiatives similaires dans le monde entier.L'Allemagne, par exemple, a adopté la Lieferkettensorgfaltspflichtengesetz (loi sur le devoir de vigilance dans la chaîne d'approvisionnement ou LKSG), qui impose aux entreprises des obligations de diligence raisonnable pour identifier et traiter les risques liés aux droits de l'homme et à l'environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement. Au niveau européen, la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (DDDD) a été adoptée en 2024 et entrera en vigueur en 2027. Elle vise à établir un cadre unifié concernant le devoir de vigilance dans tous les États membres.
Pour un aperçu plus détaillé du devoir de vigilance en matière sociale et environnementale, veuillez consulter notre article dédié sur ce sujet.
La transparence dans la communication avec les consommateurs est devenue un élément essentiel de la réglementation en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Les allégations environnementales trompeuses ou vagues, souvent appelées greenwashing, sont de plus en plus examinées et font l'objet de poursuites judiciaires en vertu des lois sur la protection des consommateurs dans de nombreux pays.
En France, le greenwashing a été explicitement classé comme une pratique commerciale trompeuse et la loi interdit certaines allégations. En outre, les produits textiles et leurs emballages doivent désormais inclure une fiche produit détaillant leurs qualités et caractéristiques environnementales. Au niveau européen, des efforts sont en cours pour réglementer explicitement les allégations environnementales, par le biais de la directive « Empowering Consumers » et de la proposition de directive sur les allégations vertes. Pour en savoir plus, consultez notre article consacré aux réglementations sur le greenwashing.
La Commission européenne travaille également sur une initiative de passeport numérique pour les produits (DPP), incluse dans l’ESPR. Ce passeport, qui devrait entrer en vigueur à partir de 2026, exigera la publication obligatoire d'informations environnementales clés, améliorant ainsi la transparence et permettant aux consommateurs de faire des choix plus éclairés.
La directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) a remplacé la directive sur les rapports non financiers (NFRD), marquant une avancée significative dans les exigences de publication en matière de développement durable pour les entreprises opérant dans l'UE. La CSRD introduit des normes de reporting, et le concept de double matérialité élargit le champ des entreprises concernées tout en exigeant une garantie sur les données rapportées.
Cette directive s'applique uniformément à tous les pays membres de l'UE, créant des conditions de concurrence équitables pour les entreprises opérant au sein du marché unique et fournissant aux parties prenantes des informations plus fiables et comparables en matière de développement durable.
Pour une analyse détaillée de la directive sur le développement durable et de ses implications, consultez notre article dédié sur ce sujet.
L'éco-conception fait référence à l'intégration de considérations environnementales dans la conception d'un produit, garantissant un impact minimal de ce dernier sur l'environnement tout au long de son cycle de vie. Cette approche donne la priorité à l'utilisation efficace des ressources, à la durabilité et à la recyclabilité.
En France, la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) introduit une obligation pour les producteurs de mettre en œuvre un plan d'écoconception et de le transmettre à Refashion. La loi Climat et Résilience impose la mise en place d'un score d'impact environnemental sur les articles textiles, selon une méthodologie et une charte graphique définies par les pouvoirs publics. Le décret associé est actuellement dans sa phase de consultation finale pour un déploiement à partir de 2025.
Au niveau européen, le règlement sur l'éco-conception ESPR précise que les exigences d'éco-conception pour chaque secteur doivent être fixées par de futurs actes délégués, qui seront publiés dans les années à venir, la priorité étant donnée au secteur textile.
Les principes de l'éco-conception sont encore renforcés par l'éco-modulation dans le cadre des systèmes de REP, par exemple en France. Ce système associe l'éco-conception à des incitations financières, en abaissant ou en augmentant les redevances des producteurs en fonction de critères relatifs aux produits, définis par chaque organisation de responsabilité des producteurs.
L'accent mis sur l'éco-conception s'aligne sur la stratégie plus large de l'Europe, incluse dans le Green Deal, qui vise à réduire l'impact environnemental et à encourager l'innovation dans le développement de produits durables.
L'Allemagne a mis en œuvre d'importantes lois relatives à la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Il s'agit notamment d'un système de REP bien établi et opérationnel pour les emballages et d'une loi novatrice sur la diligence raisonnable dans la chaîne d'approvisionnement (Lieferkettensorgfaltspflichtengesetz ou LKSG).
Nous allons maintenant nous pencher sur ces mesures afin de mieux comprendre l'approche de l'Allemagne en matière de responsabilité sociale des entreprises.
La loi allemande sur les emballages, connue sous le nom de Verpackungsgesetz (VerpackG), est la pierre angulaire du système national de responsabilité élargie des producteurs (REP) depuis sa mise en œuvre en 2019. Cette législation exige des entreprises qu'elles assument la responsabilité financière et opérationnelle de la gestion de la fin de vie de leurs produits
Pour se conformer à la loi VerpackG, les entreprises doivent suivre ces trois étapes :
Depuis le 1er juillet 2022, les places de marché et plateformes en ligne doivent s'assurer que leurs partenaires commerciaux respectent les obligations de REP. Cela inclut la vérification :
Les marques de mode qui distribuent leurs produits en Allemagne par l'intermédiaire de plateformes tierces doivent donc s'assurer qu'elles peuvent fournir ces deux preuves de conformité.
Il convient de noter que la Verpackungsgesetz définit les producteurs comme la première entité à placer des emballages remplis de marchandises sur le marché allemand. Il peut s'agir :
Cette définition large garantit que toutes les entités contribuant aux déchets d'emballages sont responsables au regard de la loi.
La loi allemande sur le devoir de diligence dans la chaîne d'approvisionnement, connue sous le nom de Lieferkettensorgfaltspflichtengesetz (LKSG), représente une avancée majeure dans la promotion de la responsabilité des entreprises en matière de droits de l'homme et de protection de l'environnement. En vigueur depuis 2023, la loi impose des obligations rigoureuses de diligence raisonnable aux entreprises employant au moins 1 000 personnes en Allemagne.
La LKSG exige des entreprises qu'elles assument la responsabilité de leurs chaînes d'approvisionnement, allant au-delà de leurs opérations directes pour couvrir toutes les étapes de la production. Ses principales obligations sont les suivantes
Le LKSG impose des sanctions financières sévères en cas de non-respect de la loi, avec des amendes pouvant atteindre 8 millions d'euros ou 2 % du chiffre d'affaires annuel mondial.
L'Italie a introduit plusieurs mesures visant à améliorer la responsabilité sociale des entreprises (RSE), en particulier dans les domaines de la gestion des déchets d'emballage et des déclarations environnementales.
Dans les sections suivantes, nous examinerons l'approche de l'Italie en matière de RSE, en nous concentrant sur son système de REP pour les emballages et ses exigences en matière d'étiquetage, sur le projet de REP pour les textiles et sur ses efforts législatifs visant à réglementer les allégations environnementales.
En Italie, le concept de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les emballages est en place depuis 2006. Le consortium national italien de l'emballage (Consorzio Nazionale Imballaggi, appelé CONAI) est le principal organisme responsable de la mise en œuvre et de la supervision des réglementations relatives à la REP.
Les producteurs doivent s'enregistrer auprès du CONAI, rendre compte chaque année de la quantité d'emballages mis sur le marché italien et payer une contribution environnementale basée sur la quantité totale, le poids et le type de matériaux d'emballage utilisés.
Depuis, l'étiquetage environnemental des emballages en Italie est également obligatoire :
En complément des éléments obligatoires, les producteurs ont la possibilité de communiquer, à titre volontaire, des conseils pour améliorer la collecte sélective des déchets. Voici un exemple d'étiquette :
.png)
Pour plus de détails, consultez les orientations fournies par l'organisation italienne de REP CONAI sur son site web, ou les lignes directrices du gouvernement italien.
L'Italie est un précurseur dans la mise en œuvre du Plan d'action pour l'économie circulaire européen dans le domaine des textiles. En décembre 2022, l'Italie a introduit une proposition pour l'établissement d'un régime de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les textiles, suivi d'un projet de décret mis à jour en juin 2023.
La proposition reste en suspens dans l'attente des mises à jour de la directive-cadre européenne sur les déchets, qui établira un système de REP harmonisé dans toute l'Europe.
Entre-temps, l'Italie a déjà mis en œuvre une étape importante : l'obligation de collecter séparément les déchets textiles est en vigueur depuis le début de 2024. Cette obligation anticipe ainsi l'exigence de l'UE, qui devrait entrer en vigueur d'ici 2025.
Pour plus de détails et des conseils spécifiques, vous pouvez vous référer à la section FAQ dédiée : ERP Italia Tessile FAQs.
En Italie, les allégations environnementales dans le domaine du marketing sont soumises à des règles strictes visant à empêcher les affirmations trompeuses ou infondées. Ces règles sont énoncées dans le Code italien de la consommation (Codice del Consumo) et le Code de la communication commerciale (Codice di Autodisciplina della Comunicazione Commerciale), dans le but de garantir la transparence et de protéger les consommateurs contre les allégations environnementales trompeuses.
Dans la mesure 28060 du 20 décembre 2019, basée sur le Code de la consommation, l'Autorité de la concurrence et du marché (AGCM) a déclaré que les allégations devraient refléter les avantages environnementaux réels d'un produit et doivent être communiquées en temps opportun et sans ambiguïté. Plus précisément, l'AGCM a précisé que :
L'AGCM a également mis en garde contre l'utilisation de termes vagues ou généraux tels que "durable “, ”biodégradable “ ou ”compostable » dans une juridiction, souvent vague ou trompeuse.
Un exemple notable de cette réglementation dans la pratique est une récente enquête lancée par l'autorité italienne de la concurrence à l'encontre de Shein pour une éventuelle publicité trompeuse liée à des allégations environnementales, mettant en évidence l'application de ces règles dans les secteurs de la mode et de la vente au détail.
En outre, depuis la fin des années 1980, l'institut italien Istituto di Autodisciplina Pubblicitaria (IAP) surveille activement les pratiques publicitaires, en particulier celles qui impliquent des allégations environnementales. L'article 12 du Code de la communication marketing énonce que :
En Europe, le paysage de la RSE et des réglementations environnementales évolue rapidement, chaque pays introduisant son propre ensemble de règles pour garantir la durabilité et la responsabilité des entreprises, ce qui conduit à une plus grande transparence et à une plus grande responsabilité tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Cette tendance devrait se poursuivre à mesure que l'UE pousse à une plus grande harmonisation des lois.
Pour les entreprises du secteur de la mode, ces exigences réglementaires croissantes mettent l'accent sur un aspect essentiel : la traçabilité. Pour se conformer aux nouvelles exigences, les entreprises doivent être en mesure de suivre et de rendre compte de chaque étape de leur chaîne d'approvisionnement, des matières premières aux produits finis et à leurs emballages.
Sans un processus de traçabilité solide, les entreprises risquent d'être sanctionnées, de perdre leur crédibilité et de ne pas répondre aux attentes des autorités de réglementation et des consommateurs.
Alors que les exigences réglementaires ne cessent de croître en Europe, il est essentiel que les marques de mode adoptent dès à présent des pratiques de traçabilité efficaces. Ce faisant, elles peuvent suivre le rythme des nouveaux défis réglementaires, renforcer la confiance des consommateurs et contribuer à un avenir plus durable.
-p-2000.jpg)
Le 28 novembre 2024, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, lançait une consultation publique sur l’affichage environnemental. Cette initiative, précisée dans l'article 2 de la loi Climat et Résilience, a pour ambition de mesurer et de rendre transparent l’impact environnemental des produits, avec une première application dédiée aux textiles d’habillement. Mais que signifie concrètement cette démarche ? Quels produits sont concernés ? Et comment les marques peuvent-elles s’y préparer pour en tirer pleinement parti ? Découvrez notre décryptage.
L’affichage environnemental est une méthode d’évaluation de l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie. Cela inclut chaque étape, de la production des matières premières à la fin de vie du produit.
Le résultat se traduit par un score appelé "coût environnemental", exprimé en points, permettant de modéliser l’impact du produit sur :
Ce coût environnemental devra obligatoirement être communiqué au consommateur, sous un pictogramme standardisé, soit physiquement (étiquette ou emballage), soit de manière dématérialisée (QR code ou site internet).
.png)

Affichage environnemental ou coût environnemental : quelle différence ?
L’affichage environnemental et le coût environnemental sont souvent confondus, mais ils désignent deux concepts distincts :
L’affichage environnemental s’applique aux produits textiles neufs ou remanufacturés, destinés aux consommateurs et commercialisés en France. Sont exclus :
Le calcul du coût environnemental se fait selon plusieurs étapes. La première étape requiert des informations entrantes (ou “paramètres”), qui concernent le cycle de vie des produits évalués. Ces paramètres sont relatifs à la durabilité d’un produit. Ils incluent :
Ces facteurs de durabilité extrinsèques sont intégrés au calcul sous la forme d’un “coefficient de durabilité” qui permet de majorer ou réduire le coût environnemental d’un produit.
Une fois ces informations renseignées, la seconde étape permet de modéliser les impacts environnementaux du produit. Ils incluent les 14 critères suivants, inclus dans la méthodologie PEF et communs à l’ensemble de l’Union Européenne :
4,91%
21,06%
21,06%
6,59%
2,22%
3,97%
6,29%
5,98%
5,00%
3,79%
7,10%
2,35%
2,94%
6,74%
Ainsi que 2 critères spécifiques à l’industrie textile d’habillement :
Matérialité
5000 points d’impact pour 1kg de vêtement non réutilisé après exportation
1000 points d’impact pour 1kg de matière de référence
La pondération et l’addition de l’ensemble de ces critères permet ainsi de calculer le coût environnemental d’un produit textile, représenté par un nombre de points d’impacts :

Afin de simplifier le calcul du coût environnemental pour l’ensemble des acteurs concernés, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en collaboration avec l’ADEME, a lancé en avril 2024 l’outil Ecobalyse. Cet outil, incluant à date une version conçue spécifiquement pour le secteur textile, permet d’évaluer gratuitement l’impact environnemental des produits et vise à harmoniser les pratiques de calcul en fournissant aux marques une base solide pour se conformer aux exigences de l’affichage environnemental.

Méthodologie française vs méthodologie PEF : quelles sont les différences ?
La méthode Product Environmental Footprint (PEF) , développée à l’échelle européenne dans le contexte de l'initiative "Single Market for Green Products" (ou SMGP), et l’affichage environnemental, issu de la loi Climat et Résilience française, partagent des bases méthodologiques similaires mais présentent des différences importantes.
Calculer le coût environnemental de ses produits ne s'improvise pas. Trace For Good vous partage sept conseils pour se préparer à l'affichage environnemental :
Jusqu’au 19 décembre 2024, exprimez vos préoccupations sur les critères retenus ou les modalités d’application. Cette phase est une opportunité d’adapter la réglementation à la réalité des marques. Pour y accéder, cliquez ici : Consultation publique
Qu’il s’agisse de données obligatoires (masse, catégorie, matières premières utilisées, etc.) ou facultatives (origine des matières, réduction du transport aérien, services de réparation, etc.), la collecte de données est une étape essentielle pour calculer le coût environnemental. Plus votre chaîne de production est complexe, plus cette collecte prendra de temps ; il est donc crucial de se préparer en amont.
Identifiez les étapes de fabrication (tissage, ennoblissement, confection) et leur localisation. Ces données sont essentielles pour calculer un coût environnemental précis.
Recensez la nature et le pourcentage des matières utilisées. Optez pour des matériaux recyclés ou durables pour réduire l’impact environnemental de vos produits.
Prenez en compte chaque étape, de la fabrication à la fin de vie. Limitez les déchets et favorisez la réparabilité avec des garanties prolongées ou des services adaptés.
Développez des outils comme des QR codes pour informer vos consommateurs sur l’origine des produits et vos démarches environnementales.
Anticipez les calculs et identifiez les leviers d’amélioration avant l’entrée en vigueur officielle. Vous gagnerez un temps précieux et garderez le contrôle de votre communication.

Attention : d’autres acteurs pourront calculer le coût environnemental de vos produits à votre place
Une fois l’affichage environnemental obligatoire, des applications tierces, associations ou plateformes pourront calculer un coût environnemental pour vos produits en se basant sur des données disponibles publiquement ou de proxy. Ces données pourraient ne pas refléter la réalité de vos efforts ou de vos produits.
Que signifie cela pour votre marque ?
Pour éviter cela, il est crucial de calculer et d’afficher vous-même vos coûts environnementaux avant que d’autres ne le fassent pour vous.
Au fil de nos échanges avec les marques, certaines questions reviennent fréquemment. Il nous a paru important de vous apporter à tous des réponses, afin de vous accompagner dans votre démarche :
Est-ce vraiment le moment d’agir ?
Oui, car la collecte de données, souvent longue, est le principal défi. Agir avant que l’affichage environnemental ne devienne obligatoire vous permet de gagner en sérénité et d’anticiper les échéances.
Les réglementations évoluent constamment, comment suivre ?
Au-delà des communications officielles ou d’inscriptions à des newsletters dédiées pour vous tenir informés des évolutions réglementaires, d’autres solutions vous permettent de vous maintenir informés en temps réel. Trace For Good, conçue pour s'adapter aux mises à jour réglementaires en continu, vous permet de toujours rester en conformité.
Je ne sais pas par où commencer.
Commencez par collecter et structurer vos données. Trace For Good peut vous accompagner dans cette démarche en simplifiant la traçabilité de vos produits jusqu’au fournisseur de rang 5.
Et si ma direction préfère attendre ?
Attendre peut compliquer la tâche, car le calcul du coût environnemental est rapide, mais la collecte de données auprès des fournisseurs prend de 3 à 9 mois en fonction de la complexité de votre chaîne d’approvisionnement et du volume de références à tracer. Attention également à éviter les données de proxy pour gagner du temps : elles majorent en moyenne le coût environnemental de vos produits de 30%.
Trace For Good collecte, centralise et structure toutes les données traçabilité de vos produits.
Notre plateforme vous aide à :
Pour en savoir plus, prenez quelques minutes pour échanger avec notre équipe de Business Intelligence

Le Royaume-Uni s'est imposé comme un pionnier en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de législation sur le développement durable. En étant l’un des premiers pays à s’engager légalement pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le Royaume-Uni a ouvert la voie et donné l’exemple à d’autres nations.
Dans cet article, nous allons nous pencher sur les principales réglementations britanniques en matière de RSE qui ont un impact sur l'industrie de la mode. Qu'il s'agisse de protéger les consommateurs contre les substances dangereuses et le greenwashing, d'introduire des lois plus strictes en matière de devoir de vigilance et de transparence de la chaîne d'approvisionnement ou de s'attaquer au problème des déchets d'emballage, ces mesures établissent de nouveaux standards en matière de soutenabilité.
Pour les marques, comprendre ces réglementations et s'y conformer n'est pas seulement une obligation légale : c'est aussi l’opportunité d'instaurer une relation de confiance avec les consommateurs et de leur offrir plus de transparence tout en contribuant à un avenir plus durable.
Examinons les détails de ces lois et leurs implications pour l'industrie de la mode.
Le Royaume-Uni a mis en place des réglementations strictes pour protéger les consommateurs des substances nocives et des pratiques commerciales trompeuses. Qu'il s'agisse des General Product Safety Regulations (GSPR), qui garantissent que seuls des produits sûrs arrivent sur le marché, des exigences de sécurité chimique du REACH ou des règles plus strictes en matière d'allégations environnementales, ces lois imposent aux marques de mode de bien connaître leurs produits et de fonder toute allégation sur des preuves solides.
Les GPSR jouent un rôle essentiel depuis 2005 dans la protection des consommateurs britanniques en garantissant que tous les produits mis sur le marché peuvent être utilisés et portés en toute sécurité.
Les producteurs, y compris les importateurs, ont des obligations spécifiques pour garantir la sécurité des produits. Ils doivent veiller à ce que les produits puissent être utilisés en toute sécurité dans des conditions normales ou prévisibles et fournir aux consommateurs les informations essentielles pour évaluer les risques potentiels et prendre les précautions nécessaires. Pour assurer la traçabilité, les producteurs doivent indiquer leur nom et leur adresse, ainsi que les références du produit ou toute informations concernant le lot ou l’emballage du produit. En outre, ils sont tenus de surveiller les risques par le biais de tests et d'enquêtes sur les plaintes concernant les produits et de maintenir les distributeurs informés.
Si un produit s'avère non conforme, le producteur doit notifier des risques et des mesures de correction qui auront été prises pour y remédier à l'autorité de contrôle compétente.
Pour l'industrie textile, la conformité à la GPSR exige une évaluation approfondie des risques potentiels, tels que les produits chimiques nocifs utilisés dans la production de tissus ou les dangers comme l'inflammabilité. Ces réglementations exigent que les fabricants, les importateurs et les distributeurs mettent en œuvre des tests rigoureux et des processus de contrôle de la qualité afin de répondre à des normes de sécurité précises.
Le non-respect de ces règles peut entraîner des rappels de produits, de lourdes amendes (jusqu'à 20 000£) ou des peines de prison, ainsi qu'une atteinte à la réputation d'une marque.
En adhérant au GPSR, les entreprises textiles peuvent protéger les consommateurs et démontrer leur engagement en faveur de la sécurité de ces derniers.
Avec le Brexit, le Royaume-Uni a adopté sa propre version du règlement REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques) de l'UE, désormais connu sous le nom de UK REACH.
Cette législation régit l'utilisation des substances chimiques dans les produits mis sur le marché britannique, y compris les textiles. Le UK REACH exige des fabricants et des importateurs qu'ils réalisent un suivi des substances chimiques utilisées dans leurs produits, qu'ils en évaluent les risques et qu'ils s'assurent qu'elles ne constituent pas une menace pour la santé humaine ou l'environnement.
Les entreprises doivent se conformer au règlement REACH pour faire preuve de diligence et garantir la sécurité des consommateurs.
Pour protéger les consommateurs contre les allégations environnementales trompeuses, le Royaume-Uni applique la réglementation relative à la protection des consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales, qui interdit aux entreprises de faire des déclarations trompeuses sur leurs produits ou services.
En complément de ce cadre, le Green Claims Code, introduit par la Competition and Markets Authority (CMA) en septembre 2021, fournit des recommandations sur la manière de faire des déclarations environnementales précises, claires et fondées sur des preuves.
Le code s'articule autour de six principes fondamentaux :
Les entreprises sont encouragées à suivre une liste de contrôle détaillée basée sur ces principes fondamentaux.
Le non-respect de ces normes peut entraîner des mesures d'exécution en vertu de la loi sur la protection des consommateurs, ce qui souligne l'importance de recueillir des informations tout au long de la chaîne de production pour justifier toute allégation.
Pour plus de détails, consultez le Green Claims Code et la checklist de la CMA sur la page web officielle du gouvernement britannique.
La Modern Slavery Act s'applique depuis 2015 à toute organisation commerciale opérant au Royaume-Uni, fournissant des biens ou des services et générant un chiffre d'affaires annuel de 36 millions de livres sterling ou plus.
En vertu de cette loi, les entreprises sont tenues de publier une déclaration sur l'esclavage moderne annuelle qui décrit les mesures qu'elles ont prises pour identifier et traiter les risques de travail forcé, de trafic d’êtres humains et d'autres formes d'esclavage moderne dans le cadre de leurs activités et de leurs chaînes d'approvisionnement.
Outre la déclaration, les entreprises doivent mettre en œuvre de solides mécanismes de diligence raisonnable pour évaluer, atténuer et contrôler les risques liés à l'esclavage moderne. Ces mécanismes comprennent souvent des audits de la chaîne d'approvisionnement, des évaluations des risques et des programmes de formation des fournisseurs.
La non-conformité peut entraîner des dommages importants pour la réputation de l’entreprise, une mise sous surveillance réglementaire et une perte de confiance de la part des consommateurs.
Le projet de loi Commercial Organisations and Public Authorities Duty (Human Rights and Environment) Bill, qui devrait entrer en vigueur à la mi-2026 pour l'exercice fiscal 2025, introduit des obligations complètes de diligence raisonnable et de transparence pour les entreprises et les autorités publiques. Le champ d'application exact sera défini par des règlements ultérieurs du secrétaire d'État.
Ce projet de loi exigera des organisations qu'elles intègrent une diligence raisonnable rigoureuse en matière de droits de l'homme et d'environnement dans l'ensemble de leurs activités, filiales et chaînes de valeur. Il rend obligatoire la publication de la chaîne de valeur afin de garantir une traçabilité complète et introduit une responsabilité civile, des sanctions et des infractions pénales en cas de non-respect de ces obligations.
Les principales exigences en matière de diligence raisonnable sont les suivantes
Les obligations en matière de rapports prévues par ce projet de loi sont très étendues. Les organisations éligibles doivent publier et soumettre chaque année des rapports sur un site web du registre dans les six mois suivant la fin de l'exercice financier. Ces rapports doivent détailler les plans de diligence raisonnable pour l'année à venir, évaluer l'efficacité de l'année précédente et inclure :
Pour répondre à ces attentes, les entreprises sont encouragées à s'aligner sur les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme.
Le non-respect de ces principes peut entraîner des sanctions sévères, notamment des amendes pouvant aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires mondial de l'organisation.
Le Royaume-Uni fait progresser l'établissement de rapports sur le développement durable grâce aux réglementations existantes et aux normes futures.
Actuellement, les rapports environnementaux sont obligatoires pour les entreprises en vertu de deux amendements clés : les Companies (Strategic Report) (Climate-related Financial Disclosure) Regulations 2022 et les Limited Liability Partnerships (Climate-related Financial Disclosure) Regulations 2022. Ces réglementations imposent aux grandes entreprises (plus de 500 employés) d'inclure des informations RSE dans leurs rapports annuels dans quatre domaines clés : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques et les mesures et objectifs.
À l'avenir, le Royaume-Uni prévoit d'établir des Sustainability Reporting Standards alignés sur les normes internationales d'information financière (IFRS). Ces normes à venir visent à doter la Financial Conduct Authority (FCA) des outils nécessaires à l'application d'exigences claires et précises en matière de rapports sur le développement durable pour les entreprises cotées en bourse au Royaume-Uni, afin de fournir aux investisseurs des données fiables et comparables (car normalisées) sur les efforts déployés par les entreprises en matière de développement durable.
Le Royaume-Uni prend des mesures décisives pour lutter contre les déchets d'emballage et la pollution plastique, en adoptant des réglementations visant à atteindre ses objectifs Zéro émission nette. L'industrie de la mode est soumise à une pression croissante pour adopter des pratiques d'emballage durables, grâce à des mesures telles que la Taxe sur les emballages plastiques et la Responsabilité élargie du producteur pour les emballages.
Cette section explore la manière dont ces réglementations incitent les marques à se conformer aux normes de durabilité tout en réduisant l'impact de leurs emballages sur l'environnement.
La Plastic Packaging Tax, entrée en vigueur le 1er avril 2022, cible les organisations commerciales du Royaume-Uni qui ont importé ou fabriqué au moins 10 tonnes de composants d'emballages en plastique au cours des 12 derniers mois, ou qui prévoient de le faire dans les 30 prochains jours.
La taxe s'applique aux emballages plastiques finis qui contiennent moins de 30 % de plastique recyclé, les taux atteignant 217 85£ par tonne en 2024. Les emballages en plastique contenant 30 % ou plus de plastique recyclé sont exemptés de la taxe, mais ils sont pris en compte dans le calcul du seuil de déclaration de 10 tonnes.
Les marques de mode doivent s'assurer qu'elles s'inscrivent à la taxe si elles atteignent le seuil, tiennent des registres détaillés de leurs emballages et cherchent activement à réduire leur dépendance aux plastiques pour éviter d'être soumises à la taxe.
Vous pouvez en savoir plus et trouver des conseils détaillés sur la page web du gouvernement britannique.
Depuis 2023, le règlement Responsabilité élargie du producteur (REP) pour les emballages exige que les organisations commerciales dont le chiffre d'affaires annuel est égal ou supérieur à 1 million de livres sterling et qui importent ou fournissent plus de 25 tonnes d'emballages sur le marché britannique respectent des obligations strictes en matière d'emballages. Cela inclut les entreprises du secteur de la mode, qui doivent s'assurer qu'elles respectent les exigences en matière de collecte et de communication des données sur les emballages.
Dans le cadre de la REP, les marques de mode qui fournissent des produits emballés sur le marché britannique doivent collecter des données détaillées sur chaque référence d'emballage qu'elles utilisent.
Ces informations comprennent :
Les organisations doivent communiquer les données sur les emballages deux fois par an, avec des échéances fixées pour les périodes de déclaration de janvier à juin et de juillet à décembre.
Les dates limites de soumission des données sur les emballages pour 2024 sont les suivantes :
En outre, les organisations seront soumises à des frais à partir de 2025 pour les emballages mis sur le marché en 2024, en fonction du type de matériau utilisé dans l'emballage, avec des frais moins élevés pour les matériaux facilement recyclables.
Les redevances ne s'appliqueront qu'aux grandes organisations, dont le chiffre d'affaires est d'au moins 2 millions de livres sterling. Les montants définitifs n'ont pas encore été déterminés, mais les redevances de base indicatives pour la première année sont désormais disponibles. Elles varient entre 110£ et 605£ par tonne, en fonction de la taille du matériau.
Pour plus d'informations sur les exigences en matière de données d'emballage, les entreprises de mode peuvent se référer aux orientations officielles du gouvernement britannique.
La vague de réglementations en matière de RSE qui déferle actuellement sur le Royaume-Uni s'inscrit dans un mouvement mondial plus large en faveur de la durabilité et des pratiques éthiques dans le secteur du textile. Les marques de mode doivent s'aligner sur les tendances internationales en s'assurant que leurs pratiques d'emballage, de respect des droits de l'homme et leurs politiques environnementales sont conformes aux nouvelles normes.
Cela implique la mise en œuvre de processus de traçabilité rigoureux pour permettre la collecte d'informations tout au long de la chaîne de production ainsi que la transparence requise par les différents cadres réglementaires.
Pour en savoir plus, consultez nos autres articles sur Maîtriser la stratégie de l'Union européenne pour des textiles durables et Toutes les réglementations RSE à connaître en France et à l’international pour les marques de mode pour rester à jour sur les tendances mondiales en matière de conformité RSE.

Au cours des cinq dernières années, les points de données pour la transparence dans la mode ont augmenté de plus de 80 %, mettant en évidence la nécessité d'informations détaillées sur la durabilité et la conformité.
À mesure que l'examen des pratiques environnementales et éthiques s'intensifie, la demande de transparence dans l'industrie de la mode n'a jamais été aussi grande. Une qualité de données irréprochable est vitale : sans elle, les tentatives d'amélioration de la transparence et de la responsabilité échoueront, laissant les marques vulnérables face au scepticisme des consommateurs et aux pressions réglementaires.
L'adoption d'outils de traçabilité axés sur la technologie est essentielle. Les solutions pilotées par l'IA peuvent analyser rapidement de vastes quantités de données, offrant des informations approfondies sur la chaîne d'approvisionnement. Cela permet de garantit des données de haute qualité, de traiter les problèmes de durabilité, d’améliorer l'efficacité et de renforcer la confiance des consommateurs.
Dans cet article, nous examinerons l'importance de la qualité des données pour la durabilité de la mode et comment Trace For Good simplifie la collecte de données, permettant aux marques de se concentrer sur leurs objectifs de durabilité.
Des données de haute qualité sont essentielles pour que les marques maintiennent la transparence et établissent la confiance des consommateurs. Selon une étude menée par Accenture en 2021, 77 % des consommateurs dans le monde considèrent la durabilité comme « importante » ou « très importante » lorsqu'ils effectuent un achat. En fournissant des informations détaillées sur les produits, des données claires et précises peuvent donc favoriser la fidélité des consommateurs.
En ce qui concerne le respect des normes réglementaires, des données de haute qualité sont également nécessaires pour éviter les problèmes juridiques. Par exemple, en 2020, 61 % des professionnels de la conformité avaient connu un incident de conformité au cours des deux dernières années dans leur organisation en raison d'un manque d'analyse et d'automatisation des données (PwC : "Enquête mondiale sur l'état de la conformité en 2020").
De plus, cela permet aux marques de prendre des décisions éclairées concernant leur chaîne d'approvisionnement et le développement de produits. En suivant son parcours de traçabilité, Jonak vise à avoir 100 % de son cuir certifié Leather Working Group.
En somme, le maintien de la qualité des données est vital pour que les marques préservent leur réputation, répondent aux attentes des consommateurs et réalisent une croissance durable.
Un environnement de données défaillant se caractérise par des données inexactes, incomplètes et incohérentes. Cela présente des risques importants pour les marques, entraînant :
Pour relever ces défis, les marques de mode devraient adopter une approche proactive en matière d'hygiène des données. Des audits réguliers, des politiques de gouvernance des données claires et l'intégration de pratiques durables dans le cycle de vie des données sont essentiels. Ces étapes non seulement aident à maintenir la qualité des données, mais renforcent également l'engagement d'une marque envers des pratiques plus éthiques et la protection de l'environnement, améliorant ainsi la confiance des consommateurs et l'image de la marque dans le paysage concurrentiel de la mode.
Le parcours de données de nos clients commence par l'établissement d'un environnement sain. Pour Jonak, cela signifiait connecter notre plateforme à Storeland, son ERP, pour automatiser la collecte de toutes les données produit, y compris les références à tracer et les contacts fournisseurs associés. Ainsi, dès le début, des données standardisées sont créées pour permettre des collaborations transversales et s'appuyer sur une source unique d'information, garantissant un environnement de données robuste et fiable.
Ensuite, pendant le processus d'enrichissement, pour réduire le temps de saisie des données tout en garantissant une traçabilité précise, notre plateforme, facile d’utilisation, se sert de processus d'entrée verrouillés. Grâce à cela, MCC a respecté la conformité AGEC en seulement 50 jours pour les premières demandes de traçabilité.
La plateforme s'intègre également à des bases de données open source comme l'Open Apparel Registry et à des partenaires tels qu'Intertek et Carbonfact, automatisant la transmission et la vérification des données.
De plus, pour maintenir des données de haute qualité, une grande partie du travail se déroule en coulisses. Par exemple, les fournisseurs ne peuvent pas soumettre la demande si des valeurs incohérentes sont repérées, la collecte et la vérification des certificats sont automatisées et des alertes sont envoyées à la marque lorsque des données non fiables sont trouvées. Tous ces processus automatisés aident les marques à maintenir des données de haute qualité sans effort, leur permettant de se concentrer sur la durabilité et la conformité en toute confiance.
Enfin, assurer la confidentialité de vos données est crucial pour nous. Chaque utilisateur bénéficie d'une plateforme privée dédiée. Cette configuration garantit le contrôle de la confidentialité des données pour les fournisseurs et facilite la collaboration en temps réel avec les parties prenantes internes et externes. Pour Pimkie nous avons même créé une plateforme spécifique pour ses bureaux d'achat pour rationaliser les opérations.
Voici quelques résultats concrets des parcours de données de nos clients :
IKKS Group : En intégrant Trace For Good, IKKS a centralisé ses données de traçabilité, suivant plus de 4000 références produit par an. Cet effort soutient leur approche #ACTFORBETTER, réduisant considérablement les émissions de carbone et garantissant des normes éthiques dans l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement. L'utilisation de la collecte de données automatisée et de la gestion des certificats a rationalisé leurs processus, rendant les informations produit facilement accessibles aux consommateurs et renforçant leur engagement envers la transparence.
Pimkie : Face au défi de gérer d'énormes quantités de données, Pimkie a utilisé Trace For Good pour automatiser la traçabilité de l'ensemble de ses bons de commande. Cette automatisation leur a permis de se conformer efficacement à la loi AGEC et d'afficher les scores Fashion de Clear Fashion sur les produits. En collectant plus de 30 points de données personnalisés par produit, Pimkie a amélioré la transparence et l'efficacité opérationnelle, les fournisseurs complétant les demandes de traçabilité en seulement 10 jours en moyenne.
Jonak : Jonak a utilisé Trace For Good pour automatiser la traçabilité sur l'ensemble de sa collection, en se concentrant sur quatre composants clés par produit. En s'intégrant à leur ERP et à leurs plateformes numériques, Jonak a assuré la conformité avec la loi AGEC pour 80 % de leurs références produit en un mois. Des fiches produit personnalisées, alignées sur l'identité visuelle de Jonak, ont renforcé l'engagement des consommateurs en mettant en avant leurs efforts en matière de RSE et leurs réalisations en matière de durabilité.
.jpg)
Les marques sont désormais confrontées à une liste croissante d'obligations, allant de la diligence raisonnable aux règles anti-greenwashing, en passant par les fiches techniques environnementales, les exigences en matière d'écoconception, les passeports numériques des produits et les rapports sur la durabilité.
Ce guide vous aide à vous y retrouver dans cette complexité grâce à un aperçu clair, structuré et visuel de ce qui s'applique, quand et à qui.
Dans ce guide, vous apprendrez les éléments essentiels des cadres réglementaires qui façonnent aujourd'hui l'industrie de la mode et du textile, notamment :
Les obligations liées à la loi AGEC en France,
Les règles européennes sur le devoir de vigilance, l’écoconception et les allégations environnementales (Green Claims),
REACH et les autres exigences de sécurité chimique,
Et les principales réglementations américaines impactant les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ce guide vous donne une vision claire des calendriers, des champs d'application et des échéances à venir, ainsi que des preuves et des documents dont vos équipes auront besoin pour rester en conformité. Que vous opériez à l'échelle locale ou mondiale, il vous offre une compréhension à 360° du paysage réglementaire, vous aidant à anticiper les changements à venir et à aligner vos processus internes en toute confiance.
.jpeg)
Chronophage et à faible valeur ajoutée
La gestion manuelle des certificats, impliquant de nombreux échanges d'emails et des vérifications complexes, est inefficace et non réplicable à l’ensemble des produits. Selon une étude de Lectra (2019), les entreprises de mode pourraient économiser jusqu'à 50 % de leur temps administratif en automatisant ces tâches, y compris la gestion des certificats, qui reste un défi constant et offre peu de valeur ajoutée à la marque.
Fatigue des responsables RSE
La gestion des certificats, souvent confiée aux responsables RSE déjà surchargés, alourdit leur charge de travail et complexifie leur mission de définir la durabilité. Souvent isolés et sans soutien de leurs supérieurs et collègues, ces responsables risquent l'épuisement professionnel, comme le souligne un rapport d'Eco-Business en mai 2024.
Gestion hasardeuse et risques d'erreur
La gestion manuelle des certificats présente un risque élevé d'erreurs, pouvant entraîner l'utilisation de certificats non valides, expirés ou faux, ce qui compromet la crédibilité des marques.
Devenue impossible avec l'augmentation de la demande et des fraudes
La demande de certificats a fortement augmenté. OEKO-TEX observe une hausse de 21% entre juillet 2022 et juin 2023, totalisant 43 000 certificats et labels. Les fraudes sont également en hausse : en 2020, GOTS a détecté 20 000 tonnes de faux coton bio en Inde et en 2016, l’Association Cotton Egypt a révélé que 90% du coton égyptien mondial était faux.
Améliorer la productivité des équipes
Selon Andréa Garcia, cheffe de produit et cheffe de projet traçabilité chez Mise au Green, "nos équipes ont pu économiser l'équivalent de deux mois de travail avec Trace For Good.”
Sécuriser les approvisionnements en matières durables
Les marques qui réussissent à changer significativement leurs approvisionnements peuvent augmenter leurs bénéfices de 6%, selon un rapport de BCG - Quantis - Textile Exchange.
Assurer l’origine matière
L'automatisation aide également à s’assurer de l’origine matière via la collecte de TC (Transaction Certificate). Une fois cette origine matière vérifiée, les produits peuvent se faire labelliser parmi huit labels possibles afin d’obtenir des éco-modulations.
Trace For Good couvre une large gamme de certificats pour répondre aux divers besoins des marques en matière de durabilité et de transparence dans leur chaîne d’approvisionnement.
Audit: BSCI (AMFORI), SMETA, ICS, Higg Index, WRAP, SA 8000, ISO 14001, ISO 45001, ISO 9001, SLCP, CTPAT
Scope certificate et transaction certificate: FSC, GOTS, Leather Working Group, Chrome Free Tanned Leather, Recycle content, Oeko-Tex, QIMA, FAIR TRADE PERU GOOD PRACTICES, Textile exchange Scope Certificates (CCS, GRS, OCS, RAS, RCS, RDS, RMS, RWS)
Lettres de confirmations: EcoVero, Tencel, Viscose Liveaco, Better Cotton Initiative (BCI)
Lettres signées: REACH, Declaration of forced labor ban
.png)
🎥 Lors de ce webinaire, Thibaut Delhonte, consultant RSE et qualité ayant une expérience chez Kiabi et NAF NAF, partage les meilleures pratiques pour se préparer à l’affichage environnemental.
Le programme comprend un panorama réglementaire et méthodologique, ainsi que des conseils pratiques pour la mise en œuvre du projet et la valorisation des résultats.
Intervenants :
Langue : français

L’obligation de reporting extra-financier n’est pas nouvelle : sous la NFRD, 11 700 entreprises en Europe avaient déjà l’obligation de publier une DPEF (déclaration de performance extra-financière). Cela concernait toutes les grandes entreprises cotées, et certaines grandes entreprises non cotées dont le chiffre d’affaires ou le bilan dépassait les 100 millions d’euros.
Mais le texte de la CSRD étend l’obligation à un nombre considérable d’entreprises : environ 50 000 d’entre elles seront soumises à un reporting en matière de durabilité. Seront concernées progressivement toutes les sociétés cotées, quelle que soit leur taille, ainsi que toutes les grandes entreprises européennes, cotées ou non. Des entreprises non européennes répondant à certains critères de taille rentrent aussi dans le périmètre du texte.
Voici le détail des seuils et des dates d’entrée en vigueur des obligations de reporting de durabilité de la CSRD :
🗓️ Déclarations en 2025, à propos de l’exercice 2024 :
Toutes les entreprises déjà soumises à la NFRD, c’est-à-dire
🗓️ Déclarations en 2026, à propos de l’exercice 2025 :
🗓️ Déclarations en 2027, à propos de l’exercice 2026 (avec possibilité de report de 2 ans si la raison est indiquée dans le rapport de gestion) :
Toutes les PME européennes ou non, cotées sur un marché réglementé UE, à exception des micro-entreprises. Est donc concernée toute entreprise qui dépasse deux des seuils suivants : 10 employés, 250 000€ de bilan, 700 000€ de CA.
🗓️ Déclarations en 2028, à propos de l’exercice 2027 :
Entreprises non européennes qui génèrent plus de 150 millions d’euros de CA dans l’UE et qui ont une filiale ou une succursale basée dans l’UE.
A savoir, la Commission européenne a adopté le 17 octobre 2023 un amendement qui change la définition d’une grande entreprise, en relevant les seuils de chiffre d’affaires et bilan correspondants (50 millions d’euros de CA au lieu de 40, et 25 millions d’euros de bilan au lieu de 20). Nous l’avons bien pris en compte dans cet article.
La directive CSRD exige que le texte soit transposé dans le droit des Etats membres au plus tard le 6 juillet 2024. La France a été le premier pays à le faire, par ordonnance, le 7 décembre 2023.
Il restera encore à définir des normes spécifiques pour les déclarations des PME, et des normes supplémentaires spécifiques à certains secteurs (d’ici juin 2026).
La différence majeure introduite par la CSRD, qui hausse considérablement le niveau d’exigences, c’est que le reporting de durabilité est désormais normé : les informations doivent être publiées dans le rapport de gestion selon une structure et un format bien précis, établis par les normes ESRS.
Les normes ESRS ont été élaborées par l’EFRAG, conformément aux exigences du texte de la CSRD, et adoptées le 31 juillet 2023 par acte délégué (voir le communiqué de presse de la Commission Européenne à ce sujet).
Une autre nouveauté significative introduite par la CSRD est le concept de double-matérialité. Seules les informations jugées “matérielles” pour l’entreprise après son analyse de double-matérialité devront être publiées.
Donc, deux points clés :
Nous nous penchons sur chacun de ces points dans la suite de l’article.
Voici les catégories d’information que les entreprises doivent publier dans leur rapport de gestion pour répondre aux exigences de la CSRD :
A savoir, l’information à publier est simplifiée pour les PME et comprend :
La CSRD impose que des normes spécifiques soient adoptées par acte délégué avant juin 2024.
Si les informations concernant sa chaîne de valeur ne sont pas toutes disponibles, l’entreprise doit présenter les efforts qu’elle a déployé pour les obtenir, expliquer pourquoi elles n’ont pas pu être obtenues et quelle est la démarche mise en place pour les obtenir à l’avenir.
La CSRD prévoit la création de normes détaillée pour encadrer et harmoniser le reporting des entreprises : les normes « ESRS » (European Sustainability Reporting Standards).
La Commission Européenne a mandaté l’EFRAG pour élaborer 3 catégories de normes ESRS :
Parmi les normes universelles, les seules qui ont déjà été adoptées à date, il y a deux normes transversales, cinq normes concernant l’environnement, quatre normes concernant le social et 1 norme concernant la gouvernance.
Chaque norme est un document qui détaille, sur un sujet donné, quel contenu et quelles données sont attendus dans le rapport de durabilité. Les informations à afficher sont à la fois qualitatives et quantitatives, et concernent :
Voici la liste des 12 normes ESRS universelles :

Les normes ESRS ont été pensées comme des outils de pilotage pour l’entreprise, afin de mener sa transition vers un modèle d’affaires durable.
Chaque norme exige la publication de certains indicateurs, d’éléments liés à la stratégie de l’entreprise, à son système de gestion de risques et des impacts, ainsi qu’à ses objectifs. Chaque norme est divisée en sous-thèmes, eux-même comportant plusieurs obligations de divulgation, qui elles-mêmes sont composées de plusieurs points de données.
Prenons l’exemple de la norme climat (ESRS E1). Les entreprises concernées par la CSRD doivent inclure (entre autres) à leur rapport de gestion :
Retrouvez les normes ESRS, ainsi que des vidéos explicatives pour chacune d’entre elle sur cette page du site de l’EFRAG.
L’EFRAG a également publié des documents d’aide à la mise en oeuvre, avec notamment la liste sous format Excel des points de données exigés par chaque norme ESRS.
Seules les normes ESRS 1 et ESRS 2 sont obligatoires. Pour toutes les autres, l’entreprise n’est concernée par les obligations de reporting seulement si l’enjeu associé est jugé “matériel” à l’issue d’une analyse de double matérialité (nous expliquons ce concept dans le paragraphe suivant).
Cependant, si une entreprise décide de ne pas communiquer sur la norme ESRS E1 (Climat), elle devra le justifier en présentant très précisément la méthode d’analyse qui lui a permis de conclure que le climat n’est pas “matériel” pour son activité.
En pratique, toute activité ayant un impact sur le changement climatique, ou étant impactée par ce dernier, la norme ESRS E1 peut être considérée comme à intégrer systématiquement au rapport de gestion.
Ensuite, au sein de chaque norme, il revient à l’entreprise de juger de la matérialité par rapport à son activité de chaque sous-thème et indicateur.
Le concept de double-matérialité est clé pour la mise en oeuvre de la CSRD par les entreprises.
La double-matérialité indique qu’il y a une interaction réciproque entre l’activité d’une entreprise et la société et l’environnement :
L’existence de la matérialité financière explique pourquoi on n’utilise plus de terme “informations extra-financières” pour parler des informations ESG, mais “informations en matière de durabilité”. “Extra-financier” induit en erreur en laissant penser que les enjeux ESG ne sont pas corrélés avec la performance économique de l’entreprise.
Les entreprises soumises à la CSRD doivent réaliser en collaboration avec leur parties prenantes une analyse de double-matérialité sur chaque thème, sous-thème, indicateur et point de données présents dans les normes ESRS. C’est ainsi qu’elles déterminent le contenu à inclure dans leur rapport de durabilité.
L’EFRAG a rédigé un guide méthodologique pour aider les entreprises à réaliser leur analyse de double-matérialité.
Le rapport de durabilité publié par les entreprises doit être vérifié par un organisme tiers indépendant agréé qui réalisera un audit de l’information, et lui attribuera un niveau d’assurance. Il faudra atteindre un niveau d’assurance “modérée” dans un premier temps, puis “raisonnable” à partir de 2028.
Pour se mettre en conformité avec la CSRD, l'entreprise doit d'abord réaliser une analyse de double matérialité afin d'identifier les informations de durabilité qu'elle doit publier.
Elle doit ensuite réaliser une analyse d’écarts pour identifier l’information dont elle dispose déjà, et celle qui lui manque.
Elle collecte ensuite les informations qui lui manquent, qu’elle intègre au rapport de gestion selon le format requis par les normes ESRS. Le rapport doit être disponible sous le format d'information électronique XHTML, pour transmission à l'ESAP.
Nous soulignons ici l’importance de mettre en place le plus rapidement possible des processus pour chacune des étapes décrites ci-dessus, et la possibilité de s’appuyer sur les guides publiés par l’EFRAG et l’ANC.
Ces processus sont d'autant plus stratégiques que la CSRD est complétée par d'autres textes qui requièrent des marques qu'elles collectent des informations tout le long de leur chaîne de production (CSDD, ESPR, loi AGEC, loi Climat et Résilience...). Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article sur la stratégie textile européenne.

Avant de nous plonger dans le processus de mise en place de l’affichage environnemental et la méthodologie associée, il est important de bien comprendre ce dont il est question.
L’affichage environnemental est un dispositif qui permet d’informer le consommateur sur les impacts environnementaux de l’ensemble du cycle de vie d’un produit.
Il se présente sous la forme d’un score (par exemple une échelle A-B-C-D-E ou de 1 à 100), qui peut être complété par des sous-scores par types d’impacts, et est calculé à l’aide d’une méthodologie transparente consacrée, basée sur des ACV (analyses de cycle de vie). Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article dédié à la méthodologie de l’affichage environnemental.
Il permet au consommateur de situer le produit sur une échelle quantifiée de performance environnementale, de le comparer aux autres produits de la même famille, et donc de pouvoir faire un achat éclairé.
C’est aussi un support de communication efficace pour valoriser les efforts d’éco-conception réalisés par les marques, qui peuvent s’appuyer sur ces critères au moment du développement de leurs produits.
Il ne faut pas le confondre avec la fiche produit relative aux qualités et caractéristiques environnementales rendue obligatoire par l’article 13 de la loi AGEC : cette fiche présente certaines caractéristiques qualitatives du produit (ex : pays de fabrication, présence de substances dangereuses…) mais pas un calcul d’impact environnemental.
L’Eco-Score, lui, est un dispositif particulier d’affichage environnemental, propriété de l’ADEME. C’est un terme souvent utilisé pour parler de l’affichage environnemental au sens large, mais il représente seulement une méthode de notation, utilisée pour le moment uniquement pour les produits alimentaires.
Avec les lois AGEC et Climat et Résilience, l’affichage environnemental est actuellement en train de prendre forme. Mais cela fait suite à un long processus engagé dès le Grenelle de l’Environnement de 2007.
Revenons sur les dates et textes jalons de ce score, qui ont préparé son déploiement sur les produits textiles, sur lesquels il sera bientôt obligatoire.
Les lois Grenelle 1 et 2 de 2009 et 2010 ont été rédigées pour concrétiser les engagements pris lors du Grenelle de l’Environnement en 2007. Elles introduisent le principe de l’information du consommateur sur les impacts environnementaux des produits qu’il consomme, et notamment les émissions de gaz à effet de serre.
Cette période a marqué le début d’une concertation menée par l’AFNOR (Association Française de Normalisation) et l’ADEME (Agence de la transition écologique) pour déterminer, par secteur, les indicateurs pertinents, les bonnes pratiques et les grandes lignes des méthodologies de calcul d’impact. En particulier, le groupe de travail “GT5” a été chargé de développer un socle technique d’affichage environnemental pour les articles d’habillement.
Une première phase d’expérimentation a eu lieu entre 2011 et 2012, pendant laquelle des marques volontaires de tous les secteurs ont testé un affichage environnemental auprès de consommateurs. Un rapport a ensuite été remis au parlement.
Ce rapport confirme l’intérêt d’un affichage environnemental basé sur l’ACV (analyse de cycle de vie), mais met en avant des difficultés méthodologiques, techniques et des coûts de mise en oeuvre pouvant être importants. Des méthodologies communes par secteur doivent être développées, mais en attendant, le travail sur les bases de données d’impacts des produits (base de données Empreinte, auparavant Impacts) doit être poursuivi.
C’est le début d’une phase où la démarche d’affichage environnemental est certes encadrée par les rendus des groupes de travail par catégories de produits, mais elle reste souple et volontaire.
Alors que de plus en plus d’entreprises utilisent des allégations environnementales pour caractériser leurs produits, une mesure de lutte contre le greenwashing, ou éco-blanchiment est introduite dans la loi française : l’article 90 de la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) exige des producteurs et distributeurs qu’ils justifient toute allégation environnementale par des données pertinentes sur la performance environnementale globale du produit.
Il s’agit d’empêcher les marques d’induire le consommateur en erreur en faisant paraître leurs produits plus écologiques que ce qu’ils ne sont, et de valoriser les efforts sincères d’éco-conception plutôt qu’ils soient confondus avec de fausses allégations.
La LTECV redonne une impulsion au projet d’affichage environnemental, en tant qu’outil utile pour la mise en conformité des entreprises : un score environnemental bien construit leur permet d’évaluer la performance environnementale de leurs produits selon une méthodologie pertinente et de communiquer sur cette performance de manière fiable.
En 2017, une nouvelle phase d’expérimentation s’ouvre. Pour consolider avec des retours d’expérience le cadre technique bâti par l’ADEME, un score environnemental est pré-déployé dans cinq secteurs pilotes :
Il s’agit de tester les outils et référentiels de calcul d’impact, leur utilité pour guider l’éco-conception des produits et l’aspect incitatif pour les entreprises de la communication de la performance aux consommateurs.
Dans le secteur de l’habillement, Décathlon et Okaïdi ont notamment déployé un score environnemental sur leurs produits, et remis leurs rapports ([1] et [2]) à l’ADEME.
En parallèle, deux textes renforcent les avancées de l’affichage environnemental en France :
Dans un objectif de transformation de tous les secteurs économiques français, la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) a été promulguée en février 2020. L’un de ses axes pour réduire la consommation de ressources et la génération de déchets est une meilleure information du consommateur.
Son article 15 institue un affichage environnemental d’abord volontaire encadré, puis rendu obligatoire et ce en priorité pour le secteur textile. L’article prévoit une expérimentation de 18 mois qui permettra d’évaluer différentes méthodes d’affichage environnemental (méthodologie de calcul et modalités d’affichage), afin de statuer sur un dispositif dans chaque secteur.
Cet article a ensuite été abrogé à la parution de la loi Climat et Résilience d’août 2021, et remplacé par l’article 2 de cette loi, qui précise et renforce les dispositions prises pour un affichage environnemental.
Voici les 4 éléments à retenir de l’article 2 de la loi Climat et Résilience :
Pour faire écho aux lois AGEC et Climat et Résilience, une nouvelle phase d’expérimentation de l’affichage environnemental sur les vêtements a donc été lancée par l’ADEME. En voici les 3 grandes étapes :
Une méthodologie sera ensuite bâtie à partir de l’étude de ce rapport. L’objectif est de valider une version définitive de l’affichage environnemental sur les vêtements d’ici la fin de 2023. Cette validation sera accompagnée par la publication d’un décret précisant les modalités d’affichage obligatoire.
A savoir, la secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Bérangère Couillard, a communiqué le 18 mars 2023 sur les orientations que prend le travail post-expérimentation Xtex.
Lors d’une réunion avec les entreprises et les fédérations du secteur textile, les ONG et les associations de consommateurs, elle a indiqué 8 critères d’impact qui sont approfondis pour être pris en compte dans le calcul du score environnemental.
Le calendrier de mise en oeuvre de l'affichage environnemental qui a alors été communiqué est le suivant :
Fin décembre 2023, le décret d'application n'a toujours pas été publié. Il est donc probable que les délais communiqués ne soient pas tenus.
Avec la loi Climat et Résilience et l’expérimentation XTex, la France est entrée dans la dernière ligne droite de l’affichage environnemental obligatoire, qui devrait débuter en 2025 sur les articles d’habillement.
S’inspirant de la démarche française, la Commission européenne travaille depuis 2013 à la mise en place d’une méthode commune européenne, reposant sur le socle PEF (Product environmental footprint).
Les modalités de communication de l’information environnementale devraient donc être harmonisées prochainement au niveau européen. Nous ferons le point sur cette harmonisation dans un article à venir.

La stratégie de l’Union Européenne pour des textiles durables et circulaires (sustainable textiles strategy) a été adoptée le 30 mars 2022 par la Commission Européenne, en réponse à deux enjeux majeurs :
Voici ses objectifs à l’horizon 2030 :
L’approche se veut holistique, couvrant tous les aspects du produit et parties prenantes associées : la manière dont ils sont conçus, les conditions de production, l’information des consommateurs, la fin de vie, l’information des actionnaires.
Cette stratégie aura une forte incidence sur le secteur textile dans les années à venir, avec l’entrée en vigueur d’une dizaine de textes. Voici tous les textes et mesures en lien avec la stratégie textile européenne que vous devez connaître :
Parmi ces propositions de directives et règlements, les directives CSRD, CSDD et le règlement ESPR ont déjà été adoptés. Les autres sont encore au stade de propositions de lois, dont nous vous tiendrons informés des avancées.
Dans les paragraphes qui suivent, nous vous présentons les principaux textes européens à connaître pour comprendre comment la réglementation européenne transformera l’industrie textile.
Un texte également très important pour la filière mode et luxe, qui concerne le cuir et n’est donc pas associé à la stratégie textile européenne, est le règlement européen anti-déforestation. Il s’appliquera dès 2024 aux metteurs en marché de produits à risque (bois, cuir, caoutchouc…). Veuillez consulter notre article sur le sujet pour en savoir plus.
Pour favoriser la transition écologique et améliorer la transparence de l’industrie, la Commission Européenne souhaite faciliter le développement de la finance durable et imposer aux entreprises de plus en plus de reporting sur les éléments d’impact social et environnemental. Cela passe par deux dispositifs :
La taxonomie européenne a pour objectif de définir les activités économiques dites durables vers lesquelles doivent se diriger les investissements responsables. Elle est entrée en vigueur en 2022 pour des secteurs comme la construction, l’énergie, les transports. Dans le cadre de sa stratégie textile, la Commission Européenne souhaite intégrer l’industrie textile à cette taxonomie, en définissant les critères précis pour qu’un acteur puisse être considéré comme circulaire et être valorisé auprès des investisseurs.
La directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) vient remplacer dans le cadre du Pacte Vert la directive sur le reporting extra-financier (NFRD) avec des dispositions plus ambitieuses, et s’appliquera progressivement à partir du 1er janvier 2024. Elle concernera plus d’entreprises, qui devront communiquer plus en détails sur leur risques, opportunités et impacts ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) selon des normes harmonisées au niveau européen.
Pour que les marques de mode puissent répondre aux exigences réglementaires de transparence imposées par la CSRD, il y a un prérequis : une connaissance fine de leurs chaînes de production jusqu'à l'origine matière. Des processus de traçabilité seront indispensables pour collecter toute l’information requise pour des bilans RSE conformes à la réglementation.
Pour en savoir plus sur le reporting de durabilité et la CSRD, veuillez consulter notre article.
Deux textes européens prévoient d’établir un devoir de vigilance des entreprises au niveau européen vis-à-vis de l'amont de leur chaîne de production :
Des lois existent déjà sur le sujet au niveau national, notamment en France et en Allemagne, mais ces textes européens renforceront et étendront leurs dispositions.
La proposition de directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (CSDD : Sustainable Corporate Due Diligence Directive) souhaite établir des exigences minimum en termes de devoir de vigilance. Les marques devront connaître les risques et impacts de leur chaîne d’approvisionnements sur les droits de l’homme et l’environnement, et prendre des mesures pour les prévenir et les atténuer. Retrouvez tous les détails à connaître sur ce texte dans notre article dédié.
La proposition d’interdiction des produits issus du travail forcé (Forced Labour Ban) vise à identifier les risques de travail forcé (zones géographiques, industries…) en coopération avec la société civile pour identifier et bloquer les produits concernés aux frontières de l’Union.
Ces mesures ont un impact particulier sur l’industrie textile, dont les chaînes de production sont complexes et opaques. Elles imposent aux marques de mode de retracer leurs produits pour connaître tous leurs fournisseurs indirects et ainsi pouvoir identifier et gérer les risques sur leur chaîne de valeur.
Comme le gouvernement français (voir article dédié), la Commission Européenne souhaite que les consommateurs soient mieux informés sur les impacts environnementaux des produits qu’ils consomment.
Elle prévoit des règles pour des informations claires et non trompeuses qui mettent en valeur les vêtements ayant vraiment le moins d’impact sur l’environnement et le changement climatique. Cela passe par deux textes complémentaires entre eux :
Nous vous en proposons une présentation synthétique ci-dessous, et une présentation détaillée dans cet article.
La directive Empowering Consumers de mars 2022 vise à donner aux consommateurs les moyens d’agir en faveur de la transition écologique. Elle a pour objectif d’encourager la consommation durable en inscrivant les pratiques de greenwashing (allégations environnementales vagues ou trompeuses) au registre des pratiques commerciales déloyales interdites. Elle oblige aussi les marques à communiquer sur la durabilité, la réparabilité et l’obsolescence programmée de leurs produits. Publiée au journal officiel en mars 2024, elle entrera en vigueur dans les Etats membres à partir de 2026.
La proposition de directive Green Claims, publiée fin mars 2023, vient compléter ce premier texte. Voici ses principales dispositions :
Ces mesures ont également un fort impact sur les marques de mode, qui peinent à inclure le scope 3 dans leurs stratégies RSE et de calcul d’impact. En effet, pour ne pas être condamnées pour greenwashing, elles devront collecter des preuves robustes tout au long du cycle de vie de leurs produits pour appuyer leur communication environnementale.
Le règlement sur l’écoconception pour des produits durables, dit ESPR, vise à établir des exigences d’éco-conception par familles de produits. Il complète
la directive sur l’éco-conception de 2009 qui concernait seulement les produits liés à l’énergie.
Il a pour objectif de définir un cadre précis pour que les marques ne mettent sur le marché que des produits durables d’ici à 2030.
Les exigences de durabilité minimum proposées abordent divers enjeux : la durabilité physique, la circularité, l’efficacité énergétique, la consommation de ressources, l’empreinte carbone et environnementale, l’information du consommateur notamment via un passeport numérique des produits.
Nous vous invitons à lire notre article détaillé sur le sujet pour en savoir plus.
La Commission Européenne prévoit aussi des textes à propos de la fin de vie des produits, afin de favoriser une économie circulaire à l’échelle européenne. Cela passe par :

La France est pionnière dans la législation sur les sujets RSE, et comme nous le verrons, plusieurs de ses lois seront prochainement reprises au niveau européen.
Elle a notamment légiféré sur la responsabilité des producteurs dans la fin de vie des produits, le devoir de vigilance des marques et l’information du consommateur sur les enjeux environnementaux liés aux produits.
En France, d’après le principe du pollueur-payeur, tout acteur qui met un produit sur le marché doit financer sa fin de vie (collecte, tri et valorisation). C’est la responsabilité élargie du producteur (REP).
Pour organiser cela, des filières REP ont été créées par familles de produits, dont la filière REP des textiles, linges de maison et chaussures - dite TLC - mise en place en 2009.
Les entreprises membres d’une filière REP financent en commun un éco-organisme agréé, via une éco-contribution. Cet organisme s’occupe de remplir leurs obligations liées à la fin de vie de leurs produits. Pour la filière textile, il s’agit de Refashion, anciennement Eco-TLC.
Récemment, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) a pris de nouvelles dispositions en lien avec la REP : logo unique pour guider les consommateurs lors du tri de leurs déchets, système de bonus-malus sur l’éco-contribution des entreprises, création de nouvelles filières REP pour intégrer plus de produits au dispositif…
Pour en savoir plus sur les dernières réglementations liées à la REP des textiles, nous vous invitons à consulter nos articles sur la nouvelle signalétique info-tri, les éco-modulations de la filière textile ou le plan de prévention et d'éco-conception.
Le 24 avril 2013, le Rana Plaza, un immeuble d’ateliers de confection de vêtements, s’est effondré, faisant plus de 1130 morts. En réponse à cette catastrophe, la loi sur le devoir de vigilance a été promulguée le 27 mars 2017.
Toutes les sociétés de plus de 5000 salariés si le siège social est en France ou plus de 10 000 salariés si le siège social est à l’étranger doivent disposer d’un plan de vigilance, public.
Ce plan de vigilance doit leur permettre d’identifier les risques sur leur chaîne d’approvisionnements et de prévenir les atteintes graves aux personnes où à l’environnement qui pourraient résulter de leur activité, y compris via l’intermédiaire de leurs filiales, fournisseurs ou sous-traitants.
Pour accélérer la transition écologique, les pouvoirs publics français souhaitent encourager la consommation durable.
Les lois AGEC et Climat et Résilience, promulguées en 2020 et 2021, comprennent donc plusieurs mesures visant à mieux informer les consommateurs sur les impacts environnementaux des produits.
Pour les marques de mode, il y a quatre mesures phares à retenir à propos de l’information du consommateur :
Pour en savoir plus sur ces mesures, veuillez consulter notre article dédié.
Par ailleurs, la loi Climat et Résilience a fait inscrire le greenwashing au registre des pratiques commerciales trompeuses punies par la loi. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre article dédié sur les lois encadrant le greenwashing.
Si la France est souvent montrée en exemple pour ses loi incitatives à une transition écologique et sociale dans l’industrie de la mode, des réglementations voient aussi le jour dans d’autres pays.
L’UFLPA (Uyghur Forced Labor Prevention Act) est entré en vigueur en juin 2022, pour bannir du marché américain les produits issus du travail forcé des Ouïghours dans la région du Xinjiang. Plusieurs produits sont concernés, et notamment, pour l'industrie textile, ceux à base de coton.
L’UFLPA établit qu’une entreprise qui en importe aux Etats-Unis doit pouvoir prouver :
Cela suppose la mise en place de processus de traçabilité très aboutis, qui permettent aux marques de cartographier tous les acteurs de leur chaîne d’approvisionnements et de collecter les preuves nécessaires à l’autorisation d’importation de leurs produits.
D’autres lois signalent une bascule réglementaire en faveur d’un devoir de vigilance des marques de mode :
L'Etat de Californie a également formulé une proposition de loi qui exigera des entreprises de plus d'1 milliard de dollars de chiffre d'affaires présentes sur le marché californien qu'elles publient chaque année le bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre (scopes 1 et 2 dès 2026, scope 3 à partir de 2027). Cette proposition de loi s'appelle le Climate Corporate Data Accountability Act.
L'utilisation de substances dangereuses est également réglementée par la loi TSCA (Toxic Substances Control Act) de 1976 : l'EPA (Environmental Protection Agency) a le pouvoir de restreindre l'utilisation de substances spécifiques dans le processus de fabrication des produits. Des sanctions pouvant aller jusqu'à 50 000 dollars par jour et par infraction sont prévues en cas de non-conformité.
En Allemagne, le devoir de vigilance est également rendu obligatoire par la loi LkSG (loi sur le devoir de vigilance dans les chaînes d’approvisionnement). Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2023 pour les entreprises de plus de 3000 employés et s’appliquera également aux entreprises de plus de 1000 employés à partir du 1er janvier 2024.
Parmi les obligations qu’elle impose, désigner une personne responsable du sujet, conduire une analyse des risques et publier une stratégie de gestion, prévention et réduction des risques, mettre en place une procédure de plainte dans la chaîne d’approvisionnements, et du reporting.
Au Royaume-Uni, le Modern Slavery Act a été promulgué en 2015. Il exige des marques ayant un chiffre d’affaire de plus de 36 millions de livres sterling qu’elles publient une stratégie de lutte contre l’esclavage moderne et leur impose un devoir de vigilance.
Le reporting environnemental a aussi été rendu obligatoire par deux amendements portant sur le reporting extra-financier des entreprises (The Companies (Strategic Report) (Climate-related Financial Disclosure) Regulations 2022 et The Limited Liability Partnerships (Climate-related Financial Disclosure) Regulations 2022). Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la FAQ des pouvoirs publics britanniques.
Le 30 mars 2022, la Commission Européenne a adopté la stratégie de l’Union Européenne pour des textiles durables et circulaires, pour répondre aux attentes des citoyens européens sur les droits humains, qui se sont beaucoup développées depuis la catastrophe du Rana Plaza, et à l’urgence d’établir des règles pour limiter le dérèglement climatique.
En application de cette stratégie ainsi que du Pacte Vert pour l’Europe et du Plan d’Action européen pour une Economie Circulaire, l’Union Européenne a des objectifs très ambitieux en termes de réglementations RSE pour le secteur textile, qu’elle souhaite transformer via une approche très complète.
Elle a pour objectif, d’ici 2030, d’avoir rendu l’industrie de la mode durable, responsable, circulaire, respectueuse de l’environnement et de la santé et des droits de l’homme.
Pour avoir tous les détails sur la stratégie réglementaire européenne et les textes qui la composent, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
Voici cependant la liste des textes et projets à connaître pour comprendre comment la réglementation européenne impactera l’industrie textile :
Un autre texte de loi européen, qui concerne cette fois-ci les marques de maroquinerie ou d'ameublement, exige une connaissance fine de l'intégralité de la chaîne de production : le règlement européen contre la déforestation. Il a été promulgué en juin 2023 et commencera à s'appliquer dès 2024. Pour connaître les obligations qui découlent de ce nouveau texte, veuillez consulter cet article.

Alors que l'Union européenne et les gouvernements nationaux réglementent peu à peu l’industrie de la mode pour la rendre durable, il devient urgent et stratégique pour les marques de cartographier leur chaîne d'approvisionnement, c’est-à-dire leurs fournisseurs de rang 2 et plus.
En effet, la traçabilité est indispensable pour :
L’étude de Paris Good Fashion et Climate Chance parue en avril 2023 souligne l’importance de la traçabilité pour la transformation durable du secteur : les acteurs de la mode doivent absolument connaître l’amont de la chaîne de production, qui concentre le plus d’impacts, pour l’intégrer à leurs stratégies RSE.

La France a été parmi les premiers pays à légiférer sur le devoir de vigilance. Elle s’est inspirée pour cela de la définition du « devoir de diligence » par le guide de l’OCDE : « un processus que les entreprises devraient mettre en œuvre pour identifier, prévenir, et atténuer les impacts négatifs réels et potentiels de leurs activités, de leur chaîne d’approvisionnement et de leurs relations d’affaires, mais aussi pour rendre des comptes de la manière dont ces impacts sont traités ».
La loi n°2017-399 « relative au devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre », publiée en 2017, impose ainsi aux entreprises la mise en place d’un plan de vigilance envers les atteintes graves aux droits humains et aux libertés fondamentales, à la santé et la sécurité des personnes, et à l'environnement.
Ce plan, qui doit être rendu public, comprend cinq mesures :
Une des évolutions majeures résultant de cette loi est l’application du devoir de vigilance non seulement aux entreprises et à leurs filiales, mais aussi à leurs fournisseurs et sous-traitants avec qui ils entretiennent une « relation établie ».
Le rapport du Conseil Général de l’Economie sur l’évaluation de la mise en œuvre de la loi sur le devoir de vigilance explicite qu’il faut considérer les relations indirectes avec les sous-traitants, sur toute la chaîne d’approvisionnement habituelle.
La loi s’applique aux sociétés et groupes :
Le champ d’application des mesures définies dans cette loi sera cependant bientôt largement élargi grâce à leur reprise dans la directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité.
Si une entreprise n’a pas publié de plan de vigilance conforme aux exigences de la loi, tout membre de la société civile (organisation syndicale, salarié, ONG…) peut la mettre en demeure afin de l’enjoindre à respecter ses obligations sous 3 mois.
Si 3 mois après avoir été mise en demeure, l’entreprise ne s’est toujours conformée pas à la loi, le juge peut être saisi et la condamner à verser une somme d’argent par jour de retard.
La directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité (aussi appelée CSDDD : Corporate sustainability due diligence directive) s’inspire largement du devoir de vigilance inscrit au droit français en 2017, et le précise. Cette directive a été proposée par la commission européenne en février 2022.
Après négociations en « trilogue » entre parlement, commission et conseil européens, un accord provisoire a été signé le 14 décembre 2023, sur une version définitive du texte. Le Conseil Européen a finalement adopté en mars 2024 une version diminuée de ce premier texte, que le Parlement a confirmé en mai 2024, marquant la fin du parcours législatif de ce texte.
A savoir, cette directive fait partie d'une série de réglementations visant à rendre le marché unique plus durable, et s'incrit notamment dans la stratégie européenne pour des textiles durables.
La directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité définit la notion d’incidence négative sur les droits de l’homme et l’environnement, et impose aux entreprises d’intégrer une politique de devoir de vigilance dans leur stratégie.
Cette politique de devoir de vigilance se décompose en 4 volets :
Ces mesures devront faire l’objet de consultations avec les communautés affectées, être continuellement réévaluées, et être communiquées publiquement. Il est aussi souligné que les entreprises devront porter une attention particulière aux situations de conflit armé.
Pour soutenir les entreprises dans leur devoir de vigilance, l’UE publiera des fiches thématiques par pays et par secteur, en particulier pour les secteurs à risque d’incidence négative sur l’environnement et les droits de l’homme comme le textile. Un guichet d’assistance sera aussi mis en place dans chaque pays membre.
Enfin, une mesure supplémentaire à retenir est l’obligation pour les grandes entreprises d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de mitigation du changement climatique.
La directive distingue les entreprises établies dans l’union européenne et celles établies en dehors. Pour les entreprises établies dans l’UE, les entreprises concernées sont celles employant plus de 1000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires mondial annuel supérieur à 450 millions d’euros
Les entreprises établies hors de l’UE sont concernées lorsqu’elles réalisent dans l'UE un chiffre d’affaires supérieur à 450 millions d’euros.
Chaque État membre de l’UE va désigner une autorité de contrôle indépendante compétente sur son territoire national, qui agira en réseau avec les autorités de contrôle des autres pays européens.
Les sanctions en cas de non-conformité seront elles aussi déterminées individuellement par les États.
En cas d’incidence négative sur les droits de l’homme ou l’environnement, les entreprises seront jugées en fonction de la proportionnalité des mesures de prévention, d’atténuation ou de réparation prises par rapport aux circonstances (taille de l’entreprise, secteur, longueur de la chaîne de valeur, ressources disponibles…).
📅 23 février 2022
Proposition de directive par la commission européenne
📅 25 mai 2024
Adoption de la version définitive du texte
📅 1 à 3 ans après l’adoption de la version finale (2025-2027)
Les Etats membres adoptent les dispositions de la directive dans leur droit interne
📅 3 à 5 ans après l’adoption de la version finale (2027-2029)
Entrée en vigueur des obligations pour les entreprises

La France a été parmi les premiers pays à proposer des principes d’éco-conception pour tous les produits à travers la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), promulguée en février 2020. L’article 72, et en particulier l’art. L. 541-10-12, impose ainsi aux producteurs de mettre en œuvre un plan d’écoconception, avec 3 objectifs :
A savoir, un « producteur » est défini par la loi comme « toute personne physique ou morale qui élabore, fabrique, manipule, traite, vend ou importe des produits générateurs de déchets ou des éléments et matériaux entrant dans leur fabrication ».
Le plan de prévention et d'éco-conception imposé par la loi AGEC doit être élaboré pour des périodes de cinq ans, et inclure les bilans et leçons des plans précédents. Il peut être individuel, mais aussi commun ou élaboré par les éco-organismes pour leur filière. Dans tous les cas, les éco-organismes reçoivent l’intégralité des plans de la filière et en rédigent une synthèse publique.
En ce qui concerne la filière TLC (textile, linge de maison, chaussures), les producteurs avaient jusqu’au 31 juillet 2023 pour remettre leur plan de prévention et d’éco-conception à Refashion. L’éco-organisme en publiera une synthèse fin 2023.
Des trames de plans de prévention et un guide de rédaction sont disponibles sur le site internet de Refashion, en suivant ce lien.
Les acteurs du textile, de la mode et du luxe en France sont aussi tenus d’appliquer d’autres obligations liées à la loi AGEC : retrouvez notamment sur notre blog l’explication de l’article 13 de la loi AGEC et sa fiche QCE, ou la présentation de la nouvelle signalétique Triman de la filière textile.
En complément, les marques seront aussi bientôt soumises au règlement européen ESPR sur l’éco-conception pour des produits durables.
A l’échelle européenne, les principes d’éco-conception ont d’abord été introduits pour les produits liés à l’énergie dès 2009 au sein de la directive établissant un cadre pour la fixation d’exigences en matière d’écoconception applicables aux produits liés à l’énergie.
Le règlement ESPR vise à remplacer cette directive et à étendre ses mesures en définissant un cadre général pour la promotion de l’éco-conception. Il s’applique à tous les produits du marché européen, à l’exception des aliments, des médicaments, des plantes, des animaux, et des produits humains.
Le règlement ESPR définit des domaines d’action et des principes de base, puis confère le pouvoir et la responsabilité à la Commission Européenne d’adopter des actes délégués pour préciser ces sujets en pratique. Certains secteurs identifiés comme prioritaires par la Commission du fait de leur impact particulièrement important sur l’environnement, comme le textile ou l’ameublement, feront l’objet des premiers textes.
A noter, les filières ont la possibilité de soumettre avant la publication d’un acte délégué des « mesures d’auto-régulation » validées par des acteurs représentant au moins 80% de part de marché, et qui rempliraient les objectifs présentés dans le règlement. Ces mesures remplaceraient alors l'acte délégué.
La concrétisation opérationnelle de ce règlement ne sera connue qu’à l’adoption des actes délégués par la Commission Européenne ou à la soumission de mesures d’auto-régulation.
Après la publication de chaque acte délégué, les industries auront 18 mois pour s'adapter aux nouvelles exigences en matière d'éco-conception. Cependant, la date de début de l'interdiction de la destruction des produits de mode invendus est déjà fixée : elle sera de 2 ans après la promulgation de l'ESPR.
Le réglement a été adopté en mai 2024, et la Commission dispose désormais d’une période de 6 ans pour publier les actes délégués. Ces derniers entreront en vigueur si le Parlement Européen ou le Conseil Européen n’expriment pas d’objection dans un délai de 3 mois après avoir été notifiés.
Le règlement ESPR fait partie d'une vague de réglementations RSE en cours dans l'Union Européenne. Pour en savoir plus sur les autres textes à connaître, veuillez consulter cet article.
Le règlement ESPR propose 3 domaines d’action principaux :
Le premier objectif du règlement est de définir un cadre pour la mise en place de mesures concrètes d’éco-conception par la Commission Européenne.
L’éco-conception est ici définie comme « l’intégration de considérations relatives à la durabilité environnementale dans les caractéristiques d’un produit et dans les processus mis en œuvre tout au long de la chaîne de valeur du produit ».
La proposition de règlement liste ainsi 14 domaines d’action pour l’éco-conception des produits :
En définissant la notion d’éco-conception, ces critères sont au cœur du règlement ESPR : leur amélioration et l’information les concernant doivent être l’objectif final de toutes les mesures qui seront prises par la Commission.
Le règlement précise également que les mesures ayant pour objectif d’améliorer ces critères ne doivent pas, en contrepartie, affecter la compétitivité des acteurs économiques, le coût des produits ou leurs fonctionnalités de manière disproportionnée, et que les PME peuvent bénéficier d’aides particulières pour les mettre en place.
Le second domaine d’action proposé par le règlement européen ESPR est le partage d’information aux consommateurs sur les critères d’éco-conception, notamment en développant un passeport produit numérique obligatoire.
Le passeport du produit est défini ici comme un « ensemble de données propres à un produit […], qui est accessible par voie électronique […] et qui comprend les informations [prévues par les actes délégués adoptés en vertu du règlement ESPR] ».
Le règlement ESPR invite la Commission à adopter des actes délégués pour définir, selon les secteurs et les produits, les obligations d’affichage des informations d’éco-conception à destination des consommateurs. Devront par exemple être obligatoirement publiées, selon les secteurs :
Par ailleurs, les actes délégués devront préciser les modalités d’affichage en imposant des critères de lisibilité ou des mentions obligatoires. Ils doivent garantir que ces informations soient accessibles directement sur le produit (obligatoirement pour les informations liées aux substances dangereuses) ou, selon les cas, sur son emballage, ses étiquettes, son manuel d’utilisation, un site internet, ou le passeport produit.
L’objectif de cette initiative est de faciliter la traçabilité des produits car le passeport produit identifiera chaque produit et chaque acteur de la chaîne de valeur par un identifiant unique. La Commission Européenne tiendra un registre de ces identifiants pour faciliter les contrôles.
Les modalités de partage de ces informations, en particulier quels acteurs devront intégrer des informations au passeport produit, qui pourra y avoir accès, ou la période de disponibilité des informations, doivent être précisés par les actes délégués. Ces derniers préciseront aussi si les passeports produit identifieront les produits à l’échelle du modèle, du lot, ou de l’article.
Le troisième domaine d’action proposé par le règlement européen sur l’éco-conception pour des produits durables (ESPR) est la régulation du traitement des invendus, en particulier la lutte contre la destruction des produits.
La version finale de la loi introduit une interdiction de destruction des textiles et chaussures invendus qui entrera en vigueur en 2026, soit 2 ans après l'adoption de l'ESPR. Il y aura une dérogation pour les petites entreprises et une période de transition de 6 ans pour les entreprises de taille moyenne.
Le règlement propose ainsi l’adoption d’actes délégués imposant aux producteurs de publier le nombre de produits mis au rebut, la raison, et le mode de traitement choisi – du réemploi à la destruction. Ces mêmes actes interdiront la destruction des invendus d'autres secteurs lorsque l’impact environnemental est estimé trop élevé.
Si elle laisse le soin à la Commission et aux états membres de définir les sanctions applicables en cas de non-respect des principes d’éco-conception, la proposition de règlement ESPR définit les relations de responsabilité entre acteurs économiques et les procédures de contrôle.
Chaque fabricant devra émettre une déclaration de conformité qui signale la respect des exigences d’éco-conception du règlement ESPR et permet le marquage obligatoire CE sur les produits. Ce marquage doit être visible, lisible et indélébile.
Les importateurs et distributeurs sont considérés comme fabricants lorsque la mise en marché des produits est faite sous le nom d’une de leur marque ou lorsqu’ils modifient significativement les produits.
De plus, tout le long de la chaîne de valeur, les importateurs et distributeurs auront la responsabilité de vérifier la conformité des produits.
Le metteur en marché final portera en complément la responsabilité de la mise à disposition du passeport produit et des étiquettes de manière visible. Ces obligations s’appliqueront aussi en ligne.
Enfin, les actes délégués préciseront les modalités de contrôle du respect des obligations de la directive ESPR (ex : nombre minimum de contrôles par secteur).
Chaque État désignera une « autorité notifiante » (par exemple les autorités douanières) qui pourra demander à des organismes d’évaluation accrédités de contrôler des produits.
En cas de non-conformité des produits contrôlés, les autorités pourront imposer des mesures correctives et interdire leur mise en vente.
.png)
🎥 Regardez le replay de notre webinaire sur l’engagement des fournisseurs, la communication aux consommateurs et les données d’onboarding : découvrez les clés d’une traçabilité réussie à travers une étude de cas pratique - Jonak.
Intervenants : Lisa Nakam, CEO de Jonak, et Juliette Rose, Responsable Qualité & RSE chez Jonak.
Langue : français

GLOBAL ORGANIC TEXTILE STANDARD - GOTS
1. Lisez attentivement le certificat et regarder en particulier 4 informations clés :
- La date de validité
- les données fournisseurs : le nom, l’adresse et le numéro de licence (license number).
- le nom de l’organisme de certification qui doit correspondre à un des acteurs approuvés par le label.
Lien vers la liste des organismes de certification.
- la liste des produits ou “products categories” qui rentrent dans le périmètre de la certification.
2. Vous avez un doute, une information est erronée, la date de validité est dépassée ? Contactez votre fournisseur en précisant votre demande. Il y a de grande chance que ce soit une erreur d’inadvertance.
3. Votre fournisseur ne collabore pas, ou ne vous donne pas les bons certificats ? Contactez directement l’organisme qui a délivré la certification et qui est mentionné sur le certificat. En fonction de l’organisme de certification.
Retrouverez les détails de la marche à suivre.Liste des entreprise certifiées
L’organisme de certification délivre 2 types de certificats :
1. le scope certificate atteste que le fournisseur est capable d’exercer son activité selon le standard Textile Exchange concerné, sur les produits mentionnés en annexe du certificat. Le fournisseur est alors répertorié dans la base de données des fournisseurs du standard Textile Exchange concerné. Les installations et les sous-traitants qui ont été inspectés et évalués en vue de la certification du fournisseur en question sont répertoriés en annexe du scope certificate (Facility Appendix of the Scope Certificate) mais ne sont pas mentionnés dans la base de données des fournisseurs certifiés.
Lien vers la base de données des fournisseurs.
2. le transaction certificate atteste que le produit remplit les critères du standard Textile Exchange concerné. Un produit est labellisé quand l’ensemble des parties prenantes de la chaîne de production a fait l’objet d’une inspection sur site.Lien vers la base de données des fournisseurs.
Plus de détails sur le minimum de quantité en fonction des standards
détails sur les messages marketings et la labellisation du produit
Textile Exchange autorise 2 types de communications :
1. Communication générale, à l’échelle de la marque, sur vos engagements Textile Exchange (”general marketing claims”) : vous pouvez, par exemple, mentionner les standards dans la rubrique “engagements” de votre site, dans vos rapports annuels, vos publicités ou vos médias sociaux.
2. Communication à l’échelle du produit (”product-related claims”) à condition que le produit final respecte les critères suivants :
- il doit être certifié jusqu'à la dernière transaction business to business (si une marque vend directement aux consommateurs, elle n'est pas tenue d'être certifiée mais si elle vend à un détaillant, elle doit être certifiée).
- un scope certificate valide et qui mentionne le produit concerné doit être détenu par le dernier acteur de la chaîne de valeur certifié.
- il doit contenir le minimum requis de matériaux certifiés.
(Plus de détails ici sur le minimum de quantité en fonction des standards).
- toutes les allégations relatives au produit et le graphisme de l'étiquette/du bandeau associé doivent être approuvées par l’organisme de certification.
- toutes les allégations imprimées (par exemple les étiquettes volantes, les étiquettes cousues) sont physiquement attachées aux produits certifiés par les entreprises certifiées uniquement. Les marques et les détaillants qui n'ont pas besoin de certification doivent donc demander à leur fournisseur directement certifié d'apposer des étiquettes volantes.
3 automatismes/bonnes pratiques à mettre en place dans la gestion de vos certifications.
✓ Vérifier la validité de vos documents (en accédant à la base de données des labels - à titre indicatif - ou en contactant l’organisme de certification)
✓ Collecter et centraliser vos certifications produits et fournisseurs (attention, renouvellement annuel des certifications)
✓ Mettre en place un processus de validation sur la communication du label (une fois que vous être sûr de respecter toutes les conditions)

La loi Climat et Résilience, promulguée le 24 août 2021, est issue du travail de la Convention citoyenne pour le climat et a pour but d’accélérer la transition écologique, dans tous les domaines de la vie des Français.
Pour transformer nos modes de consommation, elle comprend notamment plusieurs mesures sur l’information du consommateur par les marques, dont vous pouvez retrouver une synthèse dans cet article.
Ces mesures visent non seulement à donner plus d’informations au consommateur, mais également à interdire de lui donner des informations qui peuvent l’induire en erreur sur la performance environnementale des produits.
C’est pourquoi l’article 10 de la loi Climat et Résilience a fait expressément inscrire le greenwashing parmi les pratiques commerciales trompeuses du code de la consommation.
Dans l’article L121-2 du code de la consommation qui définit les pratiques commerciales trompeuses, on trouve désormais les allégations fausses ou trompeuses portant sur :
A savoir, certaines mentions, comme “respectueux de l’environnement”, ou “neutre en carbone” jugées particulièrement vagues ou trompeuses sont interdites par la loi AGEC et la loi Climat et Résilience : retrouvez-les dans cet article.
Les peines prévues en France pour les allégations environnementales trompeuses sont un emprisonnement de 2 ans et une amende allant, selon les bénéfices tirés, de 300 000 € à 10 % du chiffre d'affaires moyen annuel, ou à 80 % des dépenses engagées pour la réalisation de la publicité ou de la pratique constituant ce délit.
Fin mai 2023, le ministère de l’économie a publié un guide pratique des allégations environnementales, rédigé par un groupe de travail du CNC (Conseil National de la Consommation).
Ce guide est destiné à la fois aux consommateurs, pour leur permettre de mieux lire la communication environnementale des marques, et aux professionnels, pour leur servir d’outil de référence.
Il comporte des recommandations non contraignantes, mais qui font autorité : il est désigné comme document de référence pour la DGCCRF dans sa mission de sanction des pratiques commerciales trompeuses.
Le document comporte deux parties :
En annexe, on trouve une fiche pratique pour que les marques puissent s’assurer qu’une allégation environnementale est loyale. Nous faisons la synthèse de son contenu ici pour vous.
Pour communiquer sur les caractéristiques environnementales d’un produit sans faire de greenwashing, il y a trois étapes à suivre, chacune accompagnée de questions clés à se poser :
Etape 1 : Un contenu pertinent, qui comporte un véritable avantage au vu des impacts significatifs du produit sur tout son cycle de vie et toute sa chaîne d’approvisionnement. On parle de principe de “proportionnalité de l’allégation” par rapport au total des impacts du produit.
→ Est-ce que je connais les principaux impacts environnementaux du produit ? Est-ce que l’allégation est pertinente par rapport à ces impacts ? Est-ce que l’avantage revendiqué ne conduit pas à un transfert de pollution sur une autre étape du cycle de vie ?
Etape 2 : Une présentation de l’allégation claire, précise et compréhensible, qui ne laisse pas place à l’ambigüité sur sa portée et ses limites.
→ L’allégation décrit-elle clairement et précisément l’avantage environnemental associé ? Les représentations graphiques (dont les symboles, images ou labels) sont-elles pertinentes par rapport à l’allégation utilisée ?
Etape 3 : L’existence et la disponibilité de justificatifs qui prouvent l’allégation (origine des résultats, détail de la méthodologie utilisée, preuves).
→ Les résultats ont-ils été obtenus par des méthodes standards appropriées et reconnues ? Les informations à l’appui d’une allégation sont-elles accessibles au public ou aisément rendues disponibles sur demande ?
Dans le cadre d’une série de mesures pour rendre le marché unique plus durable, l’Union Européenne s’attaque également au greenwashing. Cela prend la forme de deux propositions de directives :
La directive pour donner aux consommateurs les moyens d’agir pour la transition écologique a été publiée au journal officiel en mars 2024. Elle vise, entre autres, à inscrire le greenwashing au registre des pratiques commerciales déloyales de l’UE.
Voici la liste des pratiques que le texte prévoit d’ajouter à la liste des pratiques déloyales :
En pratique, les allégations génériques comme "respectueux de l'environnement", "naturel", "biodégradable", "eco" ou "neutre en carbone", ainsi que les allégations reposant sur des mécanismes de compensation carbone seront interdites.
L'adoption du texte début 2024 ouvre une période de deux ans pour que les Etats membres transposent la directive dans leurs droits nationaux. Les nouvelles obligations entreront donc en vigueur d'ici 2026.
Comment seront alors sanctionnées les entreprises qui pratiquent le greenwashing ?
Comme pour les autres pratiques commerciales déloyales le greenwashing sera passible d'une amende valant au moins 4 % du chiffre d’affaires de l’entreprise concernée ou de 2 millions d’euros dans certains cas d’infractions transfrontalières majeures.
La proposition de directive sur les allégations écologiques a été publiée par la commission européenne en mars 2023, et complète le texte “empowering consumers”.
Elle vise à préciser les principes de communication environnementale à suivre, et à mettre un terme à la prolifération des labels environnementaux.
L’objectif ? Valoriser les vrais efforts des entreprises, et mettre à disposition des consommateurs une information fiable, comparable et vérifiable pour qu’ils puissent faire des choix de consommation éclairés.
Voilà ce que le texte de la directive Green Claims prévoit :
Comme dans la directive pour donner aux consommateurs les moyens d’agir, la Commission Européenne rappelle que les allégations non conformes seront passibles d’amendes valant au moins 4% du chiffre d’affaires de l’entreprise dans les Etats membres concernés.
La directive Green Claims ne devrait pas être adoptée avant mi 2024 voire 2025. Très exigeante, elle nécessite cependant un travail d'anticipation important de la part des marques.
L’article 3 de la proposition de directive Green Claims établit pour les allégations environnementales une approche multi-critères, basée sur l’ensemble du cycle de vie, afin d'éviter le greenwashing.
Pour pouvoir justifier une allégation environnementale, voici les 8 règles que les marques doivent suivre :
La proposition de loi prévoit à l’article 4 quelques dispositions supplémentaires concernant les allégations comparatives sur un produit versus d’autres produits, pour s’assurer que la comparaison a du sens (ex : considérer les mêmes étapes du cycle de vie, utiliser les mêmes méthodologies et des données équivalentes).
L’article 5 de la directive Green Claims définit une liste d’exigences concernant la communication d’une allégation environnementale.
En plus d’utiliser uniquement des allégations environnementales justifiées par les critères listés dans le paragraphe précédent, les marques doivent respecter certaines règles et mettre à disposition certaines informations pour que l’allégation soit présentée de façon suffisamment claire pour le consommateur.
Lorsqu’elles font une allégation environnementale sur un produit dont une part significative des impacts est concentrée sur la phase d’utilisation du produit, les marques doivent indiquer comment le consommateur doit utiliser le produit pour atteindre la performance environnementale attendue.
Si l’allégation est liée à des performances futures de la marque, elle doit être accompagnée d’engagements fixés dans le temps portant sur ses opérations et sa chaîne de valeur.
L’information sur laquelle porte l’allégation environnementale doit être mise à disposition, de manière physique ou dématérialisée (QR Code, lien internet…). Voilà l'information minimum à communiquer :
Les articles 7 et 8 de la directive Green Claims portent sur les labels environnementaux, avec un double objectif :
Pours'assurer que les labels (notamment privés) correspondent à une vraie valeur ajoutée environnementale, la proposition de directive Green Claims exige qu’ils soient conformes aux critères de justification et de communication présentés aux paragraphes précédents.
D’autres critères de transparence spécifiques aux labels sont ajoutés, notamment un libre accès aux informations sur la gouvernance de l’organisme de labellisation, ainsi que sur ses objectifs, ses exigences et son système de contrôle de la conformité. La proposition de directive demande également que les conditions de participation (ex : tarification) soient adaptées en fonction de la taille des entreprises, pour veiller à inclure les petites structures.
Pour mettre un terme à la prolifération des labels, à partir de l’entrée en vigueur de la directive, les pays membres ne pourront plus créer de nouveaux labels nationaux ou locaux. Tout nouveau label public devra être créé au niveau européen.
Les labels publics existants seront toujours valables, à l’exception des labels sous forme de scores agrégés qui devront tous être établis au niveau européen. Pour l’Eco-score en cours de conception en France pour les produits alimentaires et textiles, cela signifie qu’une harmonisation sera nécessaire lors de l’entrée en vigueur de cette directive. L’Union Européenne s’inspirera probablement de la méthodologie française pour créer son score, afin de faciliter cette harmonisation.
Les labels publics de pays non-membres de l’UE devront être approuvés par la Commission européenne avant de pouvoir être utilisés sur le marché de l’Union.
Les labels privés devront être approuvés par les Etats membres, et ne pourront l’être que s’ils apportent une valeur ajoutée sur le plan environnemental par rapport aux labels pré-existants.
L’article 10 de la proposition de directive Green Claims porte sur les procédures de vérification qui doivent être mises en place par les Etats membres afin de s’assurer de la conformité des allégations environnementales et des labels.
Avant d’être présentée au consommateur, une allégation environnementale devra être vérifiée par un organisme tiers indépendant et accrédité, qui délivre un certificat de conformité.
Un paragraphe de la proposition de directive Green Claims est dédié aux enseignements tirés du travail de la Commission Européenne sur la méthode PEF (méthode de mesure de performance environnementale d'un produit basée sur l'analyse de cycle de vie).
Il était question que le score PEF devienne la méthode standard pour étayer une allégation environnementale faite à propos d’un produit, mais cela ne sera finalement pas le cas.
En effet, si le score PEF peut être un outil interne utile aux entreprises pour améliorer leur performance environnementale, il présente au moins 2 limites, citées dans le texte :
Le contenu exact des textes contre le greenwashing qui seront finalement adoptés par la Commission et le Parlement européens à l’issue du cheminement législatif n’est pas encore connu. Cependant, une certitude se dégage de ces propositions de directives : pour pouvoir communiquer, les marques doivent impérativement justifier leurs allégations avec des informations concernant tout le cycle de vie des produits concernés.
Il est pour cela indispensable qu’elles mettent en place des mécanismes leur permettant de faire remonter les données liées à la performance environnementale de toute leur chaîne de production. Des processus de traçabilité opérationnels sont donc le préalable de toute communication.

.png)
Retrouvez leur modèle de conception qui limite l’industrialisation de la production.
.png)
Retrouvez ici leurs initiatives éco-responsables et durables.

Retrouvez ici leurs engagements pour une production durable et une communication sobre et minimaliste.

Retrouvez sur leur e-shop tous leurs articles en production à la demande (ainsi que l’impact environnemental de chaque vêtement).
_logo.svg.png)
Retrouvez ici les moyens mis en oeuvre par Patagonia pour assurer la réparation et l’entretien de leurs articles.

Retrouvez ici les motivations de leur stratégie de vente en précommande.

Retrouvez ici leur vision derrière leurs produits minimalistes, voués à durer.

Le règlement Européen contre la déforestation et la dégradation des forêts s’inscrit dans la lutte de l’Union Européenne contre la déforestation importée.
Il s’applique aujourd’hui à 7 produits de base (et leurs sous-produits) particulièrement à risque de provenir de zone déboisées – les produits bovins, le cacao, le café, l’huile de palme, le caoutchouc, le soja et le bois – mais est annoncé comme la première étape avant une généralisation à d’autres catégories de produits.
Ce règlement définit 3 critères de conformité pour tous les produits importés en UE et exportés d’UE. Ces produits doivent :
La première avancée permise par ce texte est la définition légale de la déforestation comme conversion de la forêt pour un usage agricole, la « forêt » étant définie comme « […] étendue de plus de 0,5 hectares […] d’arbres d’une hauteur supérieure à 5 mètres et de couvert forestier de plus de 10% […] ».
L’ambition de l’UE est d’étendre cette définition pour inclure dans le futur d’autres zones boisées aujourd’hui exclues, comme le Cerrado brésilien.
La seconde avancée majeure est la mise en place d’une procédure de diligence raisonnée pour les produits susceptibles d’être issus de la déforestation.
Ce règlement est accompagné d’une série d’autres textes à portée environnementale, français (loi AGEC, loi Climat et Résilience) et européens (CSDD, Directive Green Claims, stratégie textile européenne). Pour avoir une synthèse de toute la réglementation RSE à connaître en France et dans le monde, nous vous invitons à consulter cet article.
Le règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts impose 3 étapes de diligence raisonnée à tous les opérateurs important ou exportant des produits dans/hors de l’UE contenant un des 7 produits concernés (les produits bovins, le cacao, le café, l’huile de palme, le caoutchouc, le soja et le bois).
Ces trois étapes sont :
Nous les détaillons ci-dessous.
Enfin, au cœur de ce nouveau texte de loi est une ambition de systématiser le partage d’information entre acteurs de la chaîne de valeur ainsi qu'avec les autorités. Le règlement oblige ainsi à partager avec les opérateurs et commerçants en aval de la chaîne de valeur toutes les informations démontrant que la diligence raisonnée a été exercée. Un système de déclaration en ligne sera aussi mis en place.
La collecte de données à réaliser pour se mettre en conformité avec le règlement contre la déforestation inclut :
L’évaluation de risque exigée par le règlement contre la déforestation est d’abord basée sur une liste publiée par l’UE attribuant un niveau de risque général à chaque pays en fonction de la présence de forêts, du risque de corruption, de l’existence de concertations avec les populations autochtones…
Elle est ensuite complétée par des informations propres au produit comme la complexité de la chaîne d’approvisionnement, la qualité des informations disponibles ou le risque de mélange avec d’autres produits issus de la déforestation.
Si l’évaluation de risque de déforestation ne démontre pas un risque nul ou négligeable, le règlement européen contre la déforestation impose aux marques de mettre en place un plan de mitigation des risques de déforestation.
Sont cités par exemple la réalisation d’audits ou la demande d’informations complémentaires.
Le règlement européen contre la déforestation prévoit des contrôles de conformité réalisés par les Etats, d’autant plus fréquents que le risque de déforestation est élevé.
Les sanctions en cas de non-conformité peuvent inclure :
📅 29 Juin 2023
Entrée en vigueur de la loi, 20 jours après la publication au journal officiel de l’UE début juin et après l’adoption par le Parlement Européen et le Conseil de l’UE en avril et en mai.
📅 Décembre 2024 (18 mois après l’entrée en vigueur du règlement)
Mise en œuvre des obligations pour les grandes entreprises.
📅 Fin 2024
Publication par la commission européenne du classement des zones à risque.
📅 Juin 2025 (24 mois après l’entrée en vigueur du règlement)
Mise en œuvre des obligations pour PME et TPE.
Liste non exhaustive de produits en cause liés aux bovins :
Liste non exhaustive de produits en cause liés au caoutchouc :
Liste non exhaustive de produits en cause liés au bois :
La déclaration de diligence raisonnée devra - entre autres - inclure :

Ce livre blanc offre aux fournisseurs textiles un aperçu simple et pragmatique de la loi AGEC et de ce qu'elle change réellement dans votre collaboration quotidienne avec les marques.
Il décompose la loi AGEC en termes simples et pratiques afin d'aider les fournisseurs à comprendre ce que les marques attendront de plus en plus d'eux : informations sur les produits, preuve de conformité, transparence sur les matériaux et les processus, et capacité à répondre rapidement aux exigences réglementaires.
Vous apprendrez :
Comment la loi AGEC impacte vos flux documentaires,
Quelles données peuvent vous être demandées,
Et comment vous préparer sans ajouter de complexité inutile.
Un livre blanc clair et accessible conçue pour aider les fournisseurs textiles à s'adapter aux nouvelles attentes et à renforcer leurs partenariats à long terme auprès des marques avec lesquelles ils travaillent.

L’objectif d’un score environnemental sur les articles d’habillement, c’est qu’il soit révélateur de leurs impacts sur l’environnement pour que les consommateurs soient encouragés à choisir les vêtements qui sont réellement les plus vertueux.
Mais la méthodologie officielle qui deviendra obligatoire n’a pas encore été finalisée, notamment du fait d’arbitrages difficiles à faire sur le choix des indicateurs à prendre en compte et sur leur pondération.
En France, un socle méthodologique a été formé par l’ADEME, sur lequel vous pouvez lire plus de détails dans cet article. Les choix qui y ont été faits sont challengés par différents acteurs de la filière textile (ex : DEFI Mode, UIT) et des spécialistes du calcul d’impact (ex : Clear Fashion) qui ont pu proposer leurs méthodes alternatives lors de l’appel à projets Xtex organisé par l’ADEME.
Voici les principaux enjeux qui posent question lors du choix des indicateurs pour le score environnemental.
Deux dimensions sont à considérer lors de la sélection des impacts à intégrer à la méthodologie de l’affichage environnemental : la faisabilité, et la qualité des indicateurs.
Un choix trop restreint d’indicateurs ne reflète pas finement l’impact du produit sur l’environnement, mais la multiplication des indicateurs peut rendre le calcul du score environnemental trop complexe et coûteux, donc nuire à la faisabilité de son déploiement.
En plus, certains impacts sont difficiles à mesurer avec des indicateurs de qualité. Ecobalyse, l’outil de calcul d’impact automatisé développé dans le cadre de la construction de la méthodologie d’affichage environnementale pour le secteur textile, classe les indicateurs environnementaux du score PEF (Product Environmental Footprint européen) selon 3 niveaux de recommandation :
Par exemple, les indicateurs utilisés pour modéliser l’utilisation des sols, l’utilisation de ressources minérales ou métalliques et l’utilisation de ressources fossiles - bien qu’étant les meilleurs disponibles à ce jour - sont classés niveau III.
Quand il s’agit d’utiliser des indicateurs dans un but de comparaison, comme pour le score environnemental, Ecobalyse indique que les indicateurs de niveau II peuvent être utilisés - en prenant des précautions dans leur interprétation. Il émet par contre une réserve sur les indicateurs de niveau III, et recommande de discuter des résultats obtenus avec et sans leur intégration à la méthode de calcul.
Deux priorités se dégagent donc de la réflexion sur la sélection des indicateurs de l’affichage environnemental :
Une fois que les indicateurs ont été sélectionnés, ils doivent être agrégés dans un score environnemental unique. Pour cela, il faut décider quel poids accorder à chacun dans le résultat final.
Cette pondération doit refléter les objectifs définis pour l’affichage environnemental, et la manière dont ils ont été priorisés.
La méthode PEF privilégie les émissions de gaz à effet de serre, puisqu’elles représentent 21% du score agrégé, les autres indicateurs représentant entre 1 et 9%. Retrouvez ici les coefficients des 16 impacts pris en compte dans le score PEF.
L’article 2 de la loi Climat et Résilience indique que l’affichage environnemental doit rendre compte des impacts pertinents pour chaque catégorie de produits, impacts qui seront publiés via un décret d’application. La loi met quand même un accent sur les émissions de gaz à effet de serre, les atteintes à la biodiversité et la consommation d'eau et d'autres ressources naturelles.
Plus précisément, pour que l’agrégation des impacts ne masque pas l’impact du vêtement sur le changement climatique, défi le plus urgent pour le législateur, la loi exige que l’affichage environnemental fasse apparaître spécifiquement les émissions de gaz à effet de serre, en plus du score agrégé.
Les choix d’indicateurs qui ont été faits pour le socle technique de l’ADEME (voir notre article dédié) et la méthodologie PEF présentent des limites, pointées par Ecobalyse dans une section dédiée aux limites méthodologiques, et plusieurs acteurs du calcul d’impact, dont Clear Fashion, dans une tribune publiée le 27 février 2023.
Voici les limites des référentiels ACV de l’affichage environnemental textile :
Les limites de la méthode PEF ont été confirmées dans la proposition de directive européenne Green Claims, qui souligne notamment son incapacité à rendre compte du rejet de micro-plastiques des textiles. La Commission Européenne indique que l’affichage environnemental unique ne devrait donc pas reposer uniquement sur la méthode PEF.
En réponse à ces biais, Ecobalyse pose la question de la prise en compte de labels (ex : Oeko-Tex, agriculture biologique) dans l’affichage environnemental. Cela permettrait de refléter plus finement l’impact environnemental des articles textiles d’habillement, par exemple la pollution de l’eau.
Il s’agit encore de trouver un moyen d’intégrer cette information qualitative, et non quantitative comme les indicateurs de l’ACV, dans le calcul du score environnemental. Il est possible pour cela de s’inspirer de l’Ecoscore, utilisé pour les produits alimentaires : un système de bonus sur le score a été mis en place pour valoriser les pratiques agricoles vertueuses.
Pour calculer le score environnemental d’un vêtement, trois approches sont possibles en termes de spécificité des données :
Il y a ici un enjeu important, également soulevé par la proposition de directive Green Claims, qui est de trouver le juste milieu entre :
Il faut adopter une approche adaptée à tous les acteurs - quelle que soit leur capacité de collecte de données - pour que l’affichage environnemental puisse être généralisé, mais qui incite à affiner la donnée - pour que la précision de l’affichage environnemental puisse être améliorée en continu.
L’ADEME propose donc une solution incitative à l’amélioration continue de la donnée : utiliser des données par défaut, conservatrices (qui ont plutôt tendance à majorer le score), qui doivent être remplacées quand c’est possible par les données spécifiques des entreprises.
Un enjeu majeur ici pour les marques de mode est donc de collecter les données sur tout le cycle de vie de leurs produits pour pouvoir affiner leurs scores environnementaux et valoriser leurs produits. Pour cela, au vu de l’opacité des chaînes d’approvisionnement textiles, des processus de traçabilité doivent être mis en place.
Une fois que l’impact environnemental du vêtement a été calculé, il s’agit de le présenter au consommateur sous la forme d’un score qui lui permettra de comparer la performance environnementale des vêtements entre eux.
Ici, encore une fois, des questions se posent sur ce que doit permettre précisément de comparer le score environnemental et ses modalités de communication au consommateur.
Une fois que les impacts ont été calculés et pondérés, il faut attribuer une note au produit textile.
Pour cela, il faut déterminer une échelle de notation à l’aide de produits représentatifs du marché servant d’étalons pour l’attribution des notes. Cela suppose un travail important d’échantillonnage des références disponibles sur le marché et de calcul de leur performance environnementale. Cela servira à configurer une échelle qui capture la diversité des produits et puisse mettre en valeur les plus vertueux.
Obtenir la note A doit être possible, tout en correspondant à des objectifs ambitieux, compatibles avec la trajectoire prévue par l’Accord de Paris, pour que les marques soient incitées à se transformer dans ce sens. Ces objectifs “repères” doivent être revus à la hausse au fur et à mesure des progrès de l’industrie, tout en assurant une certaine stabilité à l’échelle de notation dans le temps.
Il faut aussi choisir le type et la granularité de l’échelle (Lettres de A à 5, score sur 100 ou sur 10, couleurs, score absolu, etc.).
Un des objectifs de l’affichage environnemental est d’informer le consommateur de manière simple et claire sur l’impact environnemental des articles d’habillement. Cela va dans le sens d’un score unique agrégeant tous les impacts, qui permet une lecture en un regard de l’affichage environnemental.
Cependant, l’ADEME a aussi pour objectif de faire preuve de pédagogie auprès des consommateurs et leur rendre compte de l’approche multi-critères que reflète le score environnemental.
Alors, faut-il afficher le détail des impacts ? Plusieurs sous-scores thématiques par catégorie d’impacts ?
Cela dépend de la place disponible sur le produit, mais il est certain que le score agrégé doit être suffisamment mis en avant pour servir d’outil de comparaison au consommateur, et que les sous-scores doivent seulement servir à éclairer sur la méthodologie et le sens de l’affichage environnemental.
Quel que soit le niveau d’explications affiché sur le produit, la méthodologie doit être transparente et son détail accessible au consommateur.
D’autres informations peuvent également être ajoutées sur l’affichage environnemental pour donner plus de repères aux consommateurs : le score du “produit moyen” de la catégorie (avec ici encore un enjeu méthodologique sur la définition de ce produit moyen), un “budget” CO2 de référence par personne, etc.
C’est le choix qu’a fait l’Union des Industries Textiles dans sa méthode, dont voici le rendu de l’étiquette :
-min.png)
Le rendu visuel de l’affichage environnemental est très important pour bien aiguiller les achats de vêtements des consommateurs vers les références les plus durables. Un code couleur clair doit donc être choisi pour renforcer l’impact du score et la comparabilité entre les produits en un coup d’œil.
La question du support se pose aussi lors du choix des modalités de l’affichage environnemental : doit-il être apposé physiquement sur le produit ? Accessible de manière dématérialisée ?
Dans un rapport de ses échanges avec le groupe de travail en charge de l’affichage environnemental alimentaire, l’ADEME souligne la complémentarité de ces deux solutions :
Pour permettre aux consommateurs de comparer tous les produits textiles d’habillement entre eux selon des critères harmonisés, la loi Climat et Résilience prévoit d’interdire les affichages environnementaux alternatifs : seule la méthodologie officielle, qui sera validée par décret fin 2023, sera autorisée.
Cela inquiète plusieurs acteurs du calcul d’impact environnemental (Clear Fashion, Ecoeff Lab, Good Fabric, Green Score Capital, La Belle Empreinte), qui craignent une censure de l’information additionnelle et la généralisation d’une méthodologie imparfaite sans possibilité d’amélioration.
Alors, doit-il y avoir une seule ou plusieurs méthodes d’affichage environnemental autorisées ?
Il est évident que pour des raisons de clarté et de transversalité du score environnemental, un dispositif unique de calcul et d’affichage doit être affiché sur les produits. La coexistence de plusieurs scores concurrents, basés sur des méthodes de calcul différents et dont les résultats ne sont pas comparables entre eux nourrirait la confusion des consommateurs.
Il doit toutefois être possible d’apporter des informations complémentaires à la performance environnementale du produit (ex : impact social, impact sur la santé humaine, bien-être animal...).
La méthode choisie par les pouvoirs publics doit également être actualisée et perfectionnée au fur et à mesure de l’amélioration de la qualité des données, des méthodologies disponibles et des évolutions du marché et des impacts pertinents. Le groupe de travail actuellement mobilisé pour la construction de l’affichage environnemental doit donc perdurer même après l’entrée en vigueur de la méthodologie officielle et œuvrer à son amélioration continue.
Selon l’ADEME, si les modes de consommation ne changent pas, la mode représentera plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Il y a donc urgence à les transformer, et l’affichage environnemental doit être un outil efficace de réponse à cette urgence.
Pour cela, la construction de l’affichage environnemental doit être guidée par des objectifs de politiques publiques ambitieuses et le dispositif doit être harmonisé avec les normes existantes afin de ne pas démultiplier les outils et créer une incertitude qui laisserait place au greenwashing.
Il y a en effet dans le choix de méthodologie un enjeu de lutte contre le greenwashing : l’affichage environnemental doit permettre de différencier les acteurs vraiment engagés dans des démarches d’éco-conception ambitieuses de ceux dont les stratégies ne s’inscrivent pas vraiment dans une trajectoire de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et de l’impact sur la biodiversité.

L’affichage environnemental a pour objectif de donner au consommateur les moyens de prendre en compte l’impact environnemental au moment de son choix de produits. Il prend la forme d’un score rendant compte des principaux impacts environnementaux d’un produit, calculés sur l’ensemble de son cycle de vie.
Pour en savoir plus sur les objectifs, la chronologie du déploiement et le futur caractère obligatoire de l’affichage environnemental, vous pouvez consulter cet article.
Pour le moment, il s’agit d’un dispositif pouvant être affiché sur les produits sur la base du volontariat des marques. Pour qu’il puisse remplir ses fonctions, il n’en reste pas moins encadré : les marques qui choisissent de l’utiliser doivent se conformer au socle technique de l’ADEME.
L’agence de la transition écologique a en effet sélectionné et co-développé différents outils pour permettre un calcul harmonisé et fiable des scores d’impact :
.png)
.png)
.png)
Les contrôles réalisés sur l’affichage environnemental sont fait par la DGCCRF, dans le cadre de la lutte contre la publicité mensongère ou trompeuse. L’affichage environnemental se distingue en ce sens des labels (ex : Oeko-Tex), contrôlés par des organismes tiers agréés.
L’ADEME travaille depuis 2008 à la définition de méthodologies pertinentes par famille de produits avec les parties prenantes de chaque secteur (ex : habillement, alimentation, électrique et électronique).
Un groupe de travail a notamment construit un référentiel d’affichage environnemental pour le secteur textile et les articles d’habillement. Vous pouvez en consulter le détail dans les documents de référence sur la filière textile disponibles sur le site de la base Empreinte (Documents -> Base Impacts) mais nous synthétisons ici pour vous les éléments importants.
Un groupe de travail a identifié les 3 enjeux environnementaux les plus significatifs pour le secteur textile :
L’étude menée a abouti à la sélection en 2016 des 3 indicateurs suivants pour la méthode d’affichage environnemental de l’ADEME :
L’ADEME a aussi choisi les règles de calcul pour ces indicateurs.
Enfin, le gouvernement a indiqué en mars 2023, dans une communication sur les orientations du travail méthodologique, que les 8 critères d’impact suivants sont étudiés pour le futur score environnemental :
Suite aux avancées méthodologiques réalisées, Ecobalyse, l’outil de calcul d’impact automatique construit à partir du socle technique de l’ADEME, prend désormais en compte 16 indicateurs environnementaux tirés du référentiel ADEME et du PEF, ainsi que 2 indicateurs complémentaires permettant de mieux capturer les impacts des vêtements (micro-plastiques et traitement en fin de vie hors UE).
Le groupe de travail a modélisé le cycle de vie des vêtements et a établi que la méthodologie de calcul d’impact des articles d’habillement devrait prendre en compte les étapes suivantes :
Des choix ont été faits en ce qui concerne les données servant de base pour les calculs. Par exemple :
Pour en savoir plus sur les questionnements pouvant émerger des choix et arbitrages méthodologiques réalisés lors de la conception de l’affichage environnemental, nous vous invitons à lire notre article dédié.
En 2021, l’ADEME a lancé l’appel à projets Xtex à la suite de la loi Climat et Résilience, dont l’article 2 prévoit un affichage environnemental et une expérimentation qui serviront à statuer sur une méthode. L’objectif est de permettre aux parties prenantes de proposer des méthodologies alternatives au socle technique ADEME pour le secteur textile.
Pour anticiper l’affichage environnemental obligatoire, il est intéressant de se pencher sur cet appel à projets, car les propositions retenues et étudiées sont le support du choix de méthode par les pouvoirs publics.
Pour être éligibles à une participation à l’expérimentation Xtex, les propositions de méthodologie devaient obligatoirement se conformer aux conditions suivantes :
L’appel à projet comporte d’autres critères facultatifs : la conformité avec d’autres normes ISO de communication environnementale (ISO 14025 ou ISO 14027), la possibilité de prendre en compte des indicateurs qualitatifs si cela est justifié et pertinent ou l’intégration de tests consommateurs.
En janvier 2022, l’ADEME a publié la liste des 11 méthodologies alternatives retenues :
.png)
Une méthodologie est aussi développée en parallèle par Ecobalyse et la Fabrique Numérique de l’Ecologie.
Les méthodes faisant partie de l’expérimentation proposent - en plus des ACV du socle technique - des indicateurs additionnels qu’elles estiment pertinents pour un score plus représentatif de l’impact environnemental des vêtements (ex : éco-conception, micro-plastiques, efforts de traçabilité, impact social, certifications et labels).
Après des études de cas, les résultats des tests de ces méthodes sont en cours d’analyse et un rapport sera remis au Parlement prochainement, dont nous vous tiendrons informés du contenu.
Cela ouvrira une période de délibérations et ajustements sur la méthode, de développement des outils permettant son déploiement, et de tests. Un décret sera ensuite publié rendant l’affichage environnemental progressivement obligatoire.
Fin 2023, contrairement à ce qui avait été annoncé par le gouvernement, le décret n'a toujours pas été publié, ce qui retardera probablement la mise en oeuvre de la méthodologie officiel de l'Eco-score textile.
L’affichage environnemental deviendra obligatoire d’ici 2025 en France, après un long travail des pouvoirs publics et des parties prenantes, qui le co-construisent depuis 2008.
Mais l’adoption d’une méthodologie suppose des arbitrages et partis pris, qui peuvent faire l’objet de débats. Pour exprimer leur inquiétude sur les choix qui pourraient être faits par les pouvoirs publics, 5 acteurs de l’évaluation environnementale (La Belle Empreinte, Clear Fashion, Green Score Capital, Goodfabrics et ECOEFF LAB) ont publié une tribune début mars dans Le Monde.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à consulter cet article qui récapitule les débats sur les choix méthodologiques à faire lors de la conception du score environnemental sur les articles d’habillement.

Pour aller dans le sens d’une économie circulaire, la loi AGEC aspire à une plus grande valorisation des déchets. L’un des prérequis est un meilleur tri des déchets afin qu’ils puissent être redirigés vers les filières de recyclage ou de réemploi adaptées.
Pour cela, les consommateurs doivent être mieux informés sur les règles de tri relatives aux produits usagés qu’ils souhaitent jeter.
C’est pourquoi la loi AGEC prévoit dans son article 17, précisé par un décret d’application, l’apposition obligatoire des éléments suivants sur tous les produits : le logo Triman accolé à une signalétique d’info-tri, qui indique les modalités de tri s’appliquant au déchet concerné. Le regroupement de ces deux éléments, dont la loi affirme le caractère indissociable, est communément appelé “info-tri”, “signalétique Triman” ou “signalétique info-tri”.
Ce sont les éco-organismes de chaque filière REP (Responsabilité élargie du Producteur) qui ont été chargés d’élaborer une signalétique adaptée aux produits de leur périmètre.
En France, dans le cadre de la REP (Responsabilité élargie des producteurs), tout acteur qui importe, fabrique et/ou distribue un produit est responsable de sa fin de vie.
La collecte, la réutilisation et le recyclage des déchets issus d’un produit sont donc financées et mises en place par ceux qui ont mis ce produit sur le marché.
Dans ce cadre, les marques ont deux options :
Dans la pratique, la deuxième solution a été généralisée.
Il existe 25 filières, qui correspondent aux grandes familles de produits, dont 11 ont été créées par la loi AGEC. Pour chaque filière, un éco-organisme est agréé par les pouvoirs publics, et tenu à des engagements de prévention, collecte et recyclage fixés par la loi dans un cahier des charges.
Parmi ces filières, la filière TLC, dite filière Textile, regroupe les textiles d’habillement, le linge de maison et les chaussures.
L’éco-organisme de la filière REP Textile est Refashion (anciennement Eco-TLC). En application de la loi AGEC, il a élaboré une signalétique Triman que nous allons étudier dans les paragraphes suivants.
Refashion a aussi été mis à contribution par d’autres articles de la loi AGEC. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter nos articles sur l’éco-modulation (article 62) et l’affichage de la recyclabilité des produits (article 13).
Pour connaître toutes les mesures sur l’information du consommateur issues des lois AGEC et Climat et Résilience, nous vous invitons à consulter cet article.
La signalétique Triman devra apparaître sur les articles suivants :
Le détail des produits concernés et des exceptions est disponible dans la nomenclature téléchargeable de Refashion.
Sont responsables de la mise en place de la nouvelle signalétique les acteurs mettant ces produits sur le marché, c’est-à-dire des fabricants, donneurs d’ordre, importateurs ou distributeurs (marque propre).
Attention, les emballages, eux, sont concernés par l’info-tri Citeo.
La signalétique élaborée par Refashion se présente de la manière suivante (version verticale et version horizontale) :


Elle comprend trois éléments principaux :
Des variantes de la signalétique info-tri de base décrite ci-dessus peuvent être utilisées.
Une seule catégorie des TLC (vêtement, linge ou chaussures) peut être indiquée dans la cartouche d’info-tri, selon la convenance de la marque :



Le cartouche d’info-tri peut comporter, en plus du point d’apport de référence qui est le conteneur de vêtements :


Pour les produits mis sur le marché uniquement en France, les éléments de texte suivants peuvent être ajoutés à la signalétique info-tri :



Vous pouvez trouver toutes les combinaisons de symboles et les télécharger dans les documents disponibles sur le site de Refashion.
Refashion a communiqué des consignes de charte graphique qui encadrent l’utilisation de sa signalétique info-tri, en termes de dimensions, typographie et couleurs.
Pour plus de détails, nous vous invitons à consulter les documents disponibles sur le site de Refashion.
Les modalités d’apposition (format physique, format dématérialisé) de la signalétique info-tri sont aussi strictement encadrées par les réglementations.
Le décret d’application de l’article 17 de la loi AGEC, publié le 29 juin 2021, précise que la signalétique doit être à disposition du consommateur au moment de l’acte d’achat, sous format physique. Cela peut être :
La signalétique peut être communiquée au consommateur sous format dématérialisée (page internet, fiche produit…) seulement dans les cas suivants :
Il s’agira, par exemple, de produits de lingerie fine.
Refashion rappelle que si le produit est vendu avec des éléments pour lesquels les consignes de tri sont différentes, les signalétiques propres à chaque élément doivent apparaître, par exemple, l’info-tri CITEO concernant l’emballage ou l’étiquette et l’info-tri Refashion concernant l’article textile, chacune asoociée à son logo Triman.
La nouvelle signalétique Triman est devenue obligatoire pour la filière textile au 1er février 2023, un an après sa validation par les ministères de l’économie et de la transition écologique.
Un délai est toutefois accordé pour les produits qui ont été fabriqués ou importés avant le 1er février 2023 : ils pourront être mis sur le marché sans l’info-tri au plus tard jusqu’au 1er août 2023.
Pour les emballages, l’info-tri CITEO est devenue obligatoire le 9 septembre 2022, et la période de tolérance pour écoulement des stocks s'est terminée le 9 mars 2023.
La non application de l’obligation relative à l’info-tri est passible d’une amende pouvant atteindre 15 000€ pour une personne morale.

La loi AGEC vise, comme son nom l’indique, à rendre l’économie plus circulaire. Nombre de ses mesures s’appuient donc sur les filières REP (Responsabilité élargie du producteur). Ces filières regroupent des producteurs et distributeurs par catégories de produits, qui sont responsables de la gestion de la fin de vie de leurs produits : c’est le principe du pollueur-payeur.
Dans la pratique, les entreprises concernées adhèrent à l’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics pour leur filière. Elles lui versent alors une écocontribution, qui sert à financer leurs obligations de gestion des déchets issus de leurs produits (prévention, collecte, tri, recyclage etc.).
La loi AGEC instaure à l’article 62 un système de primes et pénalités, également appelées bonus-malus, qui, en fonction de critères de performance environnementale, minorent ou majorent le montant de l’écocontribution versée par les entreprises à leurs éco-organismes : c’est l’éco-modulation.
En vertu de l’article 13 de la loi AGEC, l’attribution d’une prime ou d’une pénalité pour un produit devra être communiquée au consommateur.
Chaque éco-organisme est chargé d’établir un barème d’éco-modulation pour sa filière.
Ce sont aussi les éco-organismes qui ont été chargés de proposer une signalétique info-tri pour leur filière en application de l’article 17 de la loi AGEC. Pour en savoir plus sur cette signalétique, vous pouvez consulter notre article dédié.
Refashion est l’éco-organisme de la filière textile. Il a mis en place 3 éco-modulations, appliquées à partir du 1er janvier 2023 :
Avant de voir comment calculer leurs montants, penchons nous sur leurs critères d’attribution.
Ici, les critères dépendent de la catégorie à laquelle le produit appartient. Refashion définit les 10 catégories de produits suivantes dans la filière TLC :
Pour chaque type de produit appartenant à une de ces catégories, des critères de durabilité sont listés à l’annexe III du cahier des charges des éco-organismes de la filière TLC, défini par arrêté le 23 novembre 2022.
Lorsqu’un produit respecte tous les critères de durabilité listés, l’entreprise qui le met sur le marché peut bénéficier de la prime à la durabilité pour ce produit. La répartition des produits par catégories est disponible ici.
Une entreprise peut obtenir la prime label pour une référence lorsqu’elle obtient l’un des 8 labels de la liste suivante :
Attention, ce bonus n’est pas cumulable : une référence ne donnera droit qu’à une prime même si elle a obtenu plusieurs labels de la liste.
Pour qu’une référence donne droit à ce bonus, il faut qu’elle comporte une part de matière recyclée justifiant ces critères :
Refashion précise que la prime ne prend pas en compte la matière issue de chutes de production ou de produits invendus : la matière recyclée doit provenir de déchets post-consommateurs.
La résine plastique de grade alimentaire n’étant pas éligible, certains polyesters recyclés ne donnent pas droit à la prime matière recyclée.
Pour la prime durabilité, Refashion a fixé un montant de référence par pièce mise sur le marché. Pour obtenir la valeur de la prime par unité, il faut multiplier ce montant par un coefficient appelé “facteur multiplicatif”, compris entre 0,5 et 1,5, différent pour chacune des 10 catégories de produits TLC listées ici.
Le montant de référence par unité vaut :
Les facteurs multiplicatifs définis pour les mises sur le marché de 2023 et 2024 sont disponibles dans le guide des éco-modulations de Refashion. Ils ont pour but de prendre en compte la difficulté d’éco-conception dans chaque catégorie.
Pour obtenir la valeur de la prime label, il faut appliquer le même principe de calcul que pour la prime durabilité : un montant de référence par unité, à multiplier par un facteur multiplicatif fixé cette fois-ci pour chacune des 3 grandes catégories de TLC (textiles d’habillement / linge / chaussures).
Le montant de référence par unité vaut :
Les 3 facteurs multiplicatifs sont égaux à 1 pour les mises sur le marché de 2023 et 2024.
Le montant de la prime matière recyclée est fixé à la tonne de matière recyclée éligible (critères ici) entrant dans la composition des produits mis sur le marché :

La loi AGEC, promulguée le 10 février 2020, a vocation à transformer tous les secteurs d’activité économique dans l’objectif de limiter les déchets et préserver les ressources.
Voici ses 5 grands axes :
Parmi ces points, l’objectif de mieux informer le consommateur a un fort impact sur l’industrie de la mode. Il l’oblige à se transformer en profondeur, à revoir ses pratiques de relation fournisseurs et de gestion de données produits pour mettre en place une traçabilité amont de toute sa chaîne de production.
Dans ce cadre, voici les 3 articles de la loi AGEC sur l'information du consommateur que les entreprises du secteur textile doivent connaître :
Les modalités d’application de ces différents articles sont définies au fur et à mesure par des décrets et arrêtés, tels que le décret d’application de l’article 13 de la loi AGEC.
A savoir, la loi AGEC aborde aussi d'autres thèmes liés aux produits de grande consommation tels que l'éco-conception à son article 72.
La loi Climat et Résilience, promulguée le 24 août 2021, a pour objectif de lutter contre le changement climatique et rendre notre société plus résiliente face à ses conséquences. Elle a été rédigée à partir des travaux de la Convention Citoyenne sur le Climat.
Cette loi, très large, compte de nombreux objectifs parmi lesquels l’amélioration de la qualité de l’air, le soutien aux énergies renouvelables, la transition vers une alimentation durable. Celui qui nous intéresse dans cet article est celui portant sur une meilleure information des citoyens.
Ici, les trois articles suivants de la loi Climat et Résilience ont un intérêt notable :
Les lois AGEC et Climat et Résilience ont établi un cadre légal autour de l’information au consommateur pour les articles de mode. Faisons la synthèse des points importants pour les marques qui se dégagent de cette série d’articles de loi :
La subtilité du contenu de ces mesures aux noms proches et leur entrée en vigueur progressive, régie par différents décrets et arrêtés, peuvent générer de la confusion.
Eclaircissons donc le contenu de ces réglementations et leur calendrier d’application.
En application de l’article 13 de la loi AGEC, les consommateurs doivent pouvoir accéder, au moment de l’acte d’achat, à une “fiche relative aux qualités et caractéristiques environnementales du produit”.
Cette fiche comprend des informations sur les pays des trois principales étapes de fabrication, le rejet de microplastiques dans l’environnement, la présence de matières recyclées, les substances dangereuses et les primes et pénalités versées pour ce produit.
L’objectif de cette disposition est de sensibiliser le consommateur sur les conditions de fabrication et certains impacts des produits neufs qu’il achète.
Nous avons dédié un article détaillé à cette mesure à fort impact pour l’industrie de la mode. Vous y trouverez tout ce que vous devez savoir pour l’appliquer.
L’obligation d’affichage des qualités et caractéristiques environnementales entre en vigueur progressivement de la manière suivante :

Nb : Les deux conditions indiquées (chiffre d’affaires et nombre d’unités) doivent être respectées pour que l’obligation soit valable à la date indiquée.
L’article 2 de la loi Climat et Résilience a pour objectif la mise en place d’un affichage environnemental harmonisé sur les produits. Quelle est la différence entre cet affichage environnemental et l’affichage des qualités et caractéristiques environnementales ?
Il se présentera sous la forme d’un indicateur unique, simple, harmonisé rendant compte des impacts multiples du produit sur l’environnement tout au long de son cycle de vie. Ce score, à la manière du Nutri-score présent sur les produits alimentaires, permettra aux consommateurs de comparer les produits entre eux, mais cette fois selon leur impact environnemental.
L’objectif est de guider et responsabiliser les consommateurs dans leur acte d’achat, tout en donnant des axes d’amélioration aux marques.
Alors, à quand l’affichage environnemental obligatoire ?
La méthodologie officielle à adopter, préalable à l’entrée en vigueur de l’obligation, n’a pas encore été publiée par les pouvoirs publics. Après des expérimentations menées jusque fin 2022 sur plusieurs méthodes d’évaluation et de communication, le ministère de la transition écologique a prévu de statuer à ce sujet fin 2023.
Pour plus d'informations, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
Il s’agit ici :
La loi AGEC prévoit l’affichage d’un pictogramme d’info-tri, qui doit être associé au logo dit “Triman” (voir image ci-dessous). Ces nouveaux visuels doivent être présents sur les produits dès le 1er février 2023, avec une période de tolérance allant jusqu’au 1er août 2023 pour l’écoulement des stocks des produits fabriqués ou importés avant le 1er février 2023.

Cette signalétique vise à informer le consommateur sur la marche à suivre lorsqu’il souhaite se séparer de son produit, dans un objectif de meilleure valorisation des déchets.
Dans cet article, nous en détaillons les caractéristiques.
📅 1er Mai 2022
📅 1er janvier 2023
📅 1er février 2023
📅 Courant 2023
📅 1er janvier 2024
📅 1er janvier 2025
📅 Courant 2025

La loi AGEC prévoit la mise à disposition au moment de l’acte d’achat d’une fiche comportant des informations sur la traçabilité géographique, le rejet de microplastiques, l’incorporation de matière recyclée, la présence de substances chimiques dangereuses et le caractère recyclable.
Pour déterminer l’information sur le caractère recyclable à afficher, la loi a établi les 5 conditions suivantes :
En fonction de la vérification des conditions citées ci-dessus, différentes mentions sur la recyclabilité peuvent être affichées :
La loi charge les éco-organismes de chaque filière concernée de se prononcer sur les critères et de préciser dans quels cas ils sont respectés.
Dans le cadre de la REP (Responsabilité élargie des producteurs), en application du principe de pollueur-payeur, les producteurs doivent financer ou gérer la prévention et gestion des déchets provenant de leurs produits en fin de vie.
En France, 25 filières REP existent, organisées par catégories de produits, dont la filière Textile, dite TLC (Textiles d’habillement, linge de maison et chaussures). Pour chacune de ces filières, un éco-organisme agréé, financé par les entreprises mettant ces articles sur le marché, assure pour celles-ci la prévention et la gestion de la fin de vie des produits.
Pour la filière TLC, il s’agit de Refashion. Cet organisme coordonne les différentes parties prenantes liées à la fin de vie des produits textiles et agit pour une économie circulaire au sein de la filière. Par exemple, il a élaboré la nouvelle signalétique Triman pour les produits textiles.
D’après Refashion, une fois collectés, les produits usagés de la filière textile sont actuellement deux fois plus orientés vers la réutilisation (environ 60%) que vers le recyclage (environ 30%).
En effet, le code de l’environnement, qui comporte une hiérarchie des modes de traitement des déchets, recommande de préférer la réutilisation, quand elle est possible, au recyclage.
Dans une note datant de décembre 2022, Refashion explique que pour le moment, les cinq critères cités par la loi ne justifient pas la présence des mentions prévues sur la recyclabilité du produit. Il ne faut donc pas en faire usage sur la fiche produit des qualités et caractéristiques environnementales.
En effet, au vu des modes de traitement actuels des déchets de la filière, affirmer qu’un produit est recyclable reviendrait à induire le consommateur en erreur : celui ci ne sera probablement pas effectivement recyclé.
Attention, comme nous l’avons expliqué dans notre article détaillé sur l’article 13 de la loi AGEC, cet avis s’applique aux produits textiles, mais pas à leur emballage.
L’éventuelle recyclabilité des emballages devra donc être indiquée dans les qualités et caractéristiques environnementales de ces derniers, selon les critères cités dans le premier paragraphe de cet article.
Refashion indique cependant que la situation peut être amenée à évoluer. L’organisme réévaluera donc périodiquement le caractère recyclable des produits concernés et pourra, si nécessaire, émettre un nouvel avis.

Plusieurs textes complémentaires sont importants à connaître pour comprendre la nouvelle réglementation établie par la loi AGEC ainsi que les dernières mises à jour sur ses modalités d’application. Nous les avons décryptés pour vous dans ce paragraphe, qui vous permettra de mieux vous repérer dans le paysage légal en vue d’une mise en conformité.
Voici les trois textes contenant des informations essentielles à la bonne compréhension des nouvelles réglementations instaurées par la loi AGEC :
Dans les paragraphes suivants de cet article, vous trouverez toutes les informations à prendre en compte dans ces trois textes pour connaître et appliquer l’article 13 de la loi AGEC.
Si vous souhaitez connaître la loi AGEC au delà de l'article 13 et comprendre son articulation avec la loi Climat et Résilience, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
Les obligations liées à l’article 13 de la loi AGEC entrent en vigueur à partir de janvier 2023, mais de manière progressive. Quand faudra-t-il être en conformité ?
Voici le calendrier d’obligation de mise en conformité, dont les échéances dépendent du chiffre d’affaire et des unités mises sur le marché français par les marques :
Les dispositions concernent l’ensemble des articles textiles (vêtements, chaussures, linge de maison) commercialisés en France et les chaussures en cuir mais pas encore la maroquinerie ni les bijoux.
Maintenant que nous avons parcouru les textes de loi à connaître et le calendrier de mise en œuvre, entrons dans le cœur du sujet : très concrètement, comment se mettre en conformité avec l’article 13 de la loi AGEC ?
Le décret d’application de l’article 13 de la loi AGEC exige qu’une fiche produit des qualités et caractéristiques environnementales soit à disposition des consommateurs au moment de l’acte d’achat. Que doit contenir cette fiche ?
Les marques sont tenues d’informer le consommateur sur les 5 points suivants :
A savoir, la dernière actualisation de la FAQ (novembre 2023) indique que lorsqu'un produit est composé de plusieurs matières aux origines différentes, il faut indiquer les pays correspondant à la chaîne de production de la plus grande part en masse des fibres textiles de l'article.
En revanche, le calcul du pourcentage de matières recyclées doit se faire sur la masse totale de l'article.
Vous aurez peut-être remarqué que nous n’avons pas cité la recyclabilité du produit dans les cinq catégories d’information ci-dessus. L’article 13 de la loi AGEC prévoit pourtant que le caractère recyclable figure aussi sur la fiche produit des qualités et caractéristiques environnementales.
Ici, une mise à jour importante est à noter : ce point fait bien partie des critères que la loi AGEC demande d’afficher, mais suite à l’avis de Refashion, l’éco-organisme de la filière, les mentions sur la recyclabilité du produit ne devront finalement pas figurer sur la fiche.
Pour plus de détails sur cette déclaration, vous pouvez consulter cet article.
Refashion se réserve cependant le droit d’émettre un nouvel avis dans le cas où la situation évoluerait.
Attention, cet avis concerne uniquement la recyclabilité du produit. Si ce dernier a un emballage, le caractère recyclable du packaging devra être indiqué dans les cas prévus par l'article 13 de la loi AGEC.
Lorsque le produit est mis sur le marché dans un emballage primaire, dit emballage de vente, les qualités et caractéristiques environnementales de cet emballage (caractère recyclable, part de matière recyclée et présence éventuelle de substances dangereuses) doivent aussi figurer sur la fiche produit.
La FAQ précise que celle-ci se compose alors de deux parties :
L’information relative aux qualités et caractéristiques environnementales doit être rendue disponible aux consommateurs au moment de l’acte d’achat, au travers d’un support dématérialisé, accessible gratuitement. Le décret d’application de l’article 13 précise que cela doit être fait via une page ou un site internet dédié, sur une fiche nommée “fiche produit relative aux qualités et caractéristiques environnementales”.
L’information doit être accessible pendant au moins 2 ans après que le dernier produit ait été mis sur le marché.
Si la marque souhaite, en plus, communiquer l’information relative aux qualités et caractéristiques environnementales sur un support matériel, elle doit se conformer aux mêmes contraintes que pour la version dématérialisée.
Depuis le 1er mai 2022, date d’entrée en vigueur du décret, il est interdit de faire figurer sur le produit ou sur l’emballage les allégations environnementales du type “Biodégradable”, “Respectueux de l’environnement”.
L’interdiction concerne toutes les marques avec un chiffre d’affaire de plus de 10 millions d’euros et qui produisent plus de 10 000 unités. La période de tolérance pour écoulement des stocks, allant jusque janvier 2023, est désormais écoulée.
A savoir, la loi Climat et Résilience encadre aussi strictement l'utilisation d'allégations du type "neutre en carbone". Pour plus de détails, nous vous invitons à consulter cet article.
Pour l’étiquetage et les mentions obligatoires, des contrôles - d’abord dans une démarche de sensibilisation - seront mis en place à partir de janvier 2023 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).
La sanction encourue par la suite pourra s’élever à 15 000€ pour une personne morale.
L’entrée en vigueur de l’article 13 de la loi AGEC a donc une incidence très importante sur les marques de vêtements. Dans une industrie aux chaînes d’approvisionnements complexes et opaques, celles-ci doivent enclencher des démarches de traçabilité afin de connaître a minima leurs fournisseurs pour les trois principales étapes de fabrication.
Ces démarches de traçabilité sont d’autant plus importantes que l’article 13 de la loi AGEC n’est qu’un préalable à des exigences de collecte de données de plus en plus précises sur les impacts sociaux et environnementaux des produits textiles tout au long de leur cycle de vie. Des processus de traçabilité bien rodés seront donc indispensables pour suivre le rythme des nouvelles réglementations.
En particulier, les entreprises du secteur textile doivent déjà se préparer à l’affichage environnemental bientôt obligatoire prévu par l’article 2 de la loi Climat et Résilience et au devoir de vigilance renforcé par la législation européenne.
.jpeg)
.png)
Un manifeste avec des objectifs chiffrés
Une raison d’être en qualité de “société à mission”
Un rapport de responsabilité environnementale, sociale et sociétale
.png)
Une liste de leurs engagements sur leur production et leur activisme
Un manifeste qui met en lien l’identité de la marque et ses valeurs
.png)
Un rapport de durabilité (Q4 2020)
Des avancées et des objectifs innovants en termes de circularité
.png)
Une emphase sur le caractère pionnier de la marque dans la production circulaire
Un rapport de durabilité complet (2022)
.png)
Un projet Veja sur lequel repose toute l’activité de la marque
Un ensemble d’obstacles à la durabilité identifiés et publiés
Une publication de la liste de leurs fournisseurs de matières premières
.png)
Une approche globale avec la notion d’empreinte environnementale
Une présentation des actions de la marque
Une liste de leurs objectifs futurs
.png)
Une multitude de support communicationnels en matière de RSE, dont une stratégie pour le climat
Une méthodologie développée en interne de compte de résultat environnemental (Environmental P&L)
Un large réseau de partenariats pour une filière durable

Une liste de leurs matières qui explique le choix des créatrices
Un manifeste engagé et cohérent
Un prix des « Créatrices d'entreprise Fashion 2021 » lors d'une cérémonie organisée par CHANEL Social Commitment
.jpeg)
Une mission en phase avec les créations de la marque
Une qualité de “société à mission” dotée d’une raison d’être
Un rapport de mission (2022)
.jpeg)
Un manifeste clair et authentique
Une communication pédagogique sur l'entretien des vêtements
.png)
Une première place dans le classement Fashion Transparency Index 2021 par Fashion Revolution

1. Lisez attentivement le certificat et regarder en particulier 4 informations clés :
- La date de validité
- les données fournisseurs : le nom, l’adresse et le numéro de licence (license number).
vous ici pouvez utiliser la base de données GOTS en accès libre
- le nom de l’organisme de certification qui doit correspondre à un des acteurs approuvés par le label.
Lien vers la liste des organismes de certification
- la liste des produits ou “products categories” qui rentrent dans le périmètre de la certification
2. Vous avez un doute, une information est erronée, la date de validité est dépassée ? Contactez votre fournisseur en précisant votre demande. Il y a de grande chance que ce soit une erreur d’inadvertance - pour info, les certificats GOTS sont à renouveler chaque année et les fournisseurs sont vite dépassés pour gérer toutes leurs certifications et les requêtes de leurs clients !
3. Votre fournisseur ne collabore pas, ou ne vous donne pas les bons certificats ? Contactez directement l’organisme qui a délivré la certification et qui est mentionné sur le certificat(ici la liste des contacts)en précisant le nom et le numéro de licence du fournisseur.
L’organisme de certification délivre 2 types de certificats GOTS :
- le scope certificate atteste que le fournisseur est capable d’exercer son activité selon les standards GOTS sur les produits mentionnés en annexe du certificat.(Template Scope certificate GOTS)Le fournisseur est alors considéré comme un “GOTS certified supplier” et est répertorié dans la base de données des fournisseurs certifiés GOTS. Les installations et les sous-traitants qui ont été inspectés et évalués en vue de la certification du fournisseur en question sont répertoriés en annexe du scope certificate (Facility Appendix of the Scope Certificate) mais ne sont pas mentionnés dans la base de données des fournisseurs certifiés.
Lien vers la base de données- le transaction certificate atteste que le produit remplit les critères GOTS. Un produit est labellisé GOTS quand l’ensemble des parties prenantes de la chaîne de production a fait l’objet d’une inspection sur site.(Template Transaction certificate GOTS)
Bon à savoir : de nombreuses marques ne demandent que le certificat fournisseur (le scope certificate), plus facile à partager par le fournisseur car commun à tous ses clients, mais c’est bien le certificat produit (transaction certificate) qui fait foi pour le produit final.
Tous les détails sur les différents types de certificats GOTS.
Soyez vigilants sur la communication du label à vos clients. GOTS le précise sur son site et rappelle à l’ordre les marques ou les retailers qui font une utilisation abusive du label sur leur site e-commerce, pratique qui peut être sanctionnée par une amende.
Pour associer le label à votre vêtement et communiquer dessus, vous devez donc être en possession de 3 documents : le scope certificate, le transaction certificate et le certifier release (c’est le QR code qui valide l’étiquetage GOTS pour le produit). 3 documents que votre fournisseur doit être en mesure de vous délivrer !
3 automatismes/bonnes pratiques à mettre en place dans la gestion de vos certifications.
✓ Vérifier la validité de vos documents (en accédant à la base de données des labels - à titre indicatif - ou en contactant l’organisme de certification)
✓ Collecter et centraliser vos certifications produits et fournisseurs (attention, renouvellement annuel des certifications)
✓ Mettre en place un processus de validation sur la communication du label (une fois que vous être sûr de respecter toutes les conditions)

1. Lisez attentivement le certificat et regarder en particulier 4 informations clés :
- vous pouvez vérifier la validité du label en renseignant le “label number” ici ou faire une recherche avancée sur ce lien (à titre indicatif !).
- les données fournisseurs : le nom, l’adresse et le numéro de licence (license number).
- le nom de l’organisme de certification qui doit correspondre à un des acteurs approuvés par le label. Vérifiez que l’organisme de certification fait bien partie des organismes accrédités par Oeko-Tex ici.
- la liste des produits ou “products categories” qui rentrent dans le périmètre de la certification.
- vous pouvez vérifier la validité du label
en renseignant le "label number", sur le site de Oeko-Tex,
ou en faisant une recherche avancée.
- les données fournisseurs : le nom, l’adresse et le numéro de licence (license number).
- le nom de l’organisme de certification qui doit correspondre à un des acteurs approuvés par le label.Vérifiez ici que l’organisme de certification fait bien partie des organismes accrédités par Oeko-Tex.
- la liste des produits ou “products categories” qui rentrent dans le périmètre de la certification.
Découvrez la liste des acteurs approuvés.
2. Vous avez un doute, une information est erronée, la date de validité est dépassée ? Contactez votre fournisseur en précisant votre demande. Il y a de grande chance que ce soit une erreur d’inadvertance.
3. Votre fournisseur ne collabore pas, ou ne vous donne pas les bons certificats ? Contactez directement l’organisme qui a délivré la certification et qui est mentionné sur le certificat.
Liste des organismes par pays avec contacts associés accessibles sur ce lien.
Oeko-Tex a développé plusieurs standards. En fonction des standards, différents types de certificats sont délivrés :
• STANDARD 100 by OEKO-TEX® et LEATHER STANDARD by OEKO-TEX® délivrent des certificats produits. Ces certifications font passer une batterie de tests au produit et s’intéressent aux substances chimiques directement associées.
• STeP by OEKO-TEX® et DETOX TO ZERO analysis by OEKO-TEX® délivrent des certificats fournisseurs. Ils s’intéressent à la mise en place de procédés industriels qui s’inscrivent dans une démarche d’amélioration de leurs pratiques sociales et environnementales.• STANDARD 100 by OEKO-TEX® et LEATHER STANDARD by OEKO-TEX® délivrent des certificats produits. Ces certifications font passer une batterie de tests au produit et s’intéressent aux substances chimiques directement associées.
• MADE IN GREEN by OEKO-TEX® délivre des certificats produits et fournisseurs : ce standard équivaut à l’association de STANDARD 100 by OEKO-TEX® ou LEATHER STANDARD by OEKO-TEX® avec le STeP by OEKO-TEX® . Il identifie les textiles qui ont été testés contre des substances nocives et qui sont fabriqués dans des conditions de travail durables.
Pour pouvoir associer les labels STANDARD 100 by OEKO-TEX® et LEATHER STANDARD by OEKO-TEX®, il est nécessaire que tous les composants du vêtements aient été testés et labellisés (c’est à dire, chaque fil, bouton ou accessoire !).Soyez très vigilant sur l’utilisation du label, OEKO-TEX contrôle scrupuleusement les mentions du label sur les site e-commerce et rappelle à l’ordre les petites marques comme les grandes qui ne respecteraient pas les conditions.
3 automatismes/bonnes pratiques à mettre en place dans la gestion de vos certifications.
✓ Vérifier la validité de vos documents (en accédant à la base de données des labels - à titre indicatif - ou en contactant l’organisme de certification)
✓ Collecter et centraliser vos certifications produits et fournisseurs (attention, renouvellement annuel des certifications)
✓ Mettre en place un processus de validation sur la communication du label (une fois que vous être sûr de respecter toutes les conditions)

GLOBAL ORGANIC TEXTILE STANDARD - GOTS
1. Lisez attentivement le certificat et regarder en particulier 4 informations clés :
- La date de validité
- les données fournisseurs : le nom, l’adresse et le numéro de licence (license number).
- le nom de l’organisme de certification qui doit correspondre à un des acteurs approuvés par le label.
Lien vers la liste des organismes de certification.
- la liste des produits ou “products categories” qui rentrent dans le périmètre de la certification.
2. Vous avez un doute, une information est erronée, la date de validité est dépassée ? Contactez votre fournisseur en précisant votre demande. Il y a de grande chance que ce soit une erreur d’inadvertance.
3. Votre fournisseur ne collabore pas, ou ne vous donne pas les bons certificats ? Contactez directement l’organisme qui a délivré la certification et qui est mentionné sur le certificat. En fonction de l’organisme de certification.
Retrouverez les détails de la marche à suivre.Liste des entreprise certifiées
L’organisme de certification délivre 2 types de certificats :
1. le scope certificate atteste que le fournisseur est capable d’exercer son activité selon le standard Textile Exchange concerné, sur les produits mentionnés en annexe du certificat. Le fournisseur est alors répertorié dans la base de données des fournisseurs du standard Textile Exchange concerné. Les installations et les sous-traitants qui ont été inspectés et évalués en vue de la certification du fournisseur en question sont répertoriés en annexe du scope certificate (Facility Appendix of the Scope Certificate) mais ne sont pas mentionnés dans la base de données des fournisseurs certifiés.
Lien vers la base de données des fournisseurs.
2. le transaction certificate atteste que le produit remplit les critères du standard Textile Exchange concerné. Un produit est labellisé quand l’ensemble des parties prenantes de la chaîne de production a fait l’objet d’une inspection sur site.Lien vers la base de données des fournisseurs.
Plus de détails sur le minimum de quantité en fonction des standards
détails sur les messages marketings et la labellisation du produit
Textile Exchange autorise 2 types de communications :
1. Communication générale, à l’échelle de la marque, sur vos engagements Textile Exchange (”general marketing claims”) : vous pouvez, par exemple, mentionner les standards dans la rubrique “engagements” de votre site, dans vos rapports annuels, vos publicités ou vos médias sociaux.
2. Communication à l’échelle du produit (”product-related claims”) à condition que le produit final respecte les critères suivants :
- il doit être certifié jusqu'à la dernière transaction business to business (si une marque vend directement aux consommateurs, elle n'est pas tenue d'être certifiée mais si elle vend à un détaillant, elle doit être certifiée).
- un scope certificate valide et qui mentionne le produit concerné doit être détenu par le dernier acteur de la chaîne de valeur certifié.
- il doit contenir le minimum requis de matériaux certifiés.
(Plus de détails ici sur le minimum de quantité en fonction des standards).
- toutes les allégations relatives au produit et le graphisme de l'étiquette/du bandeau associé doivent être approuvées par l’organisme de certification.
- toutes les allégations imprimées (par exemple les étiquettes volantes, les étiquettes cousues) sont physiquement attachées aux produits certifiés par les entreprises certifiées uniquement. Les marques et les détaillants qui n'ont pas besoin de certification doivent donc demander à leur fournisseur directement certifié d'apposer des étiquettes volantes.
3 automatismes/bonnes pratiques à mettre en place dans la gestion de vos certifications.
✓ Vérifier la validité de vos documents (en accédant à la base de données des labels - à titre indicatif - ou en contactant l’organisme de certification)
✓ Collecter et centraliser vos certifications produits et fournisseurs (attention, renouvellement annuel des certifications)
✓ Mettre en place un processus de validation sur la communication du label (une fois que vous être sûr de respecter toutes les conditions)




Comprendre l'affichage environnemental textile, un indicateur basé sur le cycle de vie qui permet d'évaluer et de comparer l'impact environnemental des produits.
Comprendre l'affichage environnemental textile, un indicateur basé sur le cycle de vie qui permet d'évaluer et de comparer l'impact environnemental des produits.



Un module conçu pour aider les marques de mode à communiquer leurs allégations environnementales sans risque de greenwashing. Vous y apprendrez à structurer vos messages, éviter les formulations trompeuses, respecter les réglementations en vigueur et à venir, et renforcer la confiance de vos consommateurs.
Un module conçu pour aider les marques de mode à communiquer leurs allégations environnementales sans risque de greenwashing. Vous y apprendrez à structurer vos messages, éviter les formulations trompeuses, respecter les réglementations en vigueur et à venir, et renforcer la confiance de vos consommateurs.



Ce module de formation présente de manière opérationnelle les obligations clés imposées par les articles 13 et 17 de la loi AGEC, deux piliers majeurs de la transparence et de la lutte contre le greenwashing pour les marques de mode.
L’objectif : permettre aux équipes (RSE, produit, communication, juridique, qualité) de comprendre précisément les exigences, d’évaluer leurs écarts actuels et de mettre en place des actions correctives concrètes.
Ce module de formation présente de manière opérationnelle les obligations clés imposées par les articles 13 et 17 de la loi AGEC, deux piliers majeurs de la transparence et de la lutte contre le greenwashing pour les marques de mode.
L’objectif : permettre aux équipes (RSE, produit, communication, juridique, qualité) de comprendre précisément les exigences, d’évaluer leurs écarts actuels et de mettre en place des actions correctives concrètes.

Trouvez facilement les réponses à vos questions